Ancien Aiglon

Daniel Sanchez : « Nice ? Mes meilleurs souvenirs... »

Milieu offensif, Daniel Sanchez a connu ses plus belles années de joueurs au Gym, contribuant aux bons résultats du club. La 2e place de la saison 1975-76 porte d'ailleurs la trace du meilleur buteur azuréen de l'exercice (12 réalisations). Celui qui fut également entraîneur des Aiglons recevra l’hommage qu’il mérite de son club ce samedi, face à Angers. L'hommage d’un homme fortement attaché aux couleurs Rouge et Noir et dont le passage a influencé ses carrières de joueur et de technicien. Avant de venir à l'Allianz, Daniel Sanchez s’est confié. Et ses propos transpirent l'amour et la fidélité.

« Je suis arrivé jeune du Maroc (il est né à Oujda) et c’est au Nîmes Olympique que j’ai signé ma première licence. Mais, j’ai toujours vécu à Nice et je me sens Niçois ». Les premiers mots ne laissent aucune place au doute ou à l’interprétation. Ainsi, lorsqu’on lance Daniel Sanchez sur ses années dans le Comté, c'est son coeur qui répond : « Ce sont incontestablement les meilleurs souvenirs : une très bonne équipe, un engouement incroyable, des bons résultats pendant plusieurs saisons. C'était vraiment quelque chose de beau ».

Une blessure toutefois revient à la surface, assez rapidement : la défaite en finale de la Coupe de France 1978, face à Nancy (0-1). Une blessure "ascenseur" ayant fait descendre les géants rouge et noir de leurs hauteurs, sur une terre qu'ils avaient pourtant l'habitude du survoler. Plus de 40 ans après, la plaie n'est pas complètement cicatrisée. : « C’est le pire souvenir de ma carrière. On a fini le championnat, on pense qu’on va gagner un titre pour conclure cette bonne saison. Nancy est une belle équipe, et même si elle ne nous réussit pas trop, on est confiants. La déception est énorme. Cette défaite marque la fin de cette belle époque ».

Sa victoire dans la même épreuve, quelques années plus tard avec le PSG, n’y changera rien : « Avec Paris ce n’était pas pareil... C’est incomparable avec les 9 années que j’ai passées à Nice ».

 


« Sans le Gym, la réflexion aurait été différente »


Son profond attachement  au club et la ville a plusieurs fois orienté ses choix. « Mulhouse j’y suis allé pour Jean-Marc Guillou et d’autres amis et anciens niçois présents là-bas. Ça a été une année de foot incroyable », précise-t-il. Avant d'expliquer qu'en 1987, malgré une accession en D1 obtenue avec l’AS Cannes et une saison de contrat restante, il décide de mettre un terme à sa carrière de joueur :
« Le Gym m’a transmis une offre de reconversion. Ma décision a été prise très rapidement, c’était l’occasion de revenir à Nice, où je vivais encore en même temps que plusieurs anciens ». Son choix aurait-il été le même si l’identité du club avait été différente ? « La réflexion aurait été plus longue, c’est sûr. Et la décision n’aurait peut-être pas été la même ».

Son parcours à l’OGC Nice l’amène à découvrir plusieurs postes (coach des moins de 18 ans, de la réserve, directeur du centre) jusqu’à ce qu’il soit propulsé à la tête de l’équipe première. « Ce n’était pas prévu. A cette époque j’étais adjoint d’Albert Emon. La proposition est arrivée subitement et j’ai accepté en 48 heures, sans réelle réflexion ». L’expérience tourne court. Après six mois, l’arrivée d’un nouvel investisseur change la donne :
« (Milan) Mandaric arrive avec son staff, il m’a viré sans même que je le rencontre ».

Ce départ brutal le pousse à quitter la France, en quête de nouveaux horizons. Il découvre le football japonais au Nagoya Grampus. « J’ai d’abord été assistant manager. Après Arsène Wenger et Carlos Queiroz, les dirigeants avaient placé un Japonais à la tête du club. Mais ils me voulaient pour l’accompagner. Lors de la deuxième saison, l’entraîneur a décidé d’arrêter et on m’a proposé l’équipe. Le contexte était idéal, avec une grande organisation et des joueurs très respectueux. Les conditions de vie y étaient également très bonnes. Et puis j’avais une bonne équipe avec Valdo et Dragan Stojkovic notamment ».
 

Nice, le monde, la France


Son retour en France se fait au Tours FC, où il participe, entre autres, au recrutement de Laurent Koscielny (Guingamp) et Olivier Giroud (Grenoble). « Quand on les fait venir, c’est presque leur dernière chance, ils arrivaient de deux clubs où on ne leur faisait pas confiance. C’étaient des bosseurs donc leur réussite ne faisait aucun doute et on a tout mis en oeuvre pour qu’ils avancent. Maintenant… jouer en Premier League et être champion du monde, on ne peut pas le prévoir ».

De ses années qui ont suivi, à Valenciennes, en Ligue 1, Daniel Sanchez garde une certaine amertume : « On fait deux bonnes saisons à VA mais on perd nos meilleurs joueurs à chaque fois. On se maintient mais on aurait pu prétendre à une meilleure place. La 3e année, malgré mes avertissements répétés, on perd encore nos meilleurs éléments. Trop c’est trop, nous ne sommes pas des magiciens. C’est un grand regret ». L'amertume disparaît au moment où il franchit la Méditerranée. Direction Tunis, le soleil et la fièvre. « Le Club Africain, c’est le gros club du pays, donc ce n’est pas toujours facile. Mais la qualité de vie y était très bonne aussi et la ferveur quand on a gagné le titre incroyable ».

Enfin, lorsqu’on l’interroge sur son futur sur un banc, Sanchez (66 ans) répond, catégorique. « J’ai arrêté. D’abord à cause d’un souci de santé. Et dans ce métier, quand on coupe, c’est compliqué. J’ai eu des propositions mais ça ne m’intéressait pas. Aujourd’hui, il y a très peu de chances que j’accepte un banc, sauf si le Real Madrid m’appelle demain (rire) ».

Pour autant, il garde un oeil attentif sur l’évolution de « son » Gym : « Le club est sur la bonne voie depuis plusieurs années. Le nouveau stade était une étape indispensable. Même si on a des souvenirs au Ray qu’on a aimé, il fallait de nouvelles infrastructures. Le stade et le centre d’entraînement vont dans le bon sens. Le nouveau projet laisse présager de bonnes choses. Maintenant, on attend que cette équipe joue ensemble, au complet, plusieurs matchs pour avoir une véritable idée de sa valeur ».

Encore aujourd’hui, Daniel Sanchez n’est jamais très loin : « Je continue à les suivre, je vois les matchs à la télé ou je vais au stade ».

Ce samedi, il sera encore plus près. Chez lui. Des années après.

Michel Saad

Daniel Sanchez à l'honneur contre Angers 

Ce samedi, Daniel Sanchez sera mis à l'honneur à l'occasion de la rencontre Nice - Angers. Il partira à la rencontre des supporters niçois au Café des Aiglons à partir de 18h30, avant de recevoir le trophée des Anciens Aiglons sur la pelouse de l'Allianz Riviera, en préambule du coup d'envoi.