Nice et l'Europe #2

Cette Europe qu'on connait moins

Des adversaires prestigieux et des rencontres légendaires : la Coupe d'Europe possède un parfum unique et enivrant. Pourtant, le vieux-Continent regorge aussi de contrées plus lointaines et moins connues constituant l'autre facette de son attractivité. Après les grands moments, zoom sur des rencontres singulières appartenant pourtant au patrimoine du club et de la ville.

 

La + insolite

une finale... de Coupe Latine en 1952

Depuis que le foot est foot, lutter face aux équipes étrangères reste un privilège qui se construit par la victoire. Un privilège que le Gym a eu la chance de connaître assez tôt dans son histoire. En 1952, la Ligue des Champions est un lointain mirage. Les soirées TV face à un « multiplex » une douce rêverie.

Pour autant, Nice s'affirme comme une place forte du foot français. Les Rouge et Noir réalisent le doublé coupe-championnat, et gagnent le droit d'humer l'air d'ailleurs. Le Gym est ainsi invité, dans un premier temps, à la Coupe Internationale des Club Européens, organisée par les Grasshopers de Zurich. Il en sortira à la 2e place, à un petit point de la Fiorentina et devant le Dinamo de Zagreb, Austria de Vienne, Schalke 04 et les Grasshopers. Sur leur lancée, les coéquipiers de Désir Carré disputent la « Coupe Latine », mettant aux prises les champions d'Italie, du Portugal, d'Espagne et de France.

Après une victoire face au Sporting Portugal, les Azuréens tomberont en finale (0-1) face au FC Barcelone (déjà), dans ce qui symbolise les premières bouffées d'air européen du club.

 

La + lointaine

Aarhus 1957

Il s'agit de la première « rencontre officielle » disputée par le Gym en Coupe d'Europe. Et pour lever le rideau de son histoire continentale, le club s'en est allé dans le froid, voguant sur les mers, lors de son premier tour de Coupe des Champions. Au pays des vikings, face à une autre ville portuaire. Le premier adversaire à s'être dressé en face des Aiglons n'est autre que le club phare de la 2e cité du Danemark : Aarhus.

A l'époque, les Aiglons règnent sur la France du foot. Dominique Colonna garde les buts avec classe, Pancho Gonzalez tacle et oriente avec finesse, Vic Nurenberg dribble et déborde comme un virtuose. C'est donc avec une étiquette de cador que le groupe se rapproche du cercle polaire. Le 19 septembre 1956, Nice défie Aarhus à Copenhague, souffre 1000 peines, se fait secouer, se retrouve mené à la pause... et boucle finalement ce voyage dépaysant avec un nul (1-1), grâce à un but de Foix.

Bien au chaud dans leur antre, les hommes de Luis Carniglia ne font pas de détails et s'imposent 5-1. Cette année-là, ils effaceront les Rangers des tablettes, avant de céder face au Real Madrid en ¼ de finale...

 

La + « à l'arrache »

Shamrock Rovers 1959

Secoué mais pas piégé. Tel pourrait être le résumé du premier tour disputé par les Aiglons en 1959. Et comme souvent en pareilles circonstances, il paraît difficile pour les artistes de forcer leur nature, ce qui peut compliquer les débats quand ils s'opposent à des guerriers. Pour leur entrée en lice, les champions de France en titre se mesurent aux Shamrock Rovers, champion d'Irlande, et bafouillent leur football. A côté de leurs pompes, ils produisent un contenu médiocre sur leur terrain, mais parviennent cependant à s'imposer 3-2. Dominé par la force du trèfle outre-Manche, menés au score, les Niçois parviennent à faire « un hold up » grâce à un but de Faivre, et ramènent un nul leur permettant d'éviter la belle et d'accéder au tour suivant.

Une physionomie annonciatrice d'une saison entre deux eaux : médiocre en championnat - où Nice terminera 9e - et séduisante en Coupe des Champions, où l'équipe se fera sortir par le Real en quart de finale.

Constantin Djivas
Archives : Michel Oreggia

A SUIVRE…

1ère partie : Europe, comme on se connait

Troisième partie : 1997, la dernière aventure