En conférence de presse, le coach du Gym a souligné le bon état d'esprit montré par ses joueurs lors de la victoire face à Lille (1-0).

Didier, c’était peut-être moins flamboyant que lors de la première contre Montpellier, mais c’est forcément une victoire qui va compter dans l’état d’esprit, dans le don de soi ?
Oui. Je l’ai dit après le premier match, le plus dur reste à venir. Il ne fallait pas s’attendre à gagner tous les matchs par 6 buts à 1. Aujourd’hui, il y avait une très belle équipe en face de nous. On a malgré tout montré de belles choses. On a pu être en danger, mais sur des phases de possession de notre part, sur des phases de transition lilloises. Sinon, on a été bien en place, mis à part sur ces situations qu’on leur a donné. Ils ont su saisir l’occasion. C’était un match différent, mais je suis très content de la prestation de mes joueurs.  

Quelles sont les nouvelles de Nicolas Pepe ?
Nicolas avait un peu mal au genou hier. On a décidé d’attendre jusqu’à ce matin pour prendre la décision. On a préféré ne pas prendre de risque, car c’est un joueur important et surtout parce qu’on savait qu’on avait des joueurs capables de se mettre au niveau pour ce match.

Qu’avez-vous pensé de la performance de son remplaçant, Badredine Bouanani, qui est passeur décisif pour sa première titularisation ?
C’est un jeune joueur, qui vient de Lille justement. Ça a été un cadeau de départ de Julien Fournier. J’ai pu l’avoir sur quelques matchs avec l’équipe réserve. Ce que j’ai aimé, c’est qu’il m’a montré la même chose sur un match de Ligue 1. C’est un petit qui n’a pas peur du ballon, qui est très à l’aise techniquement, qui va de l’avant et qui créé des choses. C’est une belle performance pour une première titularisation, qui plus est face à un aussi bel adversaire que Lille. 

Avant le match, vous aviez mis l’accent sur l’intensité des entraînements. Est-ce que vous avez été satisfait de ce que vous avez vu cette après-midi sur ce point ?
Oui, j’ai été très satisfait. Comme je l’ai été des joueurs qui sont rentrés. Ils ont permis de ne pas baisser le niveau ni le rythme. L'adversaire a vu ces joueurs ne pas lâcher, ne pas se relâcher, et continuer à faire les efforts. Sur la fin, même si ça n’a pas duré longtemps, à 10, on était prêt à faire ces efforts. À aucun moment je n'ai senti que nous étions destabilisés par rapport à ça. C’est une vraie force pour nous d’avoir un tel état d’esprit et une intensité qui devient assez intéressante. 

Est-ce une rechute pour Youcef Atal ?
Non, car il revenait d'une blessure à la cheville. Là, c’est une douleur derrière la cuisse. Ce que je souhaite, c’est que ce ne soit pas grave et qu’il soit sorti au bon moment. On n’a pas pris le risque d’aggraver les choses. Je préfère finir à 10 que de risquer de forcer et de le perdre pour longtemps. J’ai des joueurs qui ont le volume pour continuer de faire les efforts à 10. Le plus important maintenant, c’est que Youcef récupère bien. Qu’il ne s’inquiète surtout pas, on va continuer à bosser pour lui et on va attendre qu’il nous rejoigne. 

En trois matchs, on a vu une équipe de Nice qui a gagné deux fois, qui a fait un nul. Elle donne beaucoup de vie à ses matchs, beaucoup d’intensité, du spectacle. A titre personnel, comme vivez-vous cette situation ? Est-ce que ça vous donne des garanties pour rester à ce poste ? Est-ce que c’est votre objectif ?
Non, pas du tout. Ça me donne juste du plaisir de voir le club joyeux, de voir un staff se mettre minable et ne pas compter ses heures pour le bien des joueurs et des joueurs se mettre minables pour rendre le travail qui leur est donné par le staff. Je prends plaisir sincèrement. Je ne cherche pas autre chose, je ne cherche pas de garantie, je ne cherche pas l’avenir. Je profite, et dans la vie, c’est important. C’est bien de se projeter, il y a des gens qui ont des projets à long terme, et je respecte ça. Mais je ne vois pas plus loin que ce soir. 

Vous parlez du fait que vous prenez du plaisir. Les spectateurs reprennent plaisir aussi à voir jouer l’OGC Nice. C’est aussi peut-être quelque chose d’important pour vous ?
C’est fondamental. Je l’ai dit, Nice sans les supporters, c’est nul. On est dans une région chaude, on a besoin les uns des autres. Ce que j’aime, c’est voir du monde au stade. Il n’y en avait pas encore assez à mon goût. J’espère pouvoir en amener plus. Les instants de communion comme aujourd’hui, c’est forcément plaisant. Voir les gens heureux et se reconnaître à travers l’équipe, c’est une grande satisfaction. 

