Plus fort, plus joueur, le Gym a croqué Lyon à l'occasion du choc de la 9e journée (2-0). Les Aiglons poursuivent leur marche en avant et restent en tête de l'élite.

De l'investissement. De la fierté. De l'audace ! La réception de l'OL s'apparentait à un sommet, le Gym l'attaqua le regard bien droit et les poumons bien frais. « On ne sait qu'après la rencontre si la trêve a fait du bien », avance l'adage. Celle-ci vient de se terminer, et l'on ne saurait que trop souligner les vertus du repos, du travail justement calibré sur le pré ou en salle vidéo. Une nouvelle fois, Lucien Favre concocta une petite douceur tactique qui influença le sort du match, permit aux Aiglons de manger leur visiteur d'entrée de jeu et de prendre une précieuse avance. Le schéma ? Un « losange nouvelle génération » bluffant, qui permit aux locaux d'évoluer constamment en supériorité numérique au coeur du jeu. Pressenti en 10, Cyprien enfila le costume de sentinelle, flanqué de Seri à droite, Walter à gauche et Belhanda en 10 - Super Mario prenant seul la pointe.

Le tableau noir paya rapidement. Désorienté, Lyon faillit être sanctionné d'entrée, quand Mapou commit une faute grossière dans sa propre surface sur Balotelli, non-sanctionnée par M. Buquet (4e). Le couperet tomba finalement une minute plus tard, lorsque Mika Seri – étincelant ce soir – frappa un coup franc excentré au 2e poteau, remis en retrait par Malang Sarr et repris du gauche par Paul Baysse. Explosion de l'Allianz sur une demi-volée monstrueuse de son capitaine.

Dans la foulée de l'ouverture du score, les Rouge et Noir proposèrent une première demi-heure de haut niveau, avant de terminer le premier acte en mode gestion. Des petits échanges, des déséquilibres, beaucoup d'inspiration et de sérénité : le bloc local mit au supplice les Gones. Ces derniers perdirent le fil et leurs nerfs. Sur une action où il se laissa emporter, Nabil Fekir se rendit coupable d'un mauvais geste à l'encontre de Paul Baysse, qui lui valut un carton rouge logique (28e). Les Niçois se retrouvèrent donc confrontés au même scénario que quelques mois plus tôt au Parc OL : un avantage au score et une supériorité numérique pendant plus d'une mi-temps. Ils eurent donc la possibilité de montrer qu'ils avaient grandi. Ce ne fut pas une chose aisée, mais ce fut fait.

Car si le visiteur lyonnais mit un genou à terre, la rencontre n'en fut pas pliée pour autant. Un appel en profondeur et une frappe écrasée de Tolisso en début de seconde période vinrent rappeler que Nice devrait enfoncer le clou pour continuer à avancer et qu'une belle dynamique ne s'entretenait qu'avec humilité.

Le Gym a bien grandi...

Hormis une belle frappe lointaine de Dalbert et une série de coup francs dangereux mais pas payants frappés par Balotelli, les Niçois ne se procurèrent pas une multitude d'occasions lors des 45 premières minutes. De retour des vestiaires, Ricardo - une nouvelle fois très en vue ce soir - donna le ton, en déboulant une énième fois couloir droit et en servant Belhanda, qui ne parvint pas à cadrer sa tête (51e).

Comme en fin de saison dernière, Bruno Genesio eut un coaching offensif d'entrée de second acte, en remplaçant Mapou (un défenseur central) par Ghezzal (un attaquant) et Ferri par Lacazette. L'international algérien, fin dribbleur, s'offrit un rush solitaire à l'heure de jeu, conclu par une frappe repoussée par Cardi. Celle-ci donna quelques sueurs froides aux amoureux du Gym.

Des amoureux qui manquèrent de célébrer le break quelques instants plus tard... Mais Walter enleva trop sa frappe (60e) et Dalbert n'appuya pas suffisamment la sienne (62e). Conscients qu'ils faisaient la course en tête et qu'en restant bien appliqués défensivement, l'affaire serait entendue, les Aiglons furent tiraillés par des problématiques simples : comment aller vers l'avant sans découvrir leurs arrières ? Comment Rester équilibrés pour éviter le piège et décrocher 3 points ? Ces derniers y répondirent par la superbe.

Alors que Lopes multiplia longtemps les parades (devant Cyprien à la 68e puis Balotelli à la 70e), Mika Seri finit par régler la note et figer le résultat. Suite à un beau mouvement collectif, Belhanda ouvrit son pied et trouva le poteau, avant que que le colonel - promu commandant en cette superbe soirée - ne délivre le peuple niçois. Un peuple qui acclama Super Mario quand ce dernier vit son pénalty repoussé par Lopes (80e).

Solide et joueur, Nice reste perché en haut de l'élite au détour d'une performance majuscule. Sans jamais avoir tremblé. Et met accessoirement l'OL à 10 points. Un charmant petit matelas...

C.D.