Malgré un bon contenu d'ensemble, le Gym n'est pas parvenu à créer d'exploit face à Schalke 04. Dans une Veltins-Arena bien garnie, les Aiglons se sont inclinés (0-2) sans avoir démérité. L'aventure Europa League s'arrêtera au stade des poules.

La donne était claire avant le coup d'envoi, les Niçois devaient l'emporter pour pouvoir espérer. Ils rentreront d'Allemagne sans espoir de qualification et avec un léger goût d'inachevé. Beaucoup de monde, beaucoup de bruit, un adversaire déjà qualifié, remanié mais redoutable : tous les ingrédients furent réunis pour que le Gym passe à travers. Malgré la défaite, il n'en a rien été. Ce dont chaque Niçois, où qu'il soit sur le globe, peut être fier. Les hommes de Lucien Favre n'eurent rien à envier à leur prestigieux hôte durant les 45 premières minutes, si ce n'est le petit brin de réussite qui fait naître les épopées où les poignarde au collier. Le quart d'heure de jeu résuma ce brin d'inexplicable qui pencha d'abord pour les Allemands jeudi soir, avant que le rouleau compresseur ne s'enclenche lors du second acte.

Titulaire pour la première fois de la saison à la pointe de l'attaque, Tassos Donis s'orienta avec tonus aux 30 mètres et enroula un amour de ballon du droit. Celui-ci acheva sa course sur la barre locale, faisant asseoir les 51 000 Allemands et lever les 972 Niçois.

Ce scénario s'inversa dans la foulée, puisque Schalke ouvrit le score sur une fausse action. Meyer écrasa sa frappe, et Konoplyanka se montra plus prompt que Cardinale (14').

Ce coup tranchant entailla la chair niçoise mais n'atteignit pas le coeur. Revenus au 3-5-2 du début de saison, avec un trio Souquet-Dante-Boscagli dans l'axe, les Rouge et Noir posèrent leur griffe sur la première moitié du match. S'appliquèrent à repartir de derrière, à faire courir leur hôte, à passer par Mathieu Bodmer, Vincent Koziello et Rémi Walter, à prendre appui sur le robuste Younès Belhanda, seul en 10. A penser vers l'avant. Ils se procurèrent une flopée de situations favorables, sans parvenir à fissurer la meilleure défense de la compétition. Le percutant Donis, bien servi par Ricardo, n'assura pas son contrôle avant de filer au but (24'). Le centre loupé de Dalbert trouva le bout du gant de Fährmann (27'), le cadre se déroba sur le tirs de Rémi Walter (34')...

Le verrou ne sauta pas

Les Aiglons furent menés au terme d'un premier acte où ils furent séduisants. Ils tentèrent d'inscrire leur prestation dans la continuité lors du second, mais se heurtèrent à la grosse machine bleue. Un décalage de Tekpetey pour Reese faillit rapidement mettre un terme au suspense, maintenu en vie grâce au montant de Cardi (52'). Poussé par l'envie de revenir, le collectif azuréen découvrit ses arrières. 

Lancé comme une balle à l'heure de jeu, Dalbert le puissant fut déséquilibré dans la surface locale, sans que M. Aghayev ne bronche. Bercé, comme ses joueurs, par l'envie de revenir, Lucien Favre bouleversa son 11 à l'heure de jeu, en lançant en rafale Eysseric et Plea à la place de Belhanda et Ricardo, tout en faisant évoluer son schéma en un 4-3-3. Cardi maintint l'écart à une unité d'une belle envolée à 20 minutes du terme, mais les jeux étaient faits. La tête à coté de Plea (75') n'y changea rien. Les Rouge et Noir ne se procurèrent plus d'opportunités. En plus d'être solides, les "Mineurs" doublèrent la mise à 10 minutes du terme, sur un pénalty de Dennis Aogo consécutif à une faute discutable de Vincent Koziello (79')

Le Gym sort donc de la League Europa avec un seul regret : ne pas avoir afficher les mêmes dispositions que ce soir depuis le début de la compétition.

Ce qui ne n'improvise pas mais s'apprend avec intelligence et détermination. Il lui reste néanmoins un match face à Krasnodar (8/12) pour terminer sur une bonne note devant son public, emmagasiner du vécu et espérer revenir sur la scène continentale dans le futur.

C.D.