Réaction
Digard : « Les joueurs sont restés très confiants »
Didier Digard a félicité son groupe pour avoir su fournir les efforts nécessaires lors de la victoire contre Ajaccio (3-0).
On a vu que malgré ce but rapide, le Gym a eu du mal à trouver des solutions dans le bloc regroupé d’Ajaccio. Qu’en avez-vous pensé ?
Oui, c’est vrai qu’ils nous ont posé des problèmes à défendre aussi bas. C’est de toute façon le plus difficile dans le football : trouver des solutions contre des équipes bien en place, regroupées et très basses. Ce qui est dommage, c’est qu’on n’ait pas eu la patience nécessaire et qu’on ait un peu cédé aux avis extérieurs, alors qu'au bout d’à peine deux minutes de jeu, on menait 1-0. Il n’y avait pas d’inquiétude particulière à avoir. À partir du moment où on veut être offensif et marquer le plus de buts possible, on s’est peut-être un peu précipité, mais il n’y avait pas d’affolement particulier.
Est-ce que vous sortez de ce match-là à 100% positif ?
Oui, tout à fait, parce que ce qui me plaît surtout, c’est qu’on a été 100% hermétique à ce qui pouvait se dire à l’extérieur. Sans s’en rendre compte, le monde extérieur a mis une pression sur ce match. Il attendait l’éventuel relâchement de l’équipe et attendait de voir le comportement qu’on aurait contre une équipe plus mal classée que les dernières. Au final, les joueurs ne sont pas tombés là-dedans, ils sont restés très confiants. Ils ne se sont pas mis une pression supplémentaire. Ils ont très bien abordé ce match, avec beaucoup d’ambition.
Votre coaching a fait la différence en seconde période avec ce triple changement. Sofiane Diop fait la passe décisive pour Billal Brahimi sur le deuxième but. Vous sentiez qu’avec ces trois joueurs-là, l’équipe aurait un autre visage ?
On l’a construit au fur et à mesure de la semaine. J’ai dû prendre ces décisions parce que je savais à peu près à quoi m’attendre. En gardant des joueurs avec des jambes sur le banc, je voulais vraiment fatiguer l’adversaire en première période, les faire beaucoup courir. Les joueurs l’ont très bien fait d’ailleurs. Ensuite, je voulais pouvoir leur faire mal avec nos entrants. On a été récompensés.
Billal Brahimi a eu des débuts compliqués à l’OGC Nice. Il venait de marquer au Vélodrome, il récidive ce vendredi soir. Pourquoi vous lui accordez autant de confiance ? Quel est votre discours auprès de lui et que percevez-vous chez ce joueur ?
Je n’ai pas de discours particulier. Je lui accorde ma confiance, parce qu’il mérite, parce qu’il travaille pour. Il a un super état d’esprit, il est à l’écoute. Quand on a ces choses-là, j’estime qu’on va progresser. C’est ce qu’il est en train de démontrer. Il faisait beaucoup d’efforts, et jusqu’ici il n’était pas récompensé par des buts. Depuis peu, il a la réussite, il a la confiance. Mais ce n’est pas spécialement mon discours ou mon travail, on lui a dit ce qu’on voyait en lui. C’est lui qui est peut-être en train de prendre conscience qu’il a des qualités.
Vous parliez de la pression extérieure qui agit sur le groupe. À l’inverse, qu’est-ce que ça fait d’être "le tube de 2023" ?
C’est vrai qu’on est l’équipe qui prend le plus de points. On sait qu’on est un peu plus surveillé. C’est une très grande fierté, mais ça ne nous fait rien. Ça fait plaisir, j’espère que les joueurs emmagasinent toutes les éloges, car c’est toujours plaisant et ils le méritent. Mais on est focalisé sur ce qu’on veut faire et on ne se prend pas la tête. Je suis très content pour eux.
Un mot sur la première de Terem à l’Allianz. Il n’a pas eu une soirée évidente, avec très peu de ballons.
Le top avec lui, c’est qu’il est un vrai joueur d’équipe. C’est particulier parce que l’avant-centre veut toujours marquer des buts. On le voit, quand les autres marquent, il est quand même content comme un gosse. Quand l’équipe gagne, il est très content. Il peut avoir ce côté individualiste en tant que joueur finisseur, mais c’est quelqu’un de très collectif, qui pense groupe. C’était compliqué, parce que le système en face et la hauteur du bloc ne lui permettaient pas de s’exprimer. Il a touché très peu de ballons, mais il a fait énormément d’efforts, il a pu libérer des espaces. Il a travaillé pour l’équipe, et, comme les autres, il sera récompensé très rapidement.
Un autre a eu une joie de gamin, c’est Dante quand il a marqué. Qu’est-ce que ça vous évoque ?
Il est comme ça tous les jours. Quand il arrive à l’entraînement, il s’entraîne à la fois comme si c’était sa première et sa dernière séance. C’est un honneur de pouvoir entraîner un joueur comme lui, que ce soit par la carrière qu’il a eue, et celle qu’il a encore. Jouer à 39 ans, c’est une chose, jouer à ce niveau-là, c’en est une autre.