Interview
Boudaoui : « Cet été, le coach m’a parlé de Matuidi… »
L’évidence manque souvent de nuances, ce que le football se charge toujours de corriger. L’été dernier, à Divonne-les-Bains, Hicham Boudaoui nous confiait son amour « de l’axe » et « sa volonté d’enchaîner pour franchir un palier. » Sept mois après, le prince de Béchar rayonne sur un côté du 4-4-2, d’un rayonnement serein et équilibré, entre l’ombre et la lumière. Joueur d’équipe, joueur d’efforts, l’ancien du Paradou se régale pour sa 3ème saison au club, couvé par le coach Galtier. Alors qu’il manquera la réception de l’OM en Coupe de France mercredi prochain pour cause de suspension, Boudaoui, à l’instar du groupe rouge et noir, est tourné vers celle de Clermont (J23, coup d’envoi dimanche à 15h). Déterminé, comme toujours, à mettre son influence au service du collectif, pour que le Gym poursuive son chemin en L1.
Hicham, tu nous disais cet été que « l’année dernière, ce n’était pas suffisant ». Que penses-tu de la première moitié de saison ?
L’année dernière, au même moment, on n’était pas bien. Cette année, c’est mieux. Y compris au classement, où on est 2èmes. Le club est là où il doit être, dans la bataille. Personnellement, je me sens très bien. Beaucoup mieux que les années passées, très à l’aise. Quand tu joues et que l’équipe gagne, tu ne peux rien demander de plus. Je travaille beaucoup de choses pour éviter les petites blessures, je fais beaucoup de gainage avant et après l’entraînement. C’était mon objectif avant le début de saison. Physiquement, je me renforce beaucoup, plus qu’avant. Ça marche, j’enchaîne, je me sens bien, ça me donne de la confiance, du rythme. Pourvu que ça dure.
Quel a été le discours le coach au moment de te placer à droite en début de saison ?
Cet été, à un entraînement, il est venu me voir et m’a dit : « On joue à 4 au milieu. Blaise Matuidi était milieu de terrain, il est passé à gauche et il est devenu champion du monde. Pense à ça. » Du coup j’y ai pensé.
Et ?
Et j’y suis allé avec plaisir ! Moi, je ne suis pas très offensif, comme Justin (Kluivert) par exemple, même si j’aime être devant et essayer de faire des différences. Ce qui m’intéresse, c’est de me donner à fond pour équilibrer l’équipe : défendre quand il faut, rester dans la bonne zone si l’attaque se passe ailleurs, rentrer faire le jeu quand on en a besoin. Le coach me demande d’être bien tactiquement, de bien coulisser. Quand on perd le ballon, il faut que je réagisse vite, que j’aide les autres. C’est mon caractère, et c’est ce que le coach me demande. C’est pour ça qu’il me met à droite.
« Je ne regarde pas les stats… »
« Nice affiche 69% de victoires en Ligue 1 2021/22 lorsqu’Hicham Boudaoui est titulaire (9/13), contre 44% lorsqu’il ne l’est pas (4/9) ». Tu connaissais cette stat ?
(Sourire) Je ne regarde pas les stats. Tout ce que je peux dire, c’est que quand on gagne, tout le groupe gagne, même si je ne suis pas là. Pareil quand on perd. On travaille tous les jours ensemble, depuis des mois. Tout ce qui compte, c’est le collectif.
En championnat, vous restez sur 5 victoires consécutives, meilleure série d’Europe. Qu’en penses-tu ?
Comme je t’ai dit, je ne regarde pas les stats. Quand tu gagnes, que tu enchaînes, tout vient tout seul. On ne va pas lâcher, parce qu’on veut aller loin. Si on peut gagner 10 ou 15 matchs consécutifs, on va le faire. L’important, c’est de creuser l’écart avec les équipes de derrière et de garder notre place. Il n’y a que comme ça qu’on pourra avancer. Pour le faire, on sait qu’il va falloir se battre, parce qu’aucun match n’est facile. Celui de dimanche contre Clermont ne le sera pas. On se prépare bien, il faudra être bons, car une grosse bataille nous attend.
C.D.