Brillant mais pas efficace en première période, l'OGC Nice s'est incliné sur la pelouse du Maccabi Tel-Aviv ce jeudi, en barrage aller de la Conference League (1-0). Il devra rattraper son retard jeudi prochain à l'Allianz Riviera pour se qualifier en phase de poules de la C4.

Chaque match possède sa propre vérité. Celle de ce barrage laisse à la fois émerger un espoir immense et une grande frustration. Au cours de ces 90 premières minutes d'une double confrontation, chaque équipe eut sa mi-temps. Le Gym croqua dans la première mais resta muet. Le Maccabi, chauffé par un public magnifique, dévora la seconde et fit la différence à un quart d'heure de la fin, sur du jeu long. Ce qui ne présage en rien du match retour mais indique la marche à suivre pour continuer à voyager hors de l'hexagone.

45 minutes de toute beauté 

Après deux résultats nuls en entame de la L1, la réponse du Gym aux exigences européennes était attendue. D’entrée de jeu, les Aiglons ont répondu. Placés en 4-2-3-1, avec Youcef Atal de retour à droite de la défense, un duo Lemina-Thuram à la récupération et la première titularisation d’Aaron Ramsey en 10, à la baguette, le groupe de Lucien Favre domina son adversaire, à tous les niveaux… sauf au tableau d’affichage. Plus présents dans l’impact, plus à l’aise dans leur animation offensive, les Aiglons surent utiliser tous les ingrédients qui rendent une équipe dangereuse : l’alternance jeu court – jeu long, la fixation dans une zone du terrain avant une accélération dans l’autre, la justesse technique, la justesse de déplacement...

Maîtres du ballon, ils se procurèrent une pléiade d’occasions dans les 45 premières minutes. Sept, pour être précis. Sept situations sur lesquelles il manqua toujours le petit quelque chose qui provoque de grandes conséquences. D’entrée de jeu, Rares Ilie prit un relais, aux 20 mètres, puis sa chance, avant que son tir ne soit contré (2’). Dans la foulée, Delort, parfaitement servi par Bard, vit sa volée en une touche détournée par un immense Peretz, sur un mouvement qui fut finalement signalé hors-jeu (5’).

Portés par une capacité à récupérer très vite le ballon, les Rouge et Noir mirent leurs adversaires au supplice, dans une première demi-heure de feu. Ramsey trouva sur corner Thuram au deuxième poteau, mais Peretz s’interposa encore (20’). Une minute plus tard, sur une action limpide, l’international gallois, entre les lignes, plaça Andy sur orbite. Le Sétois trouva le poteau, Ilie suivit mais manqua le cadre (21’). D’abord passeur, Ramsey fut à la finition d’un nouveau mouvement sublime, où Calvin Stengs le trouva dans la profondeur, mais l’ancien d’Arsenal buta sur le portier du Maccabi. Tout comme Delort en fin de mi-temps.

Au rayon défensif, le Gym ne trembla qu’une fois, sur une double action des locaux, initiée par un coup de pied arrêté. Mais Thuram détourna la tentative israélienne, puis le ballon revint dans la surface sous la forme d’un centre tendu mais s’échappa du cadre.

A la pause, le Gym pouvait être satisfait et frustré. Satisfait par sa production et frustré par son mutisme. Il allait devoir trouver la justesse dans le dernier geste pour matérialiser son emprise sur les débats.

Le Maccabi durcit le ton

Cette emprise prit du plomb dans l'aile d'entrée de second acte, lorsque le Maccabi commença à poser le pied sur le ballon et à se placer dans la partie rouge et noir. Malgré 10 minutes en faveur des locaux, qui ne se procurèrent néanmoins pas de situation dangereuse, le Gym repartit vers l'avant. Un bon centre d'Ilie trouva Stengs, dans la surface, plein axe, mais l'ancien de l'AZ Alkmaar ne parvint pas à cadrer sa volée. Dans la foulée, Ramsey manqua le cadre, malgré un bon appel au premier poteau sur un centre d'Atal et une tête décroisée (56').

La rencontre baissa progressivement en intensité. Ce qui fit l'affaire des hommes de Vladimir Ivic, qui s'approprièrent le ballon et se placèrent dans la moitié de terrain azuréenne. 

En quête d'un second souffle pour ses ouailles, Lucien Favre lança Brahimi et Gouiri peu après l'heure de jeu, en remplacement de Stengs et Ilie. Premier effet de ces deux changements, : deux nouvelles opportunités pour les Aiglons. Une frappe hors-cadre de Ramsey et un coup franc de mammouth de Delort, plein axe, des 30 mètres, capté par Peretz (66'). Dans le sens inverse, Schmeichel se coucha avec sérénité sur un tir de Jovanovic (71'). 

Faute d'efficacité, l'on sentit progressivement la rencontre filer entre les doigts niçois. Cette mauvaise impression se concrétisa à la 74', sur du jeu long et un alignement défensif défaillant, comme face à Strasbourg. Perica fila dans le dos de Todibo et loba Schmeichel, pour offrir un précieux avantage aux siens (1-0).

Derrière cette ouverture du score, l'orage tomba sur la défense niçoise. Dans une ambiance survoltée, le Maccabi commença à pousser très fort. Le Gym manqua d'air. Atal effectua une intervention défensive somptueuse (75'). Dans la foulée, sur un corner, ce même Atal, puis Bard, dégagèrent deux fois sur leur propre ligne de but les essais adverses. Il y eut, durant 5 minutes, un mauvais parfum de break. Les Niçois repartirent de l'avant mais se découvrirent, ce qui offrit une fin de rencontre décousue et anxieuse. Rosario entra pour apporter son sens du duel dans le dernier quart d'heure. 

Le Gym poussa pour égaliser. Gouiri prit sa chance à deux reprises. Le Maccabi fit planer le doute sur toutes ses offensives et au final, le score ne bougea plus. 

Les Aiglons iront à Clermont ce dimanche, avant de recevoir le Maccabi Tel-Aviv ce jeudi, en barrage retour, à l'Allianz Riviera. Avec le devoir de sortir une grande prestation et de rattraper leur retard pour disputer la C4.