Interview
Bodmer : « On aura notre carte à jouer »
Passé trois saisons par le PSG au moment où le club de la capitale voyait arriver de nouveaux investisseurs (entre 2010 et 2013), Mathieu Bodmer disputera samedi une rencontre à la saveur particulière. Pourtant l'heure n'est pas à la nostalgie pour le défenseur central niçois. Au contraire. Pragmatique et résolument tourné vers l'avenir, celui-ci nous confie ses impressions avant une 33e journée où le Gym a la possibilité de créer une énorme sensation.
Mathieu, que penses-tu tout d'abord de la belle opération réalisée contre Reims ?
On a gagné deux places au classement, tout en conservant un petit matelas d'avance de 6 points sur la zone de relégation, et en maintenant une différence de buts favorable. C'est bien, même si ça reste serré. On a toutes les cartes en mains pour aller chercher ce maintien. Notre calendrier n'est pas simple, mais les équipes de derrière vont également se rencontrer, et laisser automatiquement des points en route.
Quelles sont les raisons de la bonne période actuelle ?
Le groupe a toujours eu de la qualité, on a juste connu des moments de moins bien. Là, on a peut-être retrouvé un peu plus de solidarité, on fait plus d'efforts offensivement et défensivement. Malheureusement, nous sommes une équipe de cycles, quand ça va bien, on est en confiance et ça nous permet d'enchaîner ; quand ce n'est pas le cas, on a du mal à faire la différence et à avancer dans la durée. En ce moment, nous sommes bien, on reste sur 7 points en 3 matches, il faut que ça continue.
Vous avez aussi prouvé, lors de vos deux dernières sorties, que vous pouviez faire la différence face aux concurrents directs, est-ce rassurant ?
Pour une équipe comme nous, c'est plus simple de jouer Paris, Marseille ou Lyon, car nous sommes outsiders, et tout le monde pense qu'ils vont nous battre facilement, donc on évolue sans pression. D'ailleurs, ça s'est vu durant l'année, car il n'y a pas beaucoup de formations qui ont réussi à nous balader, c'est nous qui avons le plus souvent loupé le coche. Dans les confrontations directes où les 3 points sont importants, on a eu pas mal de difficultés, c'est pour cela que les points dernièrement acquis contre Evian et Reims font du bien. Ce « championnat-là » est très important, car même si on doit prendre des points contres les grosses équipes, la différence doit se faire face à nos adversaires directs.
« A l'aller, on aurait pu ramener 1 point »
Qu'est-ce qui est le plus compliqué : se déplacer à Evian ou recevoir le PSG ?
Pour nous les joueurs, les affiches comme samedi sont les matches les plus faciles. Tout le monde pense que ce sera une formalité pour Paris, qu'ils vont faire tourner et que Nice ne sera qu'une étape de plus vers le titre de champion. On le sait, mais on n'a rien à perdre ! On a réussi à les embêter à l'aller en jouant notre jeu, on aurait pu ramener un point, donc nous ferons plus que de la figuration sur ce retour, c'est sûr.
Que t'inspire l'équipe actuelle du PSG ?
Je pense que c'est la plus forte que Paris n'ait jamais eue, la plus complète. Défensivement et offensivement. Elle peut marquer à tout moment, ne prend pas trop de buts, possède des joueurs de très haut niveau au milieu, et surtout une profondeur de banc assez rare en France. Quand vous avez 20 internationaux, c'est toujours plus facile d'être présents dans toutes les compétitions, et on le voit actuellement, ils ont gagné la Coupe de la Ligue, sont en finale de la Coupe de France, en quarts de Ligue des Champions, premiers de L1... Depuis 6 mois, tout le monde critiquait le PSG parce qu'ils n'écrasait pas le championnat, et on voit qu'au final, ils sont bien partout.
Le PSG est le dernier "crack" que vous n'avez pas battu cette saison...
Je ne dis pas qu'on va faire tomber Paris, mais on a quand même des certitudes et une réelle envie de faire les choses. L'équipe a besoin de points pour continuer à aller de l'avant, on prendra tout ce qu'il y a à prendre, car ce n'est que du bonus face à eux. Je crois qu'on aura notre carte à jouer, ils vont nous laisser des espaces et on pourra développer notre jeu. A nous d'en profiter au mieux, d'être solides et de mettre nos occasions au fond. Même si nous restons conscients que « taper » Paris serait un petit exploit, surtout actuellement...