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Galtier : « Pas un jour où je n'ai pas pensé à cette finale »
À la veille de la finale de Coupe de France face à Nantes (coup d’envoi samedi à 21h), l’entraîneur des Aiglons Christophe Galtier s’est présenté devant la presse.
9 ans après votre victoire ici avec Saint-Etienne en coupe de la Ligue, quelles émotions vous procurent un match au Stade de France ?
C’est toujours un plaisir, toujours une joie d’amener une équipe, un club et toute une ville avec nos supporters, au Stade de France. C’est un moment très particulier dans une carrière, et je pense que c’est un moment très particulier pour les joueurs, même si certains de chez nous ont gagné les plus beaux trophées. C’est la juste récompense d’un très beau parcours en Coupe de France. Une fois que je vous ai parlé de la satisfaction, du plaisir et de la fierté, il va y avoir le match, avec son histoire. J’ose espérer qu’on aura le bonheur, tous ensemble, de ramener ce magnifique trophée à nos supporters qui ne seront pas présents et qui seront énormément présents samedi soir, lors de la retransmission sur écrans géants et qui, j’espère, seront très nombreux dimanche pour qu’on puisse leur présenter le trophée.
Il y a une très longue attente pour un titre à Nice, comme à Nantes. Est-ce que ça donne une pression particulière et une saveur supplémentaire à ce rendez-vous ?
Au niveau de la saveur, oui, parce que ce n’est pas souvent que l’OGC Nice a pu remporter ce trophée, ce n’est pas souvent que l’OGC Nice peut venir participer à une finale de Coupe de France. Concernant la pression, non. J’attends de mes joueurs qu’il n’y ait aucune pression, ça ne doit être que du plaisir, avec un investissement total dans ce match pour rendre fiers et heureux l’ensemble des salariés du club et tous nos supporters. Il ne doit pas y avoir de pression, parce que si on commence à se mettre la pression sur ce type de rendez-vous, il vaut mieux sortir très tôt de la compétition.
Nice est regardé différemment depuis l'arrivée d'INEOS. Est-ce qu'un titre serait perçu comme le véritable lancement de ce projet ?
Je ne pense pas. On représente le groupe INEOS, et dieu sait qu’il est investi et omniprésent, mais c’est avant tout l’aventure et l’histoire d’un groupe de joueurs. On a démarré cette saison, on ne se connaissait pas, que ce soit avec le staff technique ou les joueurs. Je souhaite que ce match soit leur histoire et que si victoire il y a, ce soit celle du groupe. Je sais – parce que je reçois assez de messages – que Jim Ratcliffe et toute la team INEOS sont très fiers de pouvoir partager ce moment de bonheur mais je le répète encore une fois : la Coupe de France, c’est l’histoire d’un groupe. Un groupe qui a énormément travaillé, qui travaille encore et qui devra travailler après ce match pour atteindre des objectifs élevés.
"Il faudra un supplément d'âme"
Vous êtes l’un des rares entraîneurs à avoir « subtilisé » des titres au PSG depuis 2012… Comment est-ce qu’on gère un jeune groupe avant un tel événement ?
Je vais rejoindre ce que dit notre capitaine : ce sont des matchs que l’on ne doit pas jouer avant. Il faut qu’on reste dans notre routine, chaque joueur doit être dans la préparation, comme l’équipe le fait depuis un certain temps. J’ai fait en sorte avec mon staff et « toute l’équipe autour de l’équipe » de maintenir des repères dans la préparation des matchs, si ce n’est que nous sommes partis une demi-journée avant pour prendre nos repères. Les joueurs doivent être concentrés sur leur rôle, sur leurs tâches. Dans ce match, il faudra un supplément d’âme, mais qu’ils restent eux-mêmes. Ce n’est pas vraiment le moment d’inventer ou de chercher à inventer quelque chose. On a notre parcours. Il y a quelques semaines, nous étions bien malades. Ça va un peu mieux. J’ai retrouvé, à l’approche de ce rendez-vous, beaucoup plus d’énergie, de solidarité, d’engagement, de manière individuelle et de manière collective. Je ne veux en aucun cas amener les joueurs vers quelque chose qu’ils devront découvrir demain. On sera dans nos repères, dans nos principes de jeu, pour que tout le monde puisse s’exprimer à fond et d’une manière très libérée.
Est-ce particulier de retrouver Antoine Kombouaré sur le banc d’en face ?
J’ai un grand sourire. Antoine est une référence des entraîneurs français. Ça a été difficile pour lui à un certain moment mais il n’a jamais lâché. C’est quelqu’un qui a une grande conviction, une grande détermination, qui fait preuve de résilience. Je suis très heureux, c’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup, avec qui je partage beaucoup quand on se croise. J’espère que je serai beaucoup plus heureux que lui demain soir à 23h30, 0h00 ou 0h15. Je le souhaite.