Ces moments de communion au stade, comment les vivez-vous ? Est-ce que vous êtes plus en retrait que quand vous étiez joueur ou vous savourez pleinement ?
Je savoure quand je rentre chez moi. C’est vrai qu’on se doit de faire abstraction quand on est sur le terrain. Il faut être lucide, il y a des décisions importantes à prendre, il faut être un peu dans sa bulle. Mais je profite chaque jour. Chaque jour où je me lève, où je vais à l’entraînement, ou là quand je vais prendre ma voiture et rentrer chez moi, ce sont des moments exceptionnels. J’ai toute ma famille qui vient au stade, on gagne, je me retrouve à entraîner mon équipe en Ligue 1, mon club. Je ne peux pas dire qu’il va m’arriver grand-chose de mieux dans ma vie.  

Sur ces trois premiers matchs, par rapport à ce que vous voulez imprimer à cette équipe, est-ce que vous considérez que vos débuts sont réussis sur le banc ?
Ce ne sera jamais parfait de toute façon, ça n’existe pas. En tout cas, l’investissement de mon groupe me laisse penser qu’on va pouvoir réaliser de belles choses. 

Un point sur le mercato. Est-ce que c’est possible d'évoquer la situation de Terem Moffi ?
Cette question sur le mercato tombe bien car, comme je n’ai pas les réseaux sociaux, je n’ai pas pu calmer les gens. On m’a posé vendredi une question sur Terem Moffi, les Marseillais l’ont pris pour eux. J’ai dit que Terem était un garçon intelligent parce qu’il a un club qui souhaite le vendre à un autre club, que ce n’est pas son choix, et qu’il n’en démord pas et veut venir chez nous. Je trouve que c’est une forme d’intelligence de ne pas se laisser dicter les choses, peu importe les montants. Ce n’est pas contre Marseille. Je jugeais le joueur sur sa manière de gérer cet évènement.

Espérez-vous qu’il rejoigne le Gym ?
Forcément. Quand on voit autant de clubs intéressés par un tel joueur et les statistiques qu’il peut avoir, forcément, on espère. Est-ce que je serais déçu dans le cas contraire ? Non, je ne serais pas déçu, parce que j’aime mon groupe. Est-ce qu’on aura d’autres renforts ? Sincèrement, je ne sais pas. Comme j’ai dit, je n’aime pas trop me projeter et j’aime surtout considérer les gens qui sont là. Aujourd’hui, tous les joueurs que j’avais à disposition étaient là, ils vont bien, ils sont en forme, ils sont contents d’être là, ils travaillent dur. C’est ce qui m’intéresse.  

Pour en revenir au jeu, vous disiez ne pas voir plus loin qu’aujourd’hui. Rapidement, il y a un match à Lens. Avec les résultats qu’il y a et la forme de jeu que met en place votre équipe, vous allez être peut-être plus attendus. Est-ce que vous avez le sentiment que ce match-là peut être déclic, très important pour la suite ?
On est dans une position où c’est dur qu’un match soit moins important qu’un autre. On a laissé tellement d’occasions passer, et la confiance a pu s’effiler. Aujourd’hui, tous les matchs sont importants. Après, c’est vrai que c’est une semaine particulière. Je pense qu’il n'y a pas beaucoup d'équipes qui affrontent Lille, Lens et Marseille en une semaine. Il y a plus de chances de gagner au loto. On a bien attaqué cette semaine, par Lille. Maintenant, il nous reste deux très gros matchs, contre des équipes qui sont tout en haut et qui méritent d’y être par ce qu’elles nous montrent. Oui, on sera certainement attendus. Qui plus est, hier (samedi), ils ont fait match nul, et quand on veut titiller Paris, on ne peut pas laisser passer de points. Donc ils vont vouloir faire le plein chez eux. Nous, on va vouloir continuer notre petit bonhomme de chemin, donc ça va être un match intéressant. 

Lens a gagné tous ses matchs à domicile...
Je suis déçu que vous ne m’ayez pas demandé si j’ai peur. Normalement c’est ça (sourires). Ce que fait Lens à domicile, c’est incroyable, en termes de résultats, d’effervescence, de jeu. Ça va être un très gros match, mais on y va pour nous, pour continuer notre bonhomme de chemin, et pas spécialement pour faire tomber Lens. C’est le calendrier qui fait que ça tombe contre eux. On espère juste continuer ce qu’on fait depuis quelques temps.