Conférence
Didier Digard : « Un groupe uni »
Didier Digard s’est exprimé en conférence de presse après la victoire renversante du Gym à Montpellier (2-3) pour le compte de la 37e journée de L1.
Comment expliques-tu la différence entre les deux mi-temps ? Avec notamment une deuxième période avec une grande maitrise et beaucoup plus offensive…
C’est difficile à expliquer. C’est bien et c’est dommage. On se complique les choses quand on voit le potentiel de l’équipe en deuxième mi-temps. On a du mal à se l'expliquer. Des fois, on veut trop bien faire, on s’inhibe et on passe à côté. On s’est répété les choses à la mi-temps, peut-être un peu mieux les yeux dans les yeux.
Cette victoire montre que les joueurs ont toujours envie de se faire mal pour aller chercher un résultat ?
Franchement, ils sont incroyables. C’est toujours compliqué de comprendre l’investissement des joueurs quand on est de l’extérieur et je le conçois totalement, je comprends qu’on juge des résultats car c’est le sport de haut niveau. Quand je vous dis qu’au quotidien, ils sont irréprochables, c’est qu’ils sont irréprochables. Je ne vais jamais mentir et sincèrement, ils sont récompensés de tous les efforts qu’ils font et je suis vraiment content pour eux.
Gaëtan Laborde a inscrit un doublé, il a toujours été super au niveau de l’état d’esprit, c’est le symbole de cette victoire au courage ?
Quand je rentre un peu dans les mecs à la mi-temps, je sais que c’est toujours celui qui va me regarder et qui attend de voir si lui aussi ça va aller… Mais je sais qu’il va toujours répondre présent. Même lorsqu’il passe à côté, tu sais que l’investissement est total donc tu le laisses et tu attends que ça tourne. Il a fait le dos rond dans les moments compliqués en début de saison, il manquait de réussite. Et aujourd’hui c’est l’inverse, il a tous les contres, il marque des buts, il est récompensé. Les gens le voient différemment aujourd’hui alors que l’investissement a toujours été celui qui le caractérise.
Pensiez-vous que Montpellier était injouable au vu de sa première mi-temps ?
Jamais. Je pensais vraiment qu’on ne faisait pas ce qu’on voulait, sans enlever aucun mérite à cette équipe de Montpellier qui appliquait exactement ce qu’on attendait d’elle. C’était la différence entre les deux équipes, l’une appliquait à 100% son plan de jeu et l’autre non. Je pense qu’en fin de première mi-temps, Montpellier nous a donné un peu de pain pour la mi-temps avec des attitudes… Ils ont donné envie à mes joueurs de se sublimer.
C’est-à-dire ?
Vous n’avez pas vu la dernière action de la première mi-temps (aux journalistes, ndlr) ? J’adore le joueur (Savanier) et je suis sûr qu’il ne le fait pas du tout dans un mauvais état d’esprit. Mais en Ligue 1, quand tu prends le ballon, que tu jongles sur le terrain et qu’en face, tu as des compétiteurs, tu leur donnes des billes. Je sais que lui quand il le fait, il ne pense pas, mais il a donné envie aux joueurs d’inverser les choses parce que c’est quand même dur quand le mec en face de toi prend le ballon et se met à jongler en Ligue 1.
Est-ce que Téji Savanier vous a posé un problème particulier en première période ? On le voyait beaucoup et après, on l’a beaucoup moins vu…
Il était dans ses forces. C’est un joueur qui se déplace extrêmement bien, qui voit avant tout le monde, qui a un pied juste incroyable et qui met le ballon où il veut. Il a été absent ces derniers temps donc je pense que c’était un peu plus compliqué pour lui en deuxième mi-temps et les joueurs ont aussi réussi à sortir beaucoup plus, à lui laisser moins d’espace donc il y a eu à la fois son physique et à la fois notre équipe qui a plus avancé.
Il y a cette blessure de Youcef Atal qui ternit la soirée… Ne pas le titulariser, c’était vouloir le préserver ?
Tout à fait. Youcef (Atal), il y a bien évidemment le musculaire, mais il y a les charges émotionnelles aussi. Il est revenu la semaine dernière avec un match intéressant. Il était en jambes, il a fait une bonne semaine. On se doit de se projeter, on sait qu’il peut y avoir une éventuelle sélection et on devait faire attention à ce qu’il ne tombe pas là-dedans, à s’égarer mentalement. Je lui ai parlé hier, je lui ai expliqué, il était tout à fait aligné avec ça. Malheureusement, la blessure de Melvin (Bard) nous a poussés à le faire rentrer plus tôt et ce que je craignais est arrivé donc je suis triste.
Melvin s’est arrêté à temps ?
C’est trop tôt pour fair un diagnostic mais j’espère, car quand on perd Youcef, si en plus on perd Melvin… On retombe dans des choses qu’on a connues par le passé et c’est assez compliqué à gérer, surtout avec un match aussi difficile que Lyon qui va nous attendre samedi prochain.
Quand Youcef s’est blessé, on a vu ses coéquipiers se réunir autour de lui. On a l’impression que ça a donné une envie supplémentaire avec un sentiment de vraie cohésion en seconde période…
Oui. C’est un groupe qui vit très bien ensemble, qui souffre ensemble, qui traverse les choses ensemble et qui aujourd’hui a affronté les choses ensemble. À la mi-temps, j’ai pris mon temps avant de parler, je les ai laissés entre eux et ils ont eu pas mal de choses à se dire. Ils étaient conscients des choses, ils sont conscients des choses et ils ont envie d’avancer tous ensemble. C’est un groupe uni et c’est vraiment bien de les voir avec cet état d’esprit.