La qualification pour le barrage de Champions League en poche, Lucien Favre s'est présenté en conférence de presse. S'il savourait la performance réalisée par son équipe, face à un adversaire « très fort », le coach niçois était déjà tourné vers les prochaines échéances.

Combien de minutes êtes-vous resté en apnée ?
Je ne sais pas, je n'ai pas compté (rires). Il y avait de quoi, car c'est une super équipe. Sur le plan du jeu aujourd'hui ils étaient très fort. Sur l'ensemble des deux matchs, surtout celui d'aujourd'hui, nous avons provoqué la réussite. Faire 2-2 ici c'est magnifique. C'est une équipe qui a joué une finale de coupe d'Europe (Europa League ndlr) contre Manchester avec 67% de possession de balle. Même s’ils ont perdu, ça veut dire quelque chose. Ils jouent toujours. À 2-1, ils étaient qualifiés mais ont continué, continué. Ça nous a permis d’avoir des  espaces et de marquer le 2-2. Nous devions être très patients car si nous avions encaissé le but du 3-1 ça aurait été fini. À 2-1, tout restait possible. Dans ces cas là, il faut rester calme. C’est ce que nous avons fait. Nous y avons toujours cru, et puis il est tombé, le but. Faire 2-2 à Amsterdam, c’est pas mal.

Surtout que l’Ajax avait remporté tous ses matchs à domicile lors de la dernière Europa League. 
Oui, c’est pas mal. C’était limite, limite franchement car ils étaient très fort. Nous avons souffert, même plus. Nous nous sommes relâchés après le 1-0 défensivement. Nous avons cru que ça allait passer comme ça. Nous l’avons appris à nos dépens : dès que vous laissez des espaces, c’est très très très dangereux car ils sont très forts tactiquement, physiquement et techniquement. Ce sont des joueurs extra-formés, avec des qualités de percussion en 1 contre 1 sur le côté. Il y a aussi les tirs des milieux, qui peuvent tous marquer à 25 mètres. Ils ont d’énormes qualités, mais c’est nous qui sommes passés.

« Savourer »

Le Gym a assuré sa place en Coupe d’Europe. Qu’est-ce que cela va changer ?
Nous allons déjà savourer cette qualification. Encore une fois c’est un truc fantastique. Surtout après le match aller (1-1), où beaucoup de monde a dit « ça va être difficile » et puis finalement on se qualifie. Mais c’est vrai qu’on a du boulot, dans le rythme, la prise de balle, la technique, etc. Il reste beaucoup, beaucoup de travail, car cela aurait pu être autre ce soir. Mais nous sommes passés et ça va nous booster un peu. Ça fait du bien quoi ! On se réjouit du tirage qui a lieu demain (vendredi). Il ne faut pas oublier qu’entre temps le championnat reprend très vite, à Saint-Étienne (samedi 5 août à 21h). Après, c’est parti, la saison est lancée comme ça. On remercie les supporters qui sont venus car c’est magnifique. Nous l’avons vu à l’hôtel, etc. Se déplacer comme ça en semaine, c’est magnifique. 

« De la neige à Nice »

Qu'avez vous pensé de la prestation de Vincent Marcel ?
Ce soir, il y a de la neige à Nice : il a marqué du pied droit (rires). Franchement, c'est pour le taquiner, il a d'énormes qualités. C'est très positif ce que je dis. Il a marqué il y a deux semaines face à Gladbach (victoire 1-2 en amical), du gauche. C'est magnifique. C'est un joueur formé depuis des années à Nice et c'est lui qui inscrit le but du 2 à 2. C'est extraordinaire. Ça va le booster au niveau de la confiance. Ce n'est pas seulement bon pour l'équipe mais aussi pour lui. Ça compte. 

Sur quoi a pu s'appuyer votre équipe pour se qualifier ?
Sur une solidité. Nous pouvons bien défendre. Nous avons laissé trop de trous après le 1-0. C'est une grosse erreur contre une équipe comme ça. Contre toutes les équipes d’ailleurs, on ne peut pas se relâcher d’un pouce. Mais on a tenu. C’est dur quand on prend le 1-1 puis le 2-1. Et c’était même une déferlante par moments. Il fallait rester calmes et solidaires pour rester à 2-1. On savait que tout était encore possible et qu’ils allaient commencer à se poser des questions. Ils ont peut-être douté et on l’a mis, le 2-2. Nous nous sommes qualifiés car nous sommes restés très solides, très compacts, et avons toujours cru que c’était possible de marquer des buts à l’Ajax.

« On ne nous fera pas de cadeau »

Cette qualification peut-elle permettre de faire passer un cap à votre équipe ?
Oui, pour ceux qui sont dans le contigent actuel, au niveau de la confiance, c'est clair. Se qualifier ici contre l'Ajax, ça booste l'équipe. Maintenant, on l'a vu encore, il y a un gros gros boulot. Si l'on regarde l’entier des deux matchs. Au niveau technique, physique, engagement, récupération, intensité, etc. On est qualifié mais je crois qu’on apprend tous les jours quelque chose. Il faut profiter de ça. 

Avez-vous une préférence pour le tirage ?
Je ne sais pas qui on peut tirer (Naples, Séville, Liverpool, Sporting Portugal ou CSKA Moscou ndlr). On ne nous fera pas de cadeau. C'est difficile. Entre temps, il va se passer des choses, on verra.