Réaction
J-P Rivère : « A quoi sert la VAR ? »
Le président de l’OGC Nice Jean-Pierre Rivère s’est présenté en zone mixte ce vendredi soir, après la défaite du Gym à Lyon (1-0).
Quelle est votre réaction ce soir ?
Être arbitre, c’est très difficile. Qu’il fasse des erreurs, c’est normal. Si je prenais un sifflet d’arbitre, je ferais des erreurs. On en fait tous. Mais à un moment, ça s’accumule. Ce n’est pas ce match, ni le match du week-end dernier : ça fait beaucoup de matchs où on a beaucoup d’erreurs d’arbitrage. Les enjeux sont importants. Encore une fois, tout le monde peut se tromper. Ça, je le respecte complètement. Ce que je ne comprends pas, c’est qu’on a la VAR. Elle sert à quoi ? Et pas que sur ce match. Ça fait beaucoup de matchs. Il va falloir se poser de bonnes questions. Monsieur Turpin (arbitre vidéo lors de Nice-Monaco, ndlr) nous expulse Dante le dernier match, l’arbitre de terrain n’avait rien dit. Monsieur Turpin demande un rouge… Bravo à Monaco, ils ont gagné, très bien. Mais quand ce soir, j’apprends que nous avons Monsieur Turpin comme arbitre, je suis un peu inquiet. Une intuition, peut-être, je n’en sais rien. La réalité est là. On n’est pas des mauvais perdants mais à un moment, il faut dire stop. On ne peut pas accumuler des matchs comme ça.
Vous avez l’impression que Nice n’est pas arbitré…
(Il coupe) Ce n’est pas Nice, je ne fais même pas référence à mon équipe. Encore une fois, qu’un arbitre se trompe, c’est normal, c’est humain. Mais vous avez aujourd’hui des éléments qui vous permettent de travailler différemment. Quand vous voyez la dernière faute sur Lotomba… il siffle la faute dans le sens inverse ! La VAR ne peut pas lui dire : « Monsieur l’arbitre, peut-être qu’il y a l’action à revoir » ? Il faudrait que ce soit un peu plus efficace donc oui, on est colère.
Combien y a-t-il de situations discutables ce soir selon vous ?
La première, la main, il y a le règlement qui est très clair : il n’y a pas pénalty. Il n’y a même pas à discuter. Mais le coup de coude dans la surface (sur Guessand) ! Et l’action de Lotomba… Un sur deux, c’est équilibré. Là ce n’est pas équilibré. Donc voilà, je ne critique jamais les arbitrages, mais à un moment, il faut dire stop, ce n’est plus possible.
Vous perdez à cause de l’arbitrage ce soir ?
On perd un match parce qu’on a peut-être fait des erreurs, parce que Lyon a peut-être bien joué. Mais quand vous avez beaucoup de fautes d’arbitrage qui s’accumulent, au fur et à mesure des journées, à la fin, vous dites stop.
Qu’est-ce que vous aimeriez comme amélioration ?
Encore une fois, l’erreur est humaine, compréhensible. Je ne discute pas cela. Mais il faut qu’on comprenne comment ça fonctionne parce que sinon, à quoi ça sert ? Il est important que nous ayons des explications. Quand vous en demandez, on vous « envoie sur les roses ». Un peu de pédagogie, un peu de compréhension. Avant ce match, il y a 4 ou 5 jours, donc bien avant ce match, on a demandé à la Direction de l’arbitrage de descendre nous voir parce qu’on considère qu’il est important de venir rencontrer les acteurs du jeu, nos joueurs, le staff, parce qu’à un moment, ils ne comprennent plus. C’est programmé la semaine prochaine. Je pense qu’on va rajouter au dossier la soirée de ce soir. Moi, je ne demande qu’une chose : qu’on nous explique et qu’on comprenne. Là, sincèrement, je ne comprends pas.
Est-ce que votre colère est plus dirigée contre Monsieur Turpin, par rapport à ce qui s’est également passé la semaine dernière, ou contre le système arbitral en général ?
Pas le système arbitral. Encore une fois, je ne critique pas les arbitres. C’est un des métiers les plus difficiles du football. Il y a des arbitres qui sont un peu plus pédagogues, ouverts. Ce soir, je trouve que Monsieur Turpin a fait un très mauvais match. (Aux journalistes) À moins que vous ayez vu un bon match de l’arbitrage, je ne sais pas ce que vous en pensez. Peut-être que j’ai une vision qui n’est pas objective des choses. Quand vous êtes avec votre équipe, peut-être que vous n’avez pas un bon regard. Mais ça commence à bien faire. Je suis allé parler à l’arbitre sans être menaçant. Je veux juste des explications. Il y a des arbitres avec qui vous pouvez discuter, d’autres pas. On est tous des acteurs du jeu, il y a des enjeux qui sont importants. (Aux journalistes) Je vais vous poser une question, on inverse les rôles : « Vous avez trouvé l’arbitrage comment ce soir ? »
Les journalistes : « Discutable, voire très mauvais »…
Ben voilà. On peut, de temps en temps, être moins bon sur un match. Ça arrive à tout le monde. La VAR est là pour compenser. En 13 ans, je crois que je ne suis jamais venu me plaindre de l’arbitrage. Là, ça s’accumule. Ça fait plusieurs matchs d’affilée, pas seulement celui-là ou Monaco.
De Monaco à ce soir, le choix de Monsieur Turpin vous a étonné ?
Il m’a interpellé, oui. Sincèrement. Quand je vois Monsieur Turpin ce soir, j’avais beaucoup d’appréhension, effectivement.