Ambiance

Bien plus que du foot

Comment peut-on s'emballer derrière 22 mecs qui courent après un ballon ? Pourquoi se mettre dans un tel état pour un simple jeu ? A quoi bon soutenir une équipe qui ne joue plus rien ? A toutes ces questions d'une bêtise sans nom, la soirée de dimanche a apporté la plus belle des réponses. Que les tièdes passent une bonne nuit, que les chauds veillent tard. Les Niçois avaient besoin d'une belle fête, le Gym leur a donné. Et vice versa. Quel honneur, quelle fierté !

Il est des moments qui transforment la défaite en un vulgaire figurant. La première chute du Gym de Lucien Favre chez lui, en championnat, en est assurément. Puisqu'au terme d'une soirée merveilleuse, personne n'a envie de s'appesantir sur le sportif, parlons de ce qui servit de décor aux héros. De ces générations de supporters qui prirent la direction de la Plaine du Var, un dimanche soir, pour écrire une jolie histoire.

Un simple tour sur le parvis avant la rencontre suffit à se rendre compte que les livres ne retiendraient pas les 94 minutes qui suivraient. Pour une raison simple, plus de 32 000 spectateurs étaient présents pour faire la fête ensemble. Avant, pendant, après. Des centaines de personnes firent la queue pour s'immortaliser avec un emblème ailé. Au moins autant devant la boutique. Des unes de presse disposées comme des balises autour du stade permirent de prendre la mesure du parcours monumental des Aiglons.



Pour ne rien regretter et voir une dernière fois un groupe de géants, il fallut se déplacer tôt. Le message passa vite et l'allégresse naquit « presto presto ». Celle-ci transforma un échauffement en une série d'ovations et une défaite en immense succès. Changea chaque offensive en poussée de lave. Chaque décision litigieuse en une montée de fièvre. « Une saison historique, une équipe magique : Merci le Gym » : la Sud, en porte drapeau, résuma l'ambiance du soir. Rien ne put la lézarder.

L'après-match arriva comme un superbe point final. T-shirt frappé du coeur des 86 victimes de l'attentat du 14 juillet sur le dos, chaque acteur de la saison, ou presque, revint ou apparut dans l'arène. Tous les joueurs, le coach, le staff et le président. Après un petit discours, Jean-Pierre Rivère lança un tour d'honneur mémorable, où chacun eut droit à son check, son accolade ou sa photo. La saison des Aiglons, compilée en 8 minutes, apparut sur les écrans géants – commentée par un public prolongeant le plaisir et observée par l'ensemble du contingent.

Un feu d'artifice somptueux colora l'Allianz éteinte, rallumée par un Nissa la Bella final, avant une conclusion en forme de promesse : "A si reveire".

Dès cet été, pour aller chercher une qualif' dans la plus belle des Coupes d'Europe...

C.D.