Interview

Baratelli : « Vers la bonne formule »

Samedi soir, le gardien de but international donne le coup d'envoi de la rencontre opposant ses deux clubs de coeur. Que devenez-vous, Dominique Baratelli ?
Me voilà retraité du Service des Sports de la Mairie de Cagnes-sur-Mer depuis 2010, après vingt-cinq ans de carrière. Je vis du côté de Vence, entouré de ma petite famille. J'ai du terrain, beaucoup d'entretien à faire et j'accompagne mon épouse qui fait beaucoup de brocantes... Mon emploi du temps reste bien chargé.

Et vous ne restez jamais bien loin du Gym...
Ma dernière au Ray remonte à la demi-finale de Coupe de France contre Lille, mais je suis toujours attentif aux résultats, je regarde les matchs à la télé. Cette année, il me semble que l'équipe est partie sur de bonnes bases. Claude Puel a amené quelque chose en plus. Cela fait des années que l'on parle de formation, et j'ai l'impression que ça se concrétise enfin. Tant mieux : c'est ce dont l'OGC Nice a besoin.

La réception du Paris Saint-Germain est l'une des plus attendues de la saison...
Nice commence à avoir une équipe et le PSG cherche toujours à en former une. Ce sera probablement un peu l'histoire de ce match. Un vrai collectif contre de superbes individualités. Sans parler d'Ibrahimovic, qui est bien au-dessus du lot, il ne manque pas grand-chose à Paris. Seulement un peu de temps, sans doute. Le problème, c'est qu'on leur en laisse très peu...

« Un vrai collectif contre de superbes individualités »

Nice et Paris, les deux clubs au sein desquels vous avez passé le plus de temps...
J'ai joué sept saisons de chaque côté. Pour le coup, l'égalité est parfaite. Ma neutralité aussi, donc. J'espère simplement avoir droit à un grand match entre deux belles équipes. Et le match nul au final me conviendrait bien...

Votre avis sur le projet niçois ?
J'ai trouvé le succès en Coupe Gambardella très positif. J'imagine qu'on peut s'appuyer sur quelques jeunes joueurs ? à doses homéopathiques évidemment ? pour construire. Avec des joueurs plus confirmés pour les encadrer, le club s'approche de la bonne formule.

Des joueurs en particulier retiennent-ils votre attention ?
La défense est solide ; il faut reconnaître que Renato Civelli, c'est quelque chose... Avec Dario Cvitanich, j'ai l'impression que Nice s'est trouvé un avant-centre un peu dans l'esprit de Delio Onnis, capable de faire basculer une rencontre à tout moment. Je pourrais également citer Traoré, Digard. En fait, tout ce collectif est très équilibré. Et avec deux gardiens d'une telle qualité, le choix ne doit pas être simple pour l'entraîneur...



Lors de la première journée, contre Ajaccio, quatre portraits d'anciens joueurs ont été recouvert la tribune Nord. Dont le vôtre...
On me l'a dit, et j'ai ensuite vu une photo. C'était en plus contre Ajaccio, mon troisième club, comme un clin d'oeil.

Certains estiment que votre nom reste le grand absent de la liste finale pour les futurs noms de tribunes de l'Allianz Riviera...
Je ne suis pas de nature nostalgique mais forcément, ça fait très plaisir. Ça signifie que mon passage a été positif, que j'ai dû laisser un bon souvenir...

Comme le Ray vous en a laissé un ?
Il vit sa dernière année et forcément, ça ne peut laisser insensible. J'ai connu cette enceinte dans plusieurs configurations différentes. Petit, je m'y rendais avec mon père, j'assistais aux exploits de la bande à Nurenberg. On allait en tribune latérale, qui correspond aujourd'hui à l'actuelle présidentielle. Le Ray symbolise trente, quarante années pour moi. Et il a marqué le football niçois. L'heure est désormais à l'évolution, à la transition vers une enceinte plus fonctionnelle.

Dans la cage niçoise, votre descendance est toujours restée brillante...
Je ne saurais pas l'expliquer. Il y a eu Lamia, Marchetti avant moi. Puis Amitrano et bien d'autres. L'OGC Nice a toujours eu des grands gardiens. Ils travaillent aujourd'hui sous l'égide de Lionel, que j'ai moi-même entraîné. Il existe une certaine continuité...

On vous associe souvent à Hugo Lloris...
Je l'ai vu arriver au club en Pupilles 2e année. Ils étaient quatre à l'essai, on savait lequel choisir... Je l'ai suivi de plus loin ensuite. Je prenais régulièrement des nouvelles et on me répondait : « Il va bien, il va bien... » On a vu à quel point ! Je regrette un peu son choix de Tottenham mais Hugo a de la personnalité et il faut accumuler