Nice et l'Europe #1

Europe, comme on se connaît...

En achevant son dernier exercice à la 4e place du classement, le Gym s'est offert le droit de regarder au loin. Par delà les frontières. Là où les langues, les cultures et les footballs diffèrent. En septembre, Nice se lancera à l'assaut l'Europe et l'Europe posera ses valises à Nice, comme au bon vieux temps. En cette ultime semaine de trêve, OGCNICE.COM vous propose une série en trois volets sur les précédentes idylles continentales, à travers quelques duels ayant construit l'histoire locale.

  • Première partie : Europe, comme on se connaît...
  • Deuxième partie : L'Europe qu'on connaît moins
  • Troisième partie : 1997, la dernière aventure

 

Saison 1959 / 1960

Fenerbahçe, très chaud, glacé

Après avoir lutté contre le Champion d'Irlande lors du premier tour de la Coupe des Champions, le Gym - patron du foot français - retrouve face à lui le numéro 1 turc. Et le moins que l'on puisse écrire, c'est que cette confrontation accouchera de batailles haletantes, où chacun aura ses temps forts, ses instants de faiblesses... et où Nice s'imposera lors de « la belle » qui remplaçait à l'époque la séance des tirs au but.

Avant ce match 3, les Aiglons de Pancho Gonzalez avaient été défaits à Istanbul (1-2) et fait la loi chez eux (2-1), malgré 2 buts refusés qui les auraient propulsés au tour d'après. Qu'à cela ne tienne, les joueurs du coach Luciano durent faire la différence lors du dernier round, disputé en terre neutre (à Genève). Le 23 décembre 1959, ils y mirent (en plus) les formes, malgré des conditions cataclysmiques.

Malgré la pluie, la surface, la qualité de l'adversaire. Conquérants et en grande forme, les Rouge et Noir étrillèrent le « Fener' », en s'appuyant sur une première mi-temps de haute volée leur ayant permis de mener 3-0 « à l'heure du thé ». Le second acte fut bouclé comme une formalité, et grâce à une large victoire finale (5-1), le Gym poinçonna dans le froid un ticket pour les quarts de finale de la plus prestigieuse des compétitions continentales. Un chaud souvenir...

 

Saison 1959 / 1960

Le Real renversé

Au moment de rouvrir le grand livre européen, « un match-météorite » ressurgit forcément dans les esprits. Un rendez-vous chaud et rare, face à un Real Madrid au moins aussi grand à l'époque qu'aujourd'hui. Saison 1959 / 1960. Champion de France en titre, le Gym traverse une décennie glorieuse, joue, gagne et séduit. En France, les joueurs du coach Luciano font office de référence. Le 4 février 1960, un ogre se présente pourtant face à eux en ¼ de finale d'une Coupe des Champions dont il a remporté les 4 premières éditions. Alfredo Di Stefano absent, les Merengue débarquent tout de même sur la Côte d'Azur avec des certitudes. Face à eux, les Gonzalez, Chorda, Milazzo et Barrou se sont offert Shamrock Rovers et Fenerbahçe aux tours précédents, étalant leurs qualités au reste du continent.

Ces derniers prennent pourtant de plein fouet la vague espagnole durant la 1ère période, accusant deux buts de retard à la pause malgré une bonne copie d'ensemble. Un genou à terre, le Gym ne cède pas, et procède à une « remontada » historique, avec comme chef d'orchestre le grand Vic. Auteur d'un triplé, Nurenberg enflamme la capitale azuréenne et fait rougir la maison blanche.

Un exploit monumental sur lequel ne capitalise pas le groupe, défait lourdement par le Real au retour (4-0), qui reste cependant – près de 60 ans après – gravé dans les murs de la cité.

 

Saison 1973 / 1974

Le Barça à terre

14 ans après le Real, Nice accueille le FC Barcelone à l'occasion d'un 1/32e de finale de Coupe UEFA. Les temps ont changé. Brillants et lyriques, les artistes niçois n'ajoutent pas de ligne au palmarès du club, mais régalent dans le jeu et restent (tout de même) sur une 2e place en championnat. Après un nouvel exercice débuté d'une manière mièvre, les voilà dans « la petite Coupe d'Europe », opposés à un grand. Le Barca vient d'enrôler Johan Cruyff pour 1,2 million d'Euros (montant record à l'époque), mais le Hollandais volant ne posera pas ses ailes au Leo-Lagrange, victime d'une « non-qualification » fortement terre à terre.

Dans leur jardin, les Niçois sèment du rêve. Leurs supporters récoltent un bonheur puissant, chaud et stimulant. Un autre Néerlandais aux cheveux longs fait rapidement lever les 11 229 fervents présents au Ray, puisque le génial Dick Van Dijk ouvre rapidement le score. Pas favoris, les Aiglons corsent l'addition grâce à un doublé de Molitor, et laissent le Barça sur le carreau. 3-0. Net, précis.

Galvanisé par ses fusées, le peuple nissart prend la route (ou les airs pour assister) à la 2e manche, au Camp Nou. Au terme d'un second acte pénible, le Gym s'incline 0-2, mais le grand Baratelli préserve l'essentiel et envoie ses camarades au tour suivant.

 

Saison 1973 / 1974

Cologne, le bourreau

Dans la foulée de l'exploit face au Barça, les Niçois croquent Fenerbahçe au Ray, en s'imposant 4-0 sur un quadruplé d'un Marco Molitor au sommet de son art. Malgré la défaite au retour (0-2), marquée par une atmosphère électrique, les artistes de la Côte gagnent le droit de poursuivre leur chemin. Leur prochain adversaire sera malheureusement leur bourreau.
A ce moment de la saison, les Niçois accusent un contrecoup physique important, ce qui se ressent dans leurs résultats (et notamment à travers une série de 3 défaites et 4 nuls en 7 matchs de championnat). Sans Molitor ni Adams, ils restent bien droits chez eux quand l'Europe retape à la porte, mais ne l'emportent qu'1-0. La marge est ténue.

Elle ne résistera pas au froid allemand : Cologne s'impose 4-0 lors du retour. Cette défaite mettra un terme à la campagne européenne du groupe de Jean Snella. Un groupe peuplé d'étoiles (Adams, Eriksson, Huck, Jouve, Loubet,...) qui achèvera finalement sa saison à la 5e position du championnat...

Constantin Djivas
Archives : Michel Oreggia

A SUIVRE…

Deuxième partie : L'Europe qu'on connaît moins

Troisième partie : 1997, la dernière aventure