Échange
Ping-pong VIP pour les abonnés
Jeudi 25 avril, un groupe d'abonnés a été reçu en "VIP" à l'OGC Nice. Au programme : un entraînement aux premières loges, une visite guidée du centre d'entraînement et de formation, et un long échange avec Ihsan Sacko et Rémi Walter en salle de presse. Questions percutantes, anecdotes croustillantes : retour sur les meilleurs moments de ce ping-pong entre joueurs et supporters, qui s'est déroulé dans une bonne humeur communicative.
Le match face à Caen (0-1, le 20 avril dernier*)
Jean-Luc : Face à Caen (0-1), ton penalty était bien tiré. Mais tu tombes sur un Brice Samba en état de grâce… Comment fais-tu pour te remettre dans le match après ça, vu l’importance au niveau du classement ?
Rémi Walter : Je reconnais que ça m'a fait ch… On a joué ensemble à Nancy, je le connais très bien. J’ai cogité et j’ai changé de côté. J’étais triste car ça aurait pu changer le cours du match. Avec la défaite, c’était une soirée cauchemardesque.
Jean-Luc : Je te rassure, on l’a très mal vécue nous aussi... Mais on ne t’en voudra jamais. Reste comme tu es !
Jean-François : Pourquoi n’as-tu pas laissé un autre joueur le frapper ?
Rémi Walter : On est désigné avant le match, et l’exercice m’avait plutôt réussi depuis le début de saison. Après, il la sort, c’est comme ça. Si elle avait fini au fond, on n’en parlerait plus !
Jean-François : On ne t’en veut pas, rassure-toi. Tu fais une très bonne saison.
« On l'a tellement chambré, Samba ! »
Corinne : Je suis abonnée en Populaire, et je suis le Gym depuis 1968. Je n'ai pas apprécié le comportement du gardien caennais, qui nous a chambrés après le penalty.
Jean-Luc : C'était mérité... On l’a tellement chambré avant, Samba ! (rires).
Les relations avec les supporters
Nadine : Quand vous êtes au stade, entendez-vous les supporters ? Et notamment la nouvelle Secioun Ray** qui essaie de faire vivre l’autre tribune ?
Ihsan Sacko : Bien sûr. On entend tous les chants. Et même quand les enfants nous appellent à l’échauffement. On essaie de rester concentré sur le match. Mais c’est pour ça qu’on vient remercier tout le monde à la fin.
Florent : Ihsan, as-tu été victime de racisme dans un stade ?
Ihsan Sacko : Personnellement, non. Heureusement. Mais j’avais entendu 2-3 personnes insulter Mario, l'an dernier à Dijon. Je suis d’accord pour arrêter les matchs. Si ça m'arrivait, j’irais voir mon capitaine, Dante, pour lui dire de quitter la pelouse.
« Les réseaux sociaux, ça peut aller très vite »
Emilio : L’apparition des réseaux sociaux influe-t-elle sur votre métier ?
Rémi Walter : Ils sont devenus indispensables pour tout le monde, ça crée un lien avec le public. On s’adapte, mais il faut faire attention car tout peut aller très vite. Et il y a des mauvais côtés. Par exemple j’ai reçu une centaine de messages d’insultes à la suite de mon penalty manqué, venant de gens qui avaient parié sur la victoire…
Nadine : Ils ont la mémoire courte ceux-là !
Rémi Walter : C’est sûr. Mais peut-être que certains joueurs changent de comportement, et n’accordent plus d’importance à ce qu’on peut dire sur eux.
Corinne : Autre chose, on a moins facilement des maillots qu’avant…
Rémi Walter : On a tellement de sollicitations. On les donne toujours, mais malheureusement on ne peut pas faire plaisir à tout le monde…
Corinne : Après, vous nous envoyez des ballons à l’échauffement (rires).
Jean-Luc : Mettez un peu plus de force, qu’ils arrivent jusqu’au deuxième anneau !
Corinne : A l’époque j’avais eu le maillot de Baratelli. C’était mon chéri. Le jour où il s’est marié, j’ai pleuré !
