Nice - Lille
Didier Digard : « Des paliers à passer »
Comment avez-vous mis à profit cette mini-coupure de 15 jours sans compétition ?
On a pu mettre en place certaines choses, en termes d'intensité, et de structure des séances. On a pu partir sur une semaine type. On en a bien tiré profit. Les joueurs ont pu davantage percevoir ce qu'on voulait mettre en place. Et côté staff, cela nous a permis aussi de trouver certains repères. C'était une bonne période pour tout le monde, on a très bien travaillé.
Lille, Lens, Marseille, ça va être intense à partir de dimanche...
On va rencontrer trois très beaux adversaires, sur de belles dynamiques. Il va nous falloir réussir à gérer du mieux possible une grosse semaine, avec des charges de travail importantes et pouvoir profiter pleinement de l'effectif qui est aujourd'hui au complet, à l'exception de Marcin (lire par ailleurs).
Lille ?
Une équipe de possession, qui prépare longuement ses actions. Elle a de très bons joueurs de ballon, un entraîneur avec une philosophie de jeu très claire, portée vraiment sur la possession de balle. Elle met peut-être moins d'intensité que ce que pouvait le faire Reims, mais avec une maîtrise technique bien au-dessus.
Est-ce que l'objectif est de créer une vraie identité de jeu, quel que soit l'adversaire, à domicile ou à l'extérieur, ou vous vous poserez la question en fonction de l'adversaire et des matchs ?
Je peux me tromper, mais même Manchester City, au final, observe l'adversaire et s'ajuste par rapport à lui. Si toutes les équipes s'analysent, c'est dans un but bien précis. Quand on veut gêner nos adversaires, et à partir du moment où ils sont tous différents, on ne fait pas toujours la même chose. Ça n'empêche pas d'avoir une philosophie de jeu. On veut notre identité de jeu, notre projet de jeu, on veut être très fort là-dessus et ne pas le changer, peu importe l'adversaire, mais on se doit malgré tout, sur certaines situations de s'adapter. L'un et l'autre sont dissociables.
C'est sur l'intensité que vous voulez faire franchir un cap à l'équipe ?
Oui, mais pas que. On a un très bel effectif et on se doit de passer des paliers, parce qu'on a des objectifs plus importants que la place qu'on occupe aujourd'hui. Donc ça va être difficile, parce qu'on a une série de matchs de qualité, et on a pris pas mal de retard. Mais à partir du moment où on est dans un projet, il y a aussi une projection sur les mois ou la saison à venir. Il faut avoir une base de travail très solide.
Tu as connu le Ray où c'était très compliqué de jouer pour un adversaire. Est-ce qu'il y a cette envie d'amener le public avec vous, que Nice redevienne une équipe chez laquelle ce n'est pas très plaisant de se déplacer ?
Pour moi, c'est prioritaire. Nice sans le public, ce n'est pas possible. On sait pouvoir amener du monde au stade par nos résultats. Et la présence des supporters peut nous conduire à des résultats. Qu'on fasse rapidement chacun de notre côté en sorte que le stade se remplisse et qu'ils puissent nous pousser à avoir des résulats positifs. Sans eux, forcément, ce n'est pas pareil et beaucoup plus compliqué.
Un mot sur la situation d'Andy Delort ?
Je suis très concentré, très impliqué sur les joueurs présents. Aujourd'hui, Andy n'est pas présent. Je souhaite pour lui, comme pour le club, que chacun y trouve son intérêt et que tout se finisse bien pour tout le monde. Ce qui est sûr, c'est qu'heureusement le club est fort. L'OGC Nice est décisionnaire, car Andy est sous contrat chez nous. L'avenir nous dira ce qu'il se passera. S'il doit revenir, il reviendra. Comme tout le monde, il devra alors travailler très fort s'il veut retrouver sa place. En tout cas, il n'y a pas de souci particulier. On le vit très bien.
« Avoir un joueur comme Ndayishimiye, quand on a des idées comme les nôtres, c'est un vrai bonus. »
Didier Digard
Une recrue est là en revanche, Youssouf Ndayishimiye. Que pouvez-vous nous dire sur lui, que peut-il apporter ?
D'une part, c'est un joueur polyvalent. C'est pratique d'avoir dans un effectif un joueur qui peut couvrir plusieurs postes. Ça donne de l’équilibre. Il va nous apporter beaucoup de puissance. Vous avez pu voir que c'est un beau bébé, une belle bête, donc il va nous faire du bien dans l'impact. Mais aussi dans la maîtrise technique, car il est à l’aise. Il a un bon jeu de tête et une super mentalité. C'est un vrai plaisir de l'avoir. Il va beaucoup nous apporter.
Il peut jouer milieu ou défenseur central. Quel est son poste de prédilection ?
Je l'ai vu axe gauche, axe droit, sentinelle, milieu relayeur. Pour nous, c'est une grande facilité. Ce n'est pas que je n'ai pas de réel avis sur ses positions préférentielles, mais à partir du moment où l'arbitre a sifflé, que tout commence à s’animer, on se retrouve dans des zones très différentes. Selon ce qu'on va lui apporter dans la manière d'articuler ses déplacements, il peut se retrouver à des postes différents. Avoir un joueur comme lui, quand on a des idées comme les nôtres, c'est un vrai bonus.
Avez-vous discuté avec lui pour savoir ce qu'il préfère ?
Oui, je sais ce qu’il aime, et je sais aussi qu’il est ouvert. On est dans l’échange, chacun s’écoute, chacun a envie d’avancer. Ce qui est important pour lui, c'est déjà de découvrir le groupe et la manière de jouer, avant de réellement se positionner sur un poste. Il arrive dans un groupe de qualité, donc il va continuer de se développer et d'apprendre.
C'est le type de joueur qui permet de changer de système tactique entre les phases de possession et celles sans ballon.
Exactement. C'est un joueur un peu hybride qui permet de changer la structure de l’équipe, d’un système à un autre.
Il est opérationnel ?
Oui, bien sûr. Il a joué la semaine dernière, il a continué de s’entraîner. Après, bien évidemment, on fait attention parce que les transferts sont toujours des feuilletons assez usant psychologiquement. Ça a été un petit peu sportif, donc on fait attention, mais oui, il est apte.
Nicolas Pepe a retrouvé son poste sur son aile, où il peut repiquer à gauche. Est-ce que vous le sentez mieux à l'entraînement ? Est-ce qu'il est plus à l'aise ?
J'ai toujours du mal à comparer à l'avant. D'autant qu'il avait fait malgré tout des bonnes choses jusqu’ici. Sans forcément marquer autant que par le passé, il a eu des périodes où il était intéressant et a très souvent incarné le danger numéro 1 offensivement. S'il se sent mieux, tant mieux, j'en suis content car un joueur heureux est généralement performant, et c'est bénéfique pour l’équipe.