Interview

Anthony Mounier : « Un gros mois en perspective »

A l'aube d'un mois d'avril chargé, le petit gaucher revient sur son épanouissement, cette saison. Pièce maitresse du dispositif niçois, il ne cesse de jurer par le travail dans l'intérêt du club. Anthony, as-tu visionné les deux matchs de l'Equipe de France ?
Bien sûr. Le Luxembourg, c'était assez particulier. L'adversaire refusait le jeu, même une fois le score ouvert. Les joueurs étaient très regroupés et le terrain n'avait pas l'air terrible. Mais les points ont été pris et c'était bien là l'essentiel. La Croatie était une équipe un peu plus huppée. Dommage qu'il ait manqué ce petit but en dépit des occasions.

De son côté, penses-tu que l'Equipe de France ait déjà pensé à toi ?
Il faut savoir être lucide vis-à-vis de ses qualités, de ses capacités. A l'heure actuelle, je n'ai pas forcément le niveau pour évoluer en équipe de France. Mais ce qui est certain, c'est que je travaille dur dans ce sens. Porter les couleurs de sa nation représente quelque chose de fort.

L'attention que Laurent Blanc accorde aux joueurs de Ligue 1 ne joue pas en ta défaveur...
De plus en plus de joueurs de L1 sont appelés, c'est vrai. Mais ce sont aussi des joueurs qui brillent avec leur club, qui se montrent très souvent décisifs. C'est bien pour notre championnat, c'est motivant pour les jeunes. Et ça me réjouit d'autant plus que j'en connais beaucoup depuis les sélections jeunes et les Espoirs.

« Être décisif, rendre au staff la confiance qu'il m'accorde »

Comment avez-vous vécu la trêve internationale ?
Nous n'étions qu'une dizaine de joueurs du groupe pro. Nous avons tout de même bien bossé, notamment à base de jeux réduits, avant de disputer ce match contre Belgrade (victoire 1-0). C'était un autre football, une autre culture. Si les jeunes nous ont bien épaulé, nous avons depuis récupéré nos joueurs, petit à petit. De quoi bien préparer la réception de Lyon.

Tu es le joueur le plus utilisé de l'équipe (28 titularisations en 28 matchs de L1), tu multiplies les passes décisives : es-tu en train de passer un cap ?
La saison dernière, j'ai effectivement moins joué à une certaine période. Là, j'enchaîne les rencontres, d'où l'importance des soins, des étirements. Je fais certaines choses bien, d'autres moins. Mais je me donne vraiment dans le but d'être décisif pour l'équipe, de rendre au staff la confiance qu'il m'accorde. De progresser encore.

Au final, tu ne regrettes pas ton départ de l'OL pour un club moins huppé...
Pas du tout. Nice, c'est le club qui m'a fait confiance, qui m'a révélé. J'y ai été très bien accueilli. Il règne ici une ambiance familiale, du vestiaires aux bureaux. Sûrement moins de pression que dans les grands clubs, aussi. Après, il est vrai que nous jouons le maintien depuis deux ans. J'espère que ça se terminera aussi bien qu'en mai dernier...

« Lyon n'a pas oublié »

Nice ? Lyon symbolise l'opposition de ton présent et de ton passé : tu ne peux pas y être insensible...
Je commence à m'y habituer mais ça reste toujours particulier, oui. Je vais recroiser pas mal de monde que je connais depuis longtemps. Sportivement, il faudra être vigilant car ils n'ont sûrement pas oublié le 4-1 de l'an passé, ni leur élimination en Coupe de France.

Faire l'amalgame entre la Coupe et la journée à venir constituerait cependant une erreur...
Le contexte n'est pas le même. Eux visent le titre, nous le maintien, et chaque point détient son importance. Ça ne va pas être facile, les Lyonnais seront préparés et savent ce qu'il leur reste à faire.

Chargé et décisif, avril commence fort...
Un gros mois nous attend avec le déplacement à Montpellier, les réceptions de Monaco et Lille entre autres. Et pourtant, nous nous devons de prendre match après match. J'espère que nous nous donnerons tous à 100% et plus. Nos poursuivants ne lâcheront pas. Alors si nous ne voulons pas nous en soucier, à nous de faire le métier.