Rémi Walter : Je vais essayer de faire des concours sur les réseaux sociaux pour en gagner. Je l’ai fait une fois et ça s’était bien passé.
Nadine : Tu black-listeras ceux qui n’ont pas été sympas après ton penalty loupé ! (rires)
Jean-Luc : Qu’avez-vous pensé de la cagnotte créée par les supporters pour recruter un attaquant, et qui a permis de récolter 2 000€ en faveur des sans-abris ?
Rémi Walter : C’était top ! Ça nous a fait sourire.
Jean-Luc : Tant mieux car c’est mon fils qui a eu l’idée, avec des copains !
Le Foot et les coachs :
Emilio : En Italie on a un débat sur le jeu. Quelle est la tactique que vous préférez ?
Rémi Walter : Le championnat français n’est pas facile. Il y a une rigueur défensive. À l’OGC Nice, on cherche toujours à prôner le jeu, depuis l’époque de Monsieur Puel, puis de Monsieur Favre. On cherche à jouer tout en défendant bien.
Emilio : Entre Messi et Ronaldo, lequel préférez-vous ?
Rémi Walter : Messi, car j’aime l’homme qu’il est. C’est un très grand joueur et il reste humble.
Ihsan Sacko : Les 2, ils montrent l’exemple à tout joueur de foot.
« J'attends mon heure »
Jean-Luc : Ihsan, est-ce dur à vivre d’être sur le banc avec le potentiel que tu as ?
Ihsan Sacko : Quand je suis arrivé à Nice, je n’étais pas parti pour être titulaire, mais pour apprendre auprès de grands noms. Après, je ne suis pas heureux d’être sur le banc. Je travaille dur et j’attends mon heure.
Jean-Luc : On espère qu’elle arrivera vite, et on te souhaite bonne chance.
Yohan : Et toi, Rémi, que te manque-t-il pour être un titulaire indiscutable ?
Rémi Walter : Claude Puel a tout fait pour me faire venir. Et il est parti 4 mois après. Au début j’ai pas mal joué avec Monsieur Favre. Mais je me suis blessé, et il y avait une grosse concurrence au milieu de terrain. Après, ce sont les choix du coach. Il faut travailler, et un jour on est récompensé. C’est ma philosophie. J’ai franchi un palier cette saison.
Jean-Michel : Vous avez tous deux connu Lucien Favre et Patrick Vieira. Lequel préférez-vous ?
Ihsan Sacko : Je n’ai connu Lucien Favre que 6 mois. Il m’a beaucoup appris. Je continue à évoluer aux côtés de Patrick Vieira, qui est plus proche des joueurs. Je ne pourrais pas choisir.
« J'aime la relation qu'a le coach Vieira avec ses joueurs »
Rémi Walter : J’ai énormément apprécié Lucien Favre, tout comme Patrick Vieira. Ils sont totalement différents. Le coach Vieira a un côté pédagogue, humain. J’aime la relation qu’il a avec les joueurs. Si on n’est pas bien avec lui, on ne peut être bien avec personne. Il met tout en oeuvre pour qu’on puisse se sentir à l’aise sur le terrain.
Jean-Luc : Que pensez-vous de l’abitrage français, et notamment la VAR ?
Ihsan Sacko : Pour moi, ça tue le foot. Ca peut faire basculer des rencontres, comme lors de City - Tottenham en Champions League. C'est une évolution qu'on est obligé d'accepter.
Les objectifs
Jean-Michel : Où vous voyez-vous dans 5 ans ?
Nadine : Pas à Troyes, Rémi, il fait trop froid là-bas !
Rémi Walter : C’était une superbe expérience à Troyes ! J’ai beaucoup appris en tant que joueur et en tant qu’homme. Pour revenir à ta question, je rêve de jouer la Champions League.
Ihsan Sacko : C’est notre rêve à tous…
Jean-Luc : Pourquoi pas le faire avec Nice ?
Ihsan Sacko : Ça, ce serait le top…
*Les échanges se sont tenus entre les réceptions de Caen et de Guingamp.
**Créé cette saison, le groupe "Secioun Ray" s'est renommé récemment "Ultra Briganti"
F.H.