Porté vers l'avant et globalement dominateur face à de bons Lillois, l'OGC Nice a tout donné pour s'éviter sa 1re défaite à domicile ce dimanche à l'Allianz Riviera (2-2). Tom Louchet a égalisé au bout du temps additionnel.

Décidément, ce Gym a un coeur immense. Acculés en début de match, menés en fin de partie malgré de nombreuses occasions en leur faveur, les Aiglons n'ont jamais abdiqué face à Lille ce dimanche. Déterminés à conserver leur série d'invincibilité intacte à domicile, eux qui n'ont plus perdu dans leur antre depuis le 15 mai dernier et la réception du PSG, les hommes de Franck Haise se sont arrachés, continuant à y croire même lorsque tout espoir semblait perdu. Et sur un dernier coup-franc lointain tiré par Jonathan Clauss, la lumière est venue de Tom Louchet (2-2, 90e+6). Isolé à l'entrée de la surface, côté gauche, le jeune milieu de terrain formé à Nice a profité de l'attraction Marcin Bulka, monté aux avant-postes pour tenter de placer sa tête, du haut de son 1,99m. Légèrement trop court, le dernier rempart polonais a vu le cuir rebondir sur le talon d'Evann Guessand puis atterir dans les pieds de Louchet. Pas attaqué, le natif de Manosque a contrôlé avant de placer une belle frappe croisée, imparable pour un Lucas Chevalier intraitable jusqu'alors. Et de faire exploser une Allianz Riviera à l'image de ses joueurs : jamais résignée.  

Lille a maîtrisé l'entame

Jusqu'à ce temps additionnel exceptionnel, cette partie, comptant pour la 11e journée de Ligue 1, s'était révélée frustrante pour les Rouge et Noir. De retour sur le pont trois jours après avoir -déjà-, arraché un match nul inespéré en Ligue Europa face à Twente (2-2), remontant un handicap de deux buts en infériorité numérique, les Aiglons étaient confrontés à l'une des meilleures équipes françaises du moment. Porté par ses exploits européens et ses victoires sur le Real ou l'Atlético Madrid en Ligue des Champions, le LOSC s'est déplacé ce dimanche sur la Côte d'Azur fort de neuf matchs consécutifs sans revers toutes compétitions confondues. Quatrièmes au classement, les Nordistes ont maîtrisé l'entame de match grâce à leur qualité technique et leur pressing tout terrain, se créant les premières occasions, à l'image de la tête de Jonathan David non cadrée en pleine surface (3e). La différence est finalement venue d'un jeune joueur, Matias Fernandez-Pardo, auteur d'un débordement fulgurant devant Youssouf Ndayishimiye dans le couloir gauche avant d'ajuster Bulka d'une frappe limpide sous la barre (0-1, 19e).

De son côté, le Gym s'est présenté, comme promis par Franck Haise, avec un onze largement modifié par rapport à sa rencontre européenne de la semaine. En effet, le technicien rouge et noir a effectué six changements, remodelant totalement sa ligne d'attaque, cette fois-ci emmenée par le trio Evann Guessand - Mohamed-Ali Cho - Jérémie Boga. Contraints à défendre bas, Youssouf Ndayishimiye et ses partenaires ont piqué en contre-attaque, manquant toutefois de présence dans la surface, comme sur le centre de Boga trop court pour être taclé dans le but vide par Guessand (6e). 

diop a dynamisé le gym

Mais après des débuts manqués, les Rouge et Noir ont réagi, dominant fortement la fin du premier acte, sans toutefois se montrer suffisament efficace pour faire trembler les filets, à l'image du face à face manqué par Cho, finalement signalé hors-jeu (27e), ou de la frappe enroulée trop centrée de Boga (30e). 

Globalement privés de ballon en première période, les Aiglons ont rectifié le tir en seconde mi-temps, relancés par le changement tactique effectué par Franck Haise. Comme en fin de match face à Twente, l'entraîneur azuréen a troqué son système en 3-4-3 pour un 4-2-3-1 ambitieux, animé par Sofiane Diop, entré dans le coeur du jeu. Passeur décisif en C3 jeudi, l'international marocain a dynamisé le milieu de terrain niçois. S'il avait déjà pu se montrer décisif suite à un centre de Tanguy Ndombele, qu'il n'est pas parvenu à reprendre avant qu'Ali Abdi ne frappe de peu au-dessus (53e), le virevoltant droitier a attendu quelques minutes pour faire trembler les filets. Après un bon débordement de Clauss côté droit, Diop s'est en effet montré présent dans les six mètres, réussissant une astucieuse "Madjer" pour tromper Chevalier et relancer les siens (1-1, 56e). 

les aiglons y ont cru jusqu'au bout

Poussés à attaquer par leurs supporters pour aller chercher la victoire, les Rouge et Noir ont cependant été coupés dans leur élan par Mitchel Bakker. Isolé dans la surface azuréenne, l'ancien défenseur du PSG s'est montré réaliste pour convertir en but le bon décalage d'André, qui venait de buter sur le poteau (1-2, 66e). Un coup dur pour des Niçois entreprenants, passés à plusieurs reprises proches de la correctionnelle dans le final : d'abord sur une lourde frappe de Gabriel Gudmundsson, repoussée par le montant droit d'un Bulka encore sauvé par son poteau sur la tête de Diakité (81e, 85e). 

Immenses, ces occasions n'ont pas altéré l'envie et la foi du Gym. Ultra offensif dans les derniers instants après les entrées de Gaëtan Laborde, Badredine Bouanani et Victor Orakpo, le groupe de Franck Haise a fait montre de toute sa force pour recoller grâce à l'enfant du pays, Tom Louchet, au bout d'un temps additionnel quasiment écoulé. Toujours souverains à l'Allianz, les Rouge et Noir vont désormais profiter d'un repos bien mérité lors de la trêve internationale, avant de retrouver leur stade fin novembre : face à Strasbourg (24/11) puis contre les Glasgow Rangers (28/11). 

Hugo Rondet