110 ans
Kurbos : « Ah, ce but contre Paris… »
Dans les années 1980, Tony Kurbos, moustache bien soignée, faisait des ravages dans le Championnat de France. Il a marqué deux clubs de son empreinte : le FC Metz et l'OGC Nice. Son but d'anthologie au stade du Ray, le 17 octobre 1987 face au PSG, restera longtemps gravé dans les mémoires. Pour les 110 ans du club, celui qui gère aujourd'hui sa propre affaire d'importation de voiture, sera à l'honneur samedi.
Dans le cadre des 110 ans du Gym, vous serez l'invité d'honneur de Nice - Metz. Êtes-vous touché par la marque de reconnaissance du club ?
Bien sûr, je suis honoré. Je suis content, c'est une preuve que le Gym respecte les anciens du club. Il est difficile de s'imposer ici. Le public est chaud. Il est aussi très exigeant avec les joueurs. Pendant mon passage à Nice, j'ai eu plusieurs blessures mais j'ai toujours donné le maximum sur le terrain. C'est peut-être pour ça qu'on ne m'a pas oublié.
Vous avez connu le mythique stade du Ray. Que pensez-vous de l'Allianz Riviera ?
Il est normal que le club profite d'une enceinte sportive moderne. Nice c'est la capitale de la Côte d'Azur, une ville connue mondialement. On ne pouvait pas jouer dans un vieux stade indéfiniment.
En Europe, et plus particulièrement en Allemagne, les stades ont été refaits à neuf. Il était donc vraiment temps que l'OGC Nice se dote d'un nouvel écrin. Le club a désormais tout ce qu'il faut pour réussir. L'Allianz Riviera est magnifique.
Quel est votre meilleur souvenir à l'OGC Nice ?
C'est sans aucun doute, quand on gagne en 1987 contre le PSG (2-0). Je marque le deuxième but. Il est considéré comme le plus beau de ma carrière et celui de l'histoire du club. L'action était construite et limpide. Marco Elsner me donne le ballon d'une aile de pigeon et je marque grâce à un geste acrobatique. Partout où je vais, on me parle encore de ce but.
Votre carrière est aussi liée au FC Metz...
Avant de venir en France, j'ai joué un an à Tongres en Belgique. Puis Metz m'a fait confiance. Henryk Kasperczak (actuel sélectionneur du Mali), mon entraîneur de l'époque, a été formidable et m'a beaucoup aidé. C'est là-bas que je me suis relancé. C'est un club familial où j'ai vécu de grands moments.
Justement, le match de Coupe des Coupes remporté par le FC Metz sur la pelouse du FC Barcelone doit en faire partie...
C'était incroyable. Un grand exploit. On a gagné 4 à 1 au Camp Nou, c'est fou (avec un hat-trick de Kurbos, ndlr). Au stade Saint-Symphorien, à l'aller, on se fait balader (2-4). On a été trop respectueux. Au retour, on s'est dit qu'on n’avait rien à perdre. L'équipe était encore vexée de la déconvenue du dernier match. Les Barcelonais ont ouvert la marque. Ils ont eu l'opportunité de tuer la rencontre mais ce soir-là, la réussite n'était pas de leur côté. A notre arrivée à l'aéroport, à 3 ou 4 heures du matin, plein de gens sont venus nous acclamer. Les jours suivants, l'engouement autour de notre équipe est devenu extraordinaire.
Avec Metz, vous avez réussi l'exploit de marquer six buts sur le terrain de Nîmes. Comment une telle prouesse est-elle possible ?
C'était comme dans un rêve. Au fil des buts ma confiance s'est renforcée. A la fin du match, je ne pensais même pas avoir inscrit six buts. J'étais en parfaite alchimie avec mes coéquipiers. Sans eux, je n'aurais jamais pu inscrire un sextuplé. J'avais la chance de jouer dans un super collectif. Jean-Paul Bernad me donnait toujours de bons ballons. Des joueurs talentueux comme Luc Sonor ou Jules Bocandé faisaient également partie de l'équipe.
Avez-vous un pronostic pour le match de samedi ?
Je pense que Nice va gagner 1-0, même si le Gym n'est pas dans une bonne dynamique, les joueurs voudront absolument se reprendre après les défaites contre Bordeaux (1-3) et Marseille (4-0).
Tim Siffredi
Kurbos EN DEDICACES samedi
Tony Kurbos sera l'invité d'honneur de Nice - Metz, samedi soir. Après Pancho Gonzalez face à Toulouse et René Marsiglia contre Bordeaux, l'ancien attaquant du Gym et de Metz se livrera à une séance de dédicaces au "Café des Aiglons" (Musée National du Sport) de 18h00 à 18h30 avant de donner le coup d'envoi de la rencontre. Dans le cadre de ses 110 ans, le club rend hommage à un ancien de la maison rouge et noire à chaque match à domicile cette saison.