Dans une équipe qui pense vers l'avant, il a forgé son statut dans la ligne arrière. Calmement, sans à-coup. Posément, pierre après pierre. A 26 ans, Jérémy Pied impressionne par sa régularité dans le couloir droit de la défense. Avant le derby face à l'OM, l'ancien milieu offensif confie sa motivation, dans un discours qu'il conjugue au collectif.

Jérémy, faut-il effacer le match de Monaco des esprits ou s'en servir pour rebondir ?
Il faut absolument se servir de ce qu'il s'est passé là-bas pour reprendre notre route. On est triste d'avoir perdu face au voisin monégasque, mais il faut vite se remettre dedans, car nous sommes conscients que c'est l'équipe la plus régulière qui réussira à faire son chemin. On connait nos qualités et nos défauts. Il faut travailler pour que les erreurs que l'on a commises dernièrement ne se reproduisent pas... Face à l'OM, nous devrons forcer la décision, faire le nécessaire pour aller provoquer les choses dans les 30 derniers mètres adverses. Ne pas attendre qu'un élément contraire survienne pour réagir. Il va falloir remettre la machine en route. En ce moment, on est performant à domicile. Il faut continuer pour avancer et maintenir notre prochain adversaire à distance.

La notion de derby donne-t-elle encore plus de saveur à ce choc de la L1 ?
Dans un derby, la motivation vient peut-être d'une manière plus naturelle. Il y a une énergie qui se décuple parfois, avant ou pendant la rencontre. C'est ce qui fait aussi la magie d'un match et de tout ce qu'il y a autour. Nous, on aimerait bien se concentrer sur le terrain et se servir de notre public, sachant qu'il va être bouillant car il n'a pas pu venir à l'aller. Les supporters seront très motivés, comme nous sur le terrain. Que l'on soit défenseur, milieu, attaquant ou gardien, tout le monde sera à 200 %, l'envie sera au rendez-vous. Quand elle est là, on sait qu'on peut faire de belles choses. Dans un derby, il y a toujours le petit piment en plus. Dimanche, il y a aussi une suprématie régionale à aller chercher. C'est peut-être anecdotique, mais une victoire ferait doublement plaisir, aux supporters et à nous.

Faudra-t-il s'inspirer de la victoire au Vélodrome pour faire la différence ?
Quand on pense à l'aller, ce ne sont que des bons souvenirs. On sortait d'une défaite (1-2 face à Nantes) et on avait retrouvé certaines valeurs qui font notre force. Ça s'était bien passé sur terrain. Nous avions fourni une première période avec beaucoup de maîtrise, une seconde au combat. On avait tout allié en un match, que ce soit dans le pressing, l'envie d'aller chercher l'adversaire au plus près, de ressortir, d'aller vers l'avant et de faire mal. Ça avait payé ce jour-là. Mais bon, maintenant, ce match est loin, et il faudra à la fois remettre ces ingrédients et en ajouter d'autres. Nous devrons notamment être attentifs à la perte du ballon, sur nos replis défensifs. L'OM va peut-être attendre ça, va sûrement laisser le ballon pour nous contrer. Cette équipe sort d'un super match contre Paris, arrive à être plus performante à l'extérieur, avec peut-être plus de contres et moins de jeu à faire. Il va falloir faire attention et s'appliquer à la mettre à mal tout au long du match.