Nice 2-2 Lille

La conférence de presse de Franck Haise

Voici la réaction de Franck Haise, heureux de l'état d'esprit affiché par ses hommes pour décrocher le match nul (2-2) face à Lille ce dimanche. 

Coach, votre équipe a-t-elle décroché un point miraculeux ? 
D'abord, mon équipe a montré du coeur, et c'est une belle vertu. Ensuite, le point peut être considéré comme miraculeux parce que l'égalisation vient très tard. Mais sur l'ensemble du match, les deux équipes ont eu de grosses occasions, les xG (expected goals) nous sont favorables. Je ne pense pas que le point soit miraculeux. Le fait qu'il arrive tardivement, et de cette manière-là, peut conduire à cette interprétation mais on a été cherché cette égalisation.

Ce scénario ressemble à celui de jeudi face à Twente (2-2). Y voyez-vous des nuances ou un symbole dans le fait d'aller chercher ce résultat au courage ?
Ce qui ressemble au match de jeudi, c'est que sur la première mi-temps, on a eu des difficultés pendant les 20-25 premières minutes à engager une vraie pression face à une équipe de Lille très bien rôdée et qui créé souvent du surnombre à l'intérieur. Nous n'avons pas été suffisamment performants dans notre animation défensive et collective pendant un long moment en première mi-temps. C'est aussi pour cette raison que j'ai changé de système à la pause. Ce qui ressemble aussi à jeudi, c'est ce refus de la défaite, la capacité à se créer beaucoup d'occasions, même face à de très bons adversaires. La capacité aussi à créer du jeu, que ce soit sur attaque placée ou en transition, sur coup de pied arrêté... C'est une très bonne chose, sur laquelle on peut construire, même s'il y a encore des choses sur lesquelles on doit avancer.

L'égalisation vous permet aussi de porter votre série à 7 matchs sans défaites en Ligue 1. C'était aussi important pour vous ?
C'est important, surtout compte-tenu du scénario, qui est positif pour nous avec cette égalisation en fin de match. Quand on ne peut pas gagner, j'aime qu'on refuse la défaite. C'est le coeur, la personnalité, le caractère... Mes joueurs ne renoncent pas, ne lâchent jamais. Ça compte pour faire des résultats.

Concernant votre changement tactique, et le passage à une défense à quatre, c'est quelque chose que l'on a rarement vu dans vos équipes. Qu'est-ce qui ne vous a pas plu avec votre système en 3-4-3 ?
Vous ne m'avez pas suivi lors de mes 17 premières années d'entraîneur (rires). J'ai souvent joué avec une défense à quatre, cela fait très longtemps que j'entraîne. Quand le plan A ne marche pas, il faut un plan B et même d'autres plans, puisqu'on a de nouveau changé de système en fin de match, on est passés en 4-4-2. Il faut aller chercher les choses, mais les changements de système ne font pas tout, cela dépend de ce qu'on met dedans. Je trouve qu'on a mieux récupéré le ballon, c'était plus facile de "matcher", de les empêcher d'avoir du surnombre dans certaines zones. Offensivement, on a eu plus de situations en seconde période, même si je pense qu'en première mi-temps, si on était allés au bout de nos intentions sur plusieurs centres, avec suffisament de présence, on aurait pu faire mieux. C'est aussi pour cela que j'ai un peu piqué les joueurs offensifs. Il ne peut pas y avoir seulement Pablo Rosario dans les six mètres sur un centre en fin de première mi-temps.

Ce sont deux joueurs entrants qui vous ont permis de marquer (Sofiane Diop et Tom Louchet). Cela veut-il dire que l'on (la presse, ndlr) a été trop dur avec votre équipe en estimant qu'il n'y avait qu'une équipe-type en ce moment à Nice ? Cela montre que vous avez aussi une équipe-bis...
Il n'y a pas d'équipe-bis, il n'y a qu'une équipe, avec 20 joueurs. Certains sont prêts, d'autres pas tout à fait, d'autres progressent... Équipe-une, équipe-bis, équipe des coiffeurs : ça n'existe pas pour moi. Dans un groupe de 23-24 joueurs, il y a la place pour beaucoup, pas pour tous. Ce sont les performances qui comptent.

Pouvez-vous nous dire un petit mot sur le héros du soir, Tom Louchet. Il a un profil atypique, il peut jouer à beaucoup de postes...
Quand on peut jouer à plusieurs postes, c'est que l'on a une qualité essentielle dans le football : l'intelligence, au-delà de ses capacités techniques à pouvoir répondre à plusieurs postes. Que ce soit lui qui marque, c'est un beau symbole, d'une part car c'est un joueur formé au club. Il a fait une bonne prépa', malheureusement il s'est blessé à la fin. Ce n'est jamais simple, il a eu des matchs un peu plus difficiles récemment. Je trouve que jeudi, il avait fait une excellente deuxième période au milieu de terrain. Il est très bien entré dans le match ce dimanche. C'est bien pour cela que je suis content d'avoir une vingtaine de joueurs de qualité.

On connaît vos bons rapports avec Bruno Genesio : il ne vous a toujours pas battu. C'était important pour vous ?
Pour moi, cela n'a aucune importance, je pense que pour lui non plus. Ce dont je suis content, c'est que nous, Nice, ayons trouvé les ressources pour égaliser. Ça, c'est le plus important, le reste ce n'est pas très grave.

Sofiane Diop a fait la différence dès son entrée. Après un match un peu contrasté contre Twente, c'était important pour vous de lui maintenir cette confiance ?
Vous le savez, Sofiane a été éloigné des terrains quasiment un an. Depuis qu'il est revenu avec nous, je dirais que chaque semaine, il passe des caps. Ces derniers temps, si je l'ai titularisé deux fois et que je l'ai fait entrer à la mi-temps ce dimanche, ce n'est pas pour lui faire plaisir, c'est juste que je sais ce qu'il est capable de nous apporter, des choses que l'on n'a pas, par moment. Son but le prouve, sa rentrée aussi.

Un mot sur Dante, remplaçant au coup d'envoi. Il fallait le faire souffler un peu ?
Il y avait trois matchs dans la semaine. J'ai déjà pris un risque jeudi en le faisant commencer parce qu'il revenait d'une blessure au genou, et sa récupération n'était déjà pas optimale avant Twente. Il était aussi sorti un peu plus tôt. Il y a aussi des choix, avec de la concurrence à tous les postes, même si j'ai quelques blessés dans le secteur défensif.