Conf'

Galtier : « Une remise en question profonde »

Voici la conférence de presse de Christophe Galtier après la défaite du Gym face à Strasbourg (0-3) ce dimanche.

Est-ce qu’il y a de l’énervement ou de la frustration ce soir ?
De la frustration, non. Une remise en question, normale, logique, vu la prestation de ce soir à domicile. On est obligé d’avoir du questionnement et essayer de faire en sorte d’avoir la meilleure analyse possible pour que ça ne se renouvelle pas. Les matchs à domicile se suivent et se ressemblent, avec peu de contenu, beaucoup d’erreurs défensives. Ce soir, au bout de 27 ou 28 minutes, Strasbourg aurait pu plier le match. Tout ce que l’on faisait d’assez bien il y a maintenant un certain moment, on n’arrive plus à le faire. Quand je fais ce constat, que je crois juste, il faut se poser les vraies bonnes questions. Je ne peux pas reprocher à mes joueurs de ne pas courir et de ne pas faire les efforts. Quand vous constatez qu’ils font beaucoup d‘efforts physiques et que ça rend ce genre de matchs, avec une incapacité à récupérer le ballon, une incapacité à défendre en avançant, une incapacité à récupérer l’erreur du partenaire, sur l’aspect défensif ; et que sur l’aspect offensif, on a beaucoup de mal à déstabiliser un bloc, je dois être le premier à me remettre en question sur ce que je demande aux joueurs, qu’ils faisaient bien à un certain moment, qu’ils n’arrivent plus à faire. Ce n’est pas de la mauvaise volonté, il y a peut-être un peu de crispation, sûrement une perte de confiance puisque nos entames sont catastrophiques et que ce qui était assez intéressant à un certain moment, on ne le retrouve plus.

« Je suis le seul responsable de ce qu’on ne voit plus. »

Christophe Galtier, après Nice - Strasbourg (0-3)

Il n’y a plus de circuits préférentiels de passes, on ne voit pas de dédoublement, pas ou peu d’animation, même si nous avons deux situations de but à 1-0 pour espérer au moins égaliser, et quand on ne retrouve pas ça, je suis obligé de faire mon autocritique. Et croyez-moi qu’elle est dure. Je suis le seul responsable de ce qu’on ne voit plus. Quand vous en êtes là, ce n’est pas de la colère ou de la frustration. C’est une remise en question profonde. De ce que doit être notre manière de jouer, la manière dont on aborde les matchs. Est-ce que ce que je demande à mes joueurs, c’est trop ? Est-ce qu’ils sont capables ? Est-ce qu’il ne faut pas modifier les choses pour regagner en confiance et être moins lisibles par l’adversaire. L’adversaire aujourd’hui, quand il nous analyse, évidemment qu’il analyse quelques points forts, mais il analyse surtout énormément de points faibles. Et on est à chaque fois battus sur nos points faibles.

Vous avez fait le choix de faire démarrer Amine Gouiri sur le banc pour la deuxième fois consécutive…
C’était un choix d’insister avec la paire Kasper - Andy, qui, même s’ils n’avaient pas eu de réussite à Paris, m’avaient donné satisfaction dans ce que je voulais voir de mes deux attaquants. Évidemment, quand vous avez un tel résultat, je suis bien obligé de vous avouer que je n’ai sûrement pas fait les bons choix. C’étaient des choix liés à ce que j’avais vu au Parc, et mes choix au Parc étaient liés à ce que je n’avais pas vu face à Metz.

« Je vais tout faire pour qu’on ne joue plus de cette manière-là »

Christophe Galtier, après Nice - Strasbourg (0-3)

Cela n’a pas fonctionné, mais en dehors des choix, je répète qu’il n’y a qu’un responsable de ces contre-performances, c’est moi. Je veux que mes joueurs restent unis, solidaires et qu’ils croient en leur potentiel. Le seul responsable, je le répète, c’est moi. Nous venons de passer une semaine très difficile, ça arrive dans une saison. C’est le moment d’insister sur l’état d’esprit du groupe, sur les forces vives qu’il doit y avoir dans ce groupe-là pour encaisser cette semaine qui est, croyez-moi, sur un plan personnel, très difficile à vivre. Que mes joueurs restent concentrés sur ce qu’ils font, car ils travaillent bien tout au long de la semaine. On ne retrouve pas ce qui ont été nos points forts à un certain moment. Je vais tout faire pour qu’on ne joue plus de cette manière-là. Le modèle de jeu, l’organisation, je dois avoir une réflexion par rapport à ça car Clermont, c’était moyen, Montpellier ce n’était pas bon, Metz ce n’était pas bon, et ce soir c’était catastrophique.

La remise en question peut-elle être sur le plan tactique ?
Elle doit l’être. Elle est sur le choix des hommes mais elle l’est aussi évidemment sur le plan tactique. On se crée peu de situations, on est rapidement en danger sur le plan défensif. C’est trop insuffisant pour continuer dans ce sens-là. Il y aura évidemment des choix à faire sur les hommes sans vouloir sanctionner untel ou untel. Le premier que je dois sanctionner, c’est moi-même et personne d’autre. J’ai déjà cette réflexion-là, j’ai mis du temps à venir vous voir (en conférence de presse) car on prend beaucoup trop de buts pour trop peu d’occasions créées. C’est que ça ne va pas, que ça ne fonctionne pas. J’ai pour habitude, lorsque les choses ne vont pas, de les assumer, c’est mon rôle. Mais s’il devait y avoir un changement important sur le plan tactique je le prendrais à partir du moment où mes joueurs, mes cadres, y adhèreront.