Avant Nice - Dijon
Vieira : « Nous remobiliser »
À la veille de la réception de Dijon (ce dimanche à 17h), Patrick Vieira s'est présenté en conférence de presse. 48h après, l'entraîneur niçois est longuement revenu sur la défaite face au Slavia Prague (1-3 en Europa League) . Avant de se tourner vers ce duel face à une équipe bourguignone qui n'est « pas à sa place ».
Est-ce que cette défaite contre le Slavia est digérée ?
Non, elle a du mal à passer. Nous avions pour objectif de mieux faire en coupe d’Europe. On doit se remettre en question constamment avec l’enchainement des matchs. Nous devons nous remobiliser et nous reconcentrer pour faire une belle prestation et gagner le match de dimanche.
Julien Fournier (Directeur du football) s'est exprimé dans la presse ce samedi matin, refusant notamment de « chercher des excuses ». Partagez-vous son constat ?
Oui, bien sûr. On est conscient d’avoir raté cette compétition. Nous étions très fiers de jouer cette coupe d’Europe mais nous n’avons pas été la hauteur de nos ambitions. Nous avons eu des manques. Même si les intentions étaient là, nous n'avons pas été à la hauteur tout simplement. Il faudra qu'on assume tous les raisons de ces manques. Il faut rebondir, faire face à ce qu’on peut entendre autour de nous et essayer de retourner la situation en faisant de bonnes performances et en gagnant des matchs en ayant un jeu convaincant. Je suis d'accord avec l'analyse de Julien.
« un apprentissage difficile »
Aviez-vous le niveau suffisant pour cette coupe d’Europe ?
Après notre double confrontation contre le Slavia (3-2, 1-3) et le match en Allemagne (6-2 face à Leverkusen), on peut se poser des questions. Mais quand on regarde le contenu, on prend souvent des buts dans des moments importants, alors qu'on revenait dans les matchs. Nous avons manqué de rigueur défensive et fait de mauvais choix offensivement. Ces matchs se jouent sur des détails. Il faut être beaucoup plus pointu dans certains domaines pour les faire pencher de notre côté. Nous ne l'avons pas été, mais nous le serons si nous rejouons la coupe d'Europe car ces matchs vont nous faire apprendre pour être meilleurs par la suite. C’est un apprentissage difficile, mais pour construire une équipe, un club, il faut passer par là et faire face aux difficultés qu'on a en ce moment.
Comment recevez vous les critiques qu'il peut y avoir ?
Je suis au courant des critiques et je fais face. J’ai des responsabilités que j’assume et c’est à moi de faire ce qu’il faut pour donner plus de joie à nos supporters et essayer de jouer le haut du tableau. Je connais le milieu, je sais comment cela se passe. Dans une industrie qui nous juge sur les résultats, s’ils ne sont pas bons, il faut accepter les critiques. Certaines sont justifiées, d’autres non. Je continue à travailler quotidiennement pour gagner le plus de matchs.
Peuvent-elles vous faire douter ?
Je reste dans mes principes. Je conserve la philosophie que je souhaite mettre en place. Beaucoup de gens doutent lorsque les choses ne vont pas bien. Je suis entouré de personnes qui ont confiance en moi et en mes capacités d’entraineur. C’est à moi de faire le nécessaire pour leur retourner cette confiance. Enchainer les bons résultats fera changer d’avis à beaucoup de monde.
Sens-tu un décalage entre ton discours dans le vestiaire et ce qu’il se passe sur le terrain ?
Je ne peux pas reprocher à mes joueurs un manque d’implication. Ils ont donné le maximum lors du dernier match et nous sommes tombés contre plus fort que nous. Le Slavia est une équipe expérimentée qui a l’habitude de jouer la coupe d’Europe, contrairement à nous. Ils ont su faire pencher le match de leur côté, nous non. L’adversaire nous a empêché d’imposer notre jeu et nous n’avons pas eu la maitrise technique ou tactique. Il faut donner du crédit à l’adversaire.
« Le levier, c'est l'esprit d'équipe »
Quel levier activer pour repartir de l'avant ?
Le levier, c'est l'esprit d'équipe. Lorsqu’on traverse une période difficile, il faut rester tous ensemble : l'institution, les joueurs... Nous avons déjà vécu des périodes difficiles que nous avons toujours réussi à surmonter. Je suis le premier responsable du jeu mais chacun doit prendre ses responsabilités. Il y a des joueurs qui doivent faire plus par rapport aux qualités qu'ils ont et c’est à moi de mettre en place un système dans lequel les joueurs peuvent s’exprimer au mieux.
Dans un match de coupe d’Europe, ne faut-il pas parfois sacrifier le jeu ?
On a peut-être été trop ambitieux dans le jeu, en allant les chercher trop haut. On aurait pu rester bas et partir en contre. Mais ce n’est pas la philosophie que je souhaite mettre en place. J'ai essayé quelque chose, mais ça n'a pas marché.
« Si on pense que ce sera un match facile... »
Comment abordez-vous le match contre Dijon ?
Si on se dit que ce sera un match facile contre la lanterne rouge, on se trompe. Dijon est dans une situation compliquée mais n’est pas à sa place. Il faudra être concentré et faire un match plein, avec un jeu cohérent pour gagner.
La défense a encaissé beaucoup de buts, notamment sur les coups de pied arrêtés. Est-ce que Danilo pourrait retrouver un poste de défenseur central ?
Oui, Danilo est une option. Après, sur les coups de pieds arrêtés, il faut être plus dans l'esprit de compétition, car les joueurs adverses rentrent trop facilement dans une zone dangereuse pour nous. Au niveau de l'état d’esprit, de la combativité, il faut être plus dans le duel. Il faut tous se sentir concernés sur les phases défensives pour prendre moins de buts.