Mené au bout de 3 minutes de jeu, l'OGC Nice a sorti un match sublime pour renverser l'Olympique de Marseille. Une semaine après avoir éliminé Paris, le groupe de Christophe Galtier a étrillé l'OM (4-1) et file logiquement en demi-finale de la Coupe de France. 

Cette fois la rencontre aura été somptueuse, du début à la fin, sur le terrain comme en tribunes. Dans un hiver aux allures d’été, le Gym et l’OM ont bataillé à armes égales, par amour du jeu. À armes égales ou presque, puisqu’à la fin, ce sont les Aiglons, transcendés par la ferveur de 33 346 âmes, qui ont remporté la mise, s’ouvrant ainsi les portes du dernier carré de la Coupe de France, ce qui ne leur était pas arrivé depuis 2011. 

Le duel entre le 2ème et le 3ème de L1 portait une ribambelle de promesses. Toutes furent tenues. Et ce malgré un mauvais coup du sort dès la 3ème minute de jeu, lorsque les Provençaux ouvrirent le score. À la suite d’une récupération haute, Milik fut trouvé à la limite du hors-jeu, et après un dégagement malheureux de Todibo, le ballon arriva dans les pieds de Under. Le Turc tomba sur Bulka, mais Bard, d’un csc, contra le ballon dans ses propres filets (0-1, 3’).

L’on put penser, alors, que les Aiglons pourraient s’éteindre ou ployer sous le joug du sort. Il n’en fut rien et ils attrapèrent, au contraire, par le col leur destin. Dès la 10ème minute, Thuram récupéra un ballon très haut, dans les pieds de Saliba, et le transmit à Delort. Aux 25 mètres, le n°7 plaça Gouiri sur orbite, avant que l’étoile du Gym ne brille de mille feux. Se frayant un chemin entre Balerdi et Saliba, il gagna de la vitesse dans la surface, et remit les compteurs à 0 en taclant le ballon devant Lopez, inscrivant au passage son 11ème but de la saison (1-1, 10’).

Cette égalisation vint valider le plan gagnant du coach Galtier. Confronté à une cascade d’absences, dont celle de Dolberg et Lotomba, l’entraîneur des Aiglons installa Khephren dans le couloir gauche de son milieu, « à la Boudaoui ». Le 4-4-2 défensif gêna le 4-1-4-1 adverse et, offensivement, Nice évolua régulièrement en 4-3-3, Thuram rentrant dans le cœur du jeu, pour provoquer des différences. Ce rôle de détonateur, Justin Kluivert l'endossa à merveille. L’ancien de l’Ajax, aligné à droite, afficha des jambes de feu, multipliant les actions de classe dans l’entrejeu ou la zone de vérité. Après un essai manqué, consécutif à un dribble en pivot sur Peres, l’international néerlandais offrit l’avantage aux siens, sur un modèle de transition. A la récupération, Rosario mangea dans l’assiette de Rongier, Schneiderlin transmit en une touche à Gouiri, et derrière tout se mit en branle. Amine trouva Andy sur le côté, et son centre la tête de Kluivert, impeccable dans son timing et sa justesse (2-1, 23’).

Derrière cet avantage, la rencontre ne baissa jamais en intensité, hormis dans le dernier quart d'heure, quand l'affaire fut pliée. Et chaque équipe se procura des occasions, même si les Niçois dégagèrent un sentiment de puissance permanent. Au rayon des occasions en première période ? Une belle frappe de Delort captée par Lopez (22’), et un essai de Payet, seul dans la surface, au-dessus de la barre de Bulka (42’).

Un Gym chirurgical

Sampaoli lança Bakambu d’entrée de second acte et fit évoluer son système. L’ancien Sochalien faillit égaliser 3 minutes après le coup d’envoi, mais fut finalement signalé hors-jeu, à juste titre. Le calme avant une tempête nommée Kluivert. Monstrueux tout au long du match, l’ailier déclencha une frappe monumentale à l’entrée de la surface, faisant exploser l’Allianz Riviera (3-1, 49’). A l’origine de l’action, un 6 mètres joué court par Bulka pour Dante. Le capitaine allongea pour Delort, dont la lutte aboutit à un ballon dégagé par son adversaire direct… sur Kluivert. Qui sortit un tour de magie.

Dans la foulée de ce break, Bulka sortit une parade sublime devant Bakambu, seul face à lui. Delort, excentré sur le côté gauche, répondit à Bakambu, d’une « pastèque » déclenchée des 30 mètres, boxée par Lopez (57’). Partie remise pour l'ancien Montpelliérain, qui inscrivit le 4-1 4 minutes plus tard, en remettant d’où il vint un centre de Kluivert, décidément intenable (4-1, 61’).  

Derrière, les Rouge et Noir reculèrent et activèrent "le mode gestion", sans jamais trembler. Coach Galtier lança Lemina, Guessand, Brahimi et Claude-Maurice. Le choeur rouge et noir ne faiblit jamais, et un air d'été plana définitivement sur une chaude soirée d'hiver...

Trois jours après une déconvenue contre Clermont en L1, voilà le Gym relancé, de la plus belle des manières. Charge à lui de poursuivre sa route en championnat, où il se déplacera à Lyon samedi prochain.