Interview

Rony Lopes, de Marseille à Marseille

Il était l’un des hommes forts du début d’année. Sa blessure au Vélodrome, le 17 février, a rendu encore plus amère la défaite (3-2). Un mois après, Rony Lopes est de retour. Frais, entraîné, le créateur portugais entend reprendre le fil de sa saison. Il aura l’occasion de le faire samedi, là où il l’a laissée : dans un derby. Le meilleur moyen de lancer sa dernière ligne droite et celle du Gym. 

Rony, comment te sens-tu ?
Très bien. Je n’avais plus de douleurs après 15 jours, mais on n’a pas voulu prendre de risque tant que tout n’était pas complètement cicatrisé. Comme c’est une blessure aux ischios et que je les sollicite beaucoup dans mon jeu, avec le staff, on a préféré prendre une semaine en plus par rapport aux délais annoncés au départ, même si c’est frustrant de ne pas être sur le terrain. On a bien fait, car tout était bien cicatrisé à la dernière échographie, c’est ce qui m’a permis de reprendre l’entraînement collectif. Je me sens prêt à aider l’équipe.

Cela tombe bien, tu es très attendu...
Je le sais, je le sens. C’est très bon. Mais il faut y aller progressivement. Après 4 semaines d’absence, ça me semble difficile d’aider l’équipe pendant 90 minutes. Mais par contre, je peux déjà le faire sur une période plus courte. J’attends ça avec impatience. 

Quels souvenirs te laisse ce match aller ? 
On n’a pas gagné, je me suis blessé, donc rien de bien. On a vraiment l’opportunité de faire mieux samedi, il ne faut pas la louper ! A Marseille , on est mal entrés dans le match, on est passés à côté de la première mi-temps, on n’a pas joué. Quand tu rates une mi-temps dans un derby, ça devient plus compliqué.

Ta blessure est arrivée au mauvais moment…
Il n’y a jamais de bon moment, mais là, c’est vrai que c’est vraiment mal tombé. Je venais de faire ma meilleure semaine à Nice, avec 3 buts en 2 matchs, dont un à Paris. C’est difficile de comprendre pourquoi ça m’arrive, pourquoi là, au moment où j’allais bien. J’avais tout mis en œuvre pour être en forme. Quand c’est le cas et que tu te blesses, tu te remets en question. Pendant 3 ou 4 jours, ça a été difficile à encaisser. Après j’ai recommencé à « penser positif » pour récupérer le plus vite possible. 


« Penser positif », c’est aussi se dire qu’on va vite retrouver le Rony d’avant blessure ?
Bien sûr ! Je pense que ce sera plus facile, parce que je sais ce que je dois faire pour retrouver ma meilleure forme. Donc là, j’ai mis en place les mêmes choses. Il y a toujours une petite appréhension, mais je me sens bien. Le travail que j’ai fait ces deux dernières semaines était très bon. 

Quel a été ton programme pendant un mois ?
Au début, ce n’était que glace, étirements, massages. Ces deux dernières semaines, je faisais une séance avec le préparateur physique tous les matins. Et l’après-midi, soins. 


"La partie la plus importante, c'est le mental"


Juste avant ta blessure, on te voyait au top physiquement. Etait-ce la raison principale de ta bonne période ? 

Bien sûr que le physique est important. Mais la partie la plus importante, c’est le mental. La première moitié de saison, c’était très dur pour moi mentalement. Après Noël, j’ai eu le temps de profiter avec ma famille. Et en début d’année, j’ai pu être un peu seul, avoir du temps pour moi, pour me concentrer et pour penser à ce que je pouvais faire de mieux. J’ai pris de bonnes habitudes et ça s’est vu sur le terrain. Et là, je les ai gardées. 

Dans une période compliquée, tu n’avais pas hésité à prendre tes responsabilités…
Je suis là pour ça. Je sais que tout le monde attend beaucoup de moi. Sur la première partie de saison, je n’étais pas au niveau attendu. Je n’étais pas bien, c’était normal qu’on le dise. Mais après, quand ça revenait, j’ai senti que tout le monde avait encore plus confiance en moi, qu’on attendait que je fasse gagner les matchs. J’aime cette responsabilité. J’aime me sentir important pour l’équipe et pour tout le monde. 


Ça faisait un moment que tu ne t’étais pas senti aussi important ? 
Oui, longtemps… C’est pour ça que ressentir tout ça autour de moi m’a fait du bien. 

On a vu une vraie relation avec Alexis Claude-Maurice, lors de tes derniers matchs. Est-elle travaillée ou naturelle ?
Alexis est un joueur intelligent, avec beaucoup de qualité. C’était difficile pour lui, comme pour tout le monde, en première partie de saison. Là, comme il enchaîne les matchs, il a plus de confiance. On comprend le foot de la même manière, je crois que ça se voit. Du coup, ça vient tout seul. On a commencé à travailler pendant les entraînements, et après, c’était fluide pendant les matchs. On connaît les mouvements de l’autre, on a créé une bonne relation. Ça peut aider l’équipe. 

Dans le jeu, qu’est-ce qui a changé ? 
Si je dois citer une chose, c’est le changement de système. J’ai le sentiment que ça nous a aidés. Au début, à 3 défenseurs, on n’arrivait pas à trouver la meilleure formule. En 4-3-3, tout le monde a bien compris notre façon de jouer. Après, ce qui est difficile, c’est qu’avec les blessures, le coach n’a pas pu remettre le même 11 deux matchs de suite... Là, on revient progressivement. On reste sur deux victoires et un nul. J’espère qu’on va enchaîner samedi !

C.D.