Insolite
« Dans les locaux du Monde, il y avait un mur à la gloire du Gym »
Le football restera toujours un jeu qui rassemble. Peu importe d’où l’on vient et peu importe ce que l’on fait. Ajoutez « un jeu au jeu » et saupoudrez le tout d’un peu « de Gym éternel » et vous obtenez une petite histoire insolite dont on raffole…
Une petite histoire avec un grand point de départ : le Nice – Saint-Etienne datant du 20 septembre dernier. Pour le 120ème anniversaire du club, Franck Haise et ses hommes régalent et nous offrent un 8-0 historique.
Chaque supporter se couche avec le sourire et se lève avec la banane. Au milieu d’une joie collective, l’un d’entre eux vient même de remporter un maillot collector grâce à la Ligue des Aiglons : Gilles van Kote. Inspiré, efficace, précis, Gilles concède volontiers qu’il n’avait « vu venir ni le 6-0 à la mi-temps ni le 8-0 final ». En revanche les autres prédictions sur les dribbles, les ballons touchés ou encore les duels gagnés par Ndombele, il les voit venir. Mieux que personne. Très vite, les équipes du club ont le plaisir d’échanger avec lui autour des modalités d’envoi de son présent. Très vite, ces modalités nous ouvrent les portes de son passé…
« Tout est parti d’une vignette Panini »
Son nom nous met rapidement la puce à l’oreille. Quelques recherches amplifient cet écho : notre joueur de la Ligue des Aiglons est une pointure de la presse. Journaliste à la brillante carrière, il est actuellement "directeur délégué aux relations avec les lecteurs" du Monde, qu’il a intégré en l’an 2000 et où il a occupé de nombreuses fonctions. Mