Interview
Digard : sa saison, son retour & le maintien
Didier Digard effectue son retour à l'occasion « du money-time » de l'exercice 2014 / 2015. Là où tout se joue et où son expérience devra aider le Gym à valider un maintien qui n'est toujours pas acté. Avant d'affronter Caen ce samedi (coup d'envoi 20h), le capitaine était présent en conférence de presse, le regard droit et le verbe choisi.
Comment analyses-tu la situation du Gym à quatre journées du terme du championnat ?
Je préfèrerais être plus haut et avec plus de points. Mais on est dans une situation qu'on doit assumer. Le maintien n'est pas acquis, alors on ne va parler comme si c'était fait. On a un match très important samedi, il va falloir bien le gérer. Caen a changé de style depuis l'aller, je les trouve mieux, ils ont eu une très bonne série qui leur a permis de relever la tête. En ce moment, c'est un peu plus compliqué pour eux parce qu'on sait qu'ils ont dû fournir énormément d'efforts. On sait qu'il faudra vraiment être très prêts, tout faire pour gagner ce match et essayer « de gratter » quelques places si possible.
As-tu vécu la saison la plus difficile de ta carrière ?
Avec les blessures que j'ai pu avoir depuis un an, oui, c'est la saison la plus compliquée. Mais elle m'a fait du bien. C'est un peu contradictoire, mais on a peut-être besoin de ces périodes-là pour se rendre compte de certaines choses, pour faire le point. Je me souviens qu'à son époque, René Marsiglia (coach du Gym de 2010 à 2012, ndlr) nous avait donné des questions auxquelles il fallait répondre. Une d'elle demandait : « quel a été le joueur le plus blessé ? » Personne n'avait su répondre, parce qu'au final on ne fait pas attention, on est dans notre quotidien et on ne se soucie pas forcément de l'autre. Mais cette situation ne m'est pas spécifique, c'est le cas pour tout le monde. J'ai la chance d'avoir une famille et des proches qui m'ont soutenu, je me dois de leur rendre la pareille sur le terrain. Aujourd'hui, je suis content d'être de retour, en bonne santé, et de pouvoir faire les matches.
Qu'est-ce qui a compliqué ton retour cette saison ?
Les problèmes de mollet sont derrière, mais ça dépend du caractère de chacun. Je ne me suis pas forcément ménagé, j'ai peut-être souvent repris trop tôt. Je ne sais pas m'économiser, rester en retrait. Si les résultats de l'équipe avaient été meilleurs, j'aurais pris plus de temps. Mais là, venir au stade et voir les résultats, ça fait souffrir, et quand c'est comme ça, on a envie d'aider l'équipe, quitte à ne pas s'aider soi-même. Ça m'a fait défaut. Au bout d'un moment, il a fallu être un peu égoïste, se soigner comme il faut et se vider la tête. Aujourd'hui ça va mieux.
Comment assume-t-on un rôle de capitaine lorsqu'on n'est pas sur le terrain ?
J'ai toujours envoyé des messages aux joueurs quand je n'étais pas là, pris des nouvelles la semaine, pour savoir comment se passaient les entraînements. J'ai toujours été présent, parce que c'est mon groupe. Depuis tout ce temps, c'est mon quotidien de les accompagner. Quand c'est à domicile, je vais à chaque match, en parlant avant la rencontre ou à la mi-temps. Il y a des jeunes joueurs, ils ont besoin de conseils, il y a des choses qu'on peut voir des tribunes et qu'on ne voit pas forcément sur le terrain. Je pense que j'ai bien rempli mon rôle de blessé, je n'ai pas abandonné l'équipe, je ne l'ai pas laissée, et j'ai essayé de l'aider le plus possible.