Le choix Bulka
Marcin Bulka est pressenti pour débuter…
C’est un choix difficile, délicat. Je vais commencer par évoquer Walter (Benitez), qui est nommé dans les 5 meilleurs gardiens de L1. Il est le gardien de la meilleure défense de L1. Il fait une magnifique saison et va nous faire une magnifique fin de saison. Ensuite il y a l’aventure de la Coupe de France. J’avais échangé et partagé mon sentiment avec les deux gardiens lorsque la compétition a commencé. J’avais débuté à Cholet avec Marcin. Je souhaitais qu’il prenne de repères, on était encore avec la Covid à l’époque, et le risque que Walter puisse être contaminé. Il l’a été. C’est pour ça que Marcin avait enchaîné Clermont et le quart de finale contre Marseille. J’ai été satisfait et je suis satisfait de ses performances. Même si la demi-finale paraissait un match facile, au regard des spectateurs et de téléspectateurs, non, il ne l’était pas. Il avait répondu, avait été présent au rendez-vous avec une grande maîtrise, une grande concentration, pas de nervosité. Son parcours et la manière dont il s’est exprimé m’ont fait prendre cette décision. Elle est difficile pour Walter. Mais ayant échangé avec Walter il y a 48 heures, je lui ai dit que son parcours cette année est un magnifique parcours, et qu’il doit avoir l’ambition de nous amener au podium. Je souhaitais que Marcin vive à fond l’aventure Coupe de France.
Allez-vous vous référer aux deux victoires contres Nantes en L1 ?
Non. Je ne suis pas revenu sur les deux matchs. Depuis 10 semaines, il n’y a pas un jour où je n’ai pas pensé à cette finale. Il y a eu un suivi très important de la part de mon encadrement pour voir comment se comportait Nantes, dans quel état de forme allait arriver Nantes, quels sont les systèmes qu’Antoine pouvait nous proposer, les différentes animations. Mais je n’ai pas souhaité revenir sur nos deux matchs parce que même si nous l’avions emporté, Nantes nous avait, aussi, posé beaucoup de difficultés. Ce match-là ne ressemblera en rien à un match de championnat.
Que craignez-vous de cette équipe ?
Ils sont sur une bonne dynamique. C’est une équipe qui, elle, marque beaucoup. Ils ont des joueurs en forme dans toutes les lignes, un secteur offensif qui va très vite. C’est une équipe qui, dans la transition défense-attaque, peut poser beaucoup de problèmes.
Comment voyez-vous l’évolution de Hicham Boudaoui cette saison ?
C’est un joueur important du collectif. Il a fallu le convaincre de pouvoir jouer dans une autre position, en amenant ce qu’il sait amener. Je n’ai pas voulu changer son profil mais il a fallu qu’il prenne des repères. Dans mon organisation et mon modèle de jeu, il a souvent été performant, très utile à l’équipe. C’est quelqu’un qui donne un certain équilibre, qui s’engage énormément. C’est tout à son honneur parce qu’il est très difficile de convaincre un joueur de changer de registre. Il allait aussi être confronté – c’est toute son intelligence et sa clairvoyance – à une rude concurrence au milieu du terrain. Il a ouvert son esprit, il a écouté, il a assimilé. C’est tout à son honneur. S’il effectue une très bonne saison, c’est d’abord grâce à lui.
"Le groupe est bien physiquement, bien mentalement"
Vous êtes considéré comme beaucoup comme le meilleur entraîneur en France. Est-ce qu’une finale, c’est bon pour l’ego ?
Je suis très hermétique à ça. J’aime mes joueurs, j’aime mon métier, j’aime passionnément ce que je fais. Ça demande beaucoup d’énergie, d’investissement personnel. Quels que soient le club que je représente, le groupe que je représente, les couleurs que je représente, je m’engage à fond. Sur les résultats ou le parcours que j’ai pu avoir, je dirai tout simplement qu’un entraîneur n’existe pas sans ses joueurs. Quand il y a des très bons résultats et de la performance, avant toute chose, ça appartient aux joueurs.
Antoine Kombouaré est très optimiste. Est-ce que vous êtes favoris ?
C’est normal qu’Antoine soit optimiste. C’est avant tout le rôle de l’entraîneur. S’il n’est pas optimiste, s’il ne dégage pas une certaine confiance… Je suis optimiste. Je sens mon groupe, depuis une vingtaine de jours, beaucoup mieux. Sur l’aspect physique, j’ai l’intégralité de mon groupe à disposition, mis à part les blessés de longue durée, Alexis et Youcef, pour qui j’ai une forte pensée. On est arrivés à avoir une assez bonne gestion sur les risques de suspension. Le groupe est bien physiquement, bien mentalement. Après, il y aura la confrontation, le match. Je connais assez bien Antoine pour savoir quel message il va transmettre. Je ne sais pas si ce sera un match ouvert, on ne sait jamais avec les finales. Quoi qu’il en soit, je ne crois pas qu’il y ait un favori, quel que soit le classement, même si actuellement, nous sommes devant. J’ai écouté la conf’ d’Antoine avant de venir vous voir, je sais qu’il va écouter la mienne. Le classement n’a pas de valeur dans une finale, c’est l’état de forme des deux équipes à ce moment-là qui compte. Il me semble que les deux équipes sont sur le même état de forme.
𝗖𝗼𝗮𝗰𝗵 𝗞𝗼𝗺𝗯𝗼𝘂𝗮𝗿𝗲́ 🫂 𝗖𝗼𝗮𝗰𝗵 𝗚𝗮𝗹𝘁𝗶𝗲𝗿#OnEstNantes pic.twitter.com/0pShnm1TjY
— FC Nantes (@FCNantes) May 6, 2022
Est-ce que vous attendez le dernier moment pour dévoiler à vos joueurs la composition afin de les maintenir sous pression ?
Ce n’est pas les maintenir sous pression. Je me laisse jusqu’au dernier moment la réflexion sur deux postes, même si les joueurs ont pu voir dans la semaine le travail que nous avons fait. Il n’y aura pas de surprise ou de révolution. J’ai une réflexion sur 2 postes et 1 plus précisément. Mais je ne vous donnerai pas la possibilité de me poser la dernière question…