120 ans du Gym
« On l’appelait Charly »
Tout au long de la saison, l'OGC Nice célèbre son histoire sous toutes ses facettes. Ce dimanche pour le derby, ce seront les supporters à qui le club rendra hommage. Et comme à chaque match, Philippe Camps prend la plume pour honorer le thème retenu pour les 120 ans du Gym, avec son style inimitable.
L’édito de Philippe Camps
On l’appelait Charly. Charles Garnero n’a pas de stats avec le Gym. Zéro match, zéro but. Pourtant, il a marqué des générations de Niçois et appartient à l’histoire du club. Ceux qui montaient au Ray dans les années soixante-dix n’oublieront jamais ce personnage extravagant qui, à la mi-temps, tirait des penaltys à l’aveugle dans un but vide sous les clameurs du stade. A l’époque, le Gym posait à douze sur les photos d’équipe et évoluait à beaucoup plus. Tout Nice connaissait Charly et le saluait lorsqu’il traversait la ville sur sa mobylette pétaradante, drapeau rouge et noir au vent. Plus tard est apparu Paul Capietto, alias le Berger. Un fantaisiste à la crinière blanche en bataille qui passait du vélo aux skis avant de trouver sa place au soleil. Ce guide aux fulgurances inouïes visait autant la victoire que les étoiles. Charly et le Berger étaient fous du Gym. Un peu de folie est d’ailleurs vivement conseillé pour aimer ce club niçois lui-même parfois déraisonnable. Et tant pis si la passion du Gym échappe aux sages, aux tièdes et aux inexpressifs. Les autres savent jusqu’où mène l’exaltation d’un but et l’extase d’un succès. Le supporter, surtout Niçois, ne donne pas dans la nuance. Il a la foi et celle-ci devient mauvaise lorsque l’arbitre siffle mal ou que l’adversaire manœuvre bien. A l’Allianz Riviera, le Gym est plus fort quand, sur le terrain et dans les tribunes, tout le monde joue collectif. Et dieu sait si feue la BSN, devenue Ultras Populaire Sud, en a sous le capo. De là-haut, Charly et le Berger regardent les tribunes et écoutent les chants des fidèles. Les grands supporters ne meurent jamais.