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Michel Giomi : « J’étais un supporter privilégié »

Supporter depuis son plus jeune âge, Michel Giomi a été speaker du Gym pendant quinze ans jusqu'à la "Der' du Ray". Alors que les "Voix de l'OGC Nice" sont à l'honneur ce dimanche dans le cadre des 120 ans du club, il revient sur ses meilleurs souvenirs au micro. 

Comment êtes-vous devenu speaker ? 

« Ça s’est un peu fait au hasard. Je travaillais déjà au stade, au niveau des portes pour les spectateurs, et j’avais un collègue, Gilles, qui lui était au tableau d’affichage qui m’a demandé de le remplacer, car il n’était pas là. Le chargé de la sécurité à l’époque, m’a demandé si on pouvait faire des essais au micro et c’est parti de là. J’ai fait cet essai et j’ai eu la chance d’être choisi et de pouvoir m’occuper de la présentation des équipes et de mettre l’ambiance au stade, pendant environ 15-16 ans. »

Comment on vit cette double casquette de supporter et speaker du club ? 

« Très bien, car d’abord, c’est l’occasion d’être dans un milieu sportif, où on rencontre beaucoup de monde. Ça m’a permis de discuter avec des gens avec lesquels je n’aurais jamais pu échanger. Et puis en étant au centre du terrain, on se sent un peu acteur à son niveau. Il a fallu s’adapter, prendre l’habitude d’être speaker, et de se sentir attendu sur certaines choses pour les matchs. Mais je vivais ça comme un supporter privilégié. »

Quel sentiment avez-vous eu lorsque vous avez speaker pour la première fois ? 

« J’avais un petit peu d’appréhension, car ce n’était pas évident de s’adresser à des milliers de personnes qui ont l’habitude de venir au stade. Mais en fin de compte, même s’il y avait des choses à améliorer, ça a été et j’ai aimé ce moment. »

Comment viviez-vous vos matchs lorsque vous étiez speaker ?

« Au tout début, je remontais sur la nacelle, ce qui m’embêtait un petit peu, car ça m’est arrivé d’annoncer un but alors que j’étais dans les escaliers. Ce n’est pas arrivé souvent, mais c’est arrivé (rire). Et ensuite, je suis resté sur le bord du terrain. On n’a pas la même vision sur le jeu, mais on y est bien, car on est au contact avec tout ce qui se passe. » 

Quel est selon vous la définition d’un bon speaker ? 

« Je pense que les speakers ont chacun leur personnalité, donc il y a des speakers qui sont plus dans le spectacle comme celui de Naples qui est un vrai showman. Je pense que le rôle correspond vraiment à la personnalité et donc chacun à sa façon d’appréhender les choses et de présenter à sa manière, même si on n'a pas de grandes différences dans la mesure où le déroulé est le même pour tout le monde. »

Avec Pablito Rodriguez, au stade du Ray

Quel est votre meilleur souvenir de match ? 

« J’en ai pas mal ! J’ai vécu la coupe de France 97, mais j’avais particulièrement aimé, lors de la saison 2012-13, le match contre Paris. C’est l’époque de Beauthéac à Nice et Ibrahimovic au PSG. Un match fantastique et une très très belle victoire de l’OGC Nice. Après, il y avait aussi la remontée en 2001-2002. Nice avait battu Istres 3-0 et ça signait le retour du club en D1. » 

Quelle est la chose la plus importante que vous avez apprise ? 

« Réussir à prendre en compte les remarques de chacun. Je pense que c’est bien d’écouter les gens pour améliorer son travail, et de, pourquoi pas s’inspirer aussi de ce qui se fait autre part. » 

Le plus grand plaisir ? 

« On a de grands moments de plaisir dans la présentation. Dans les matchs, il peut y avoir de petits aléas auxquels il faut répondre rapidement, mais j’ai toujours pris du plaisir à remplir mon rôle. Jouer avec le public, annoncer les équipes, surtout celles de l’OGC Nice ça a toujours été un grand plaisir. Lancer le Nissa la Bella, c’était formidable, j’avais les frissons d’entendre tout le stade chanter. C’était magnifique. C’est toujours une fierté de notre ville, notre hymne à nous, l’hymne que tous les stades nous enviaient. »

Votre plus grande émotion ? 

« Larrivée de tous les supporters lors de la Der’ au Ray. C’était également ma dernière. La montée des supporters de la place Massena au stade, c’était grandiose et je ne me lasse pas de revoir des images. Vu que j’étais déjà au Ray, je n’ai vu que des vidéos, mais c’était magnifique. Cette entrée dans le stade avec tous les drapeaux, les écharpes, accompagnée des chants… C’était magique. Alors ce jour-là, on fait match nul, mais ça a été une grande fête. Je n’ai pris que du plaisir à le faire. »

Quel regard portez-vous sur toutes vos années en tant que speaker du Ray ? 

« Sans que ce ne soit mon métier, je pense avoir tout donné et essayer de donner le meilleur pour le faire. Tout n’a pas été parfait, mais je n’ai que des bons souvenirs. C’est tout un ensemble qui fait que j’ai eu cette chance d’être un supporter privilégié, d’être dans le milieu du football et d’apprécier ce que je faisais. »

Toujours supporter du club ? 

« Évidemment, je ne vois pas de quel club je pourrais être supporter. L’OGC Nice ça reste l’OGC Nice. Je continue de suivre l’équipe et j’ai toujours le cœur rouge et noir, et ce, jusqu’à la fin. » 

Que pensez-vous de notre speaker Constantin Djivas ? 

« Je l’ai connu enfant, puisqu’il jouait avec mon fils au Cavigal. Je suis très très content qu’il ait pris ce rôle de speaker du club, c’est un garçon qui est très bien. Je l’ai déjà entendu, c’est quelqu’un de pro, qui est très à l’aise et formidable et ça ne m’étonne pas du tout. Je lui souhaite de belles et longues saisons au sein du club, car franchement, il le mérite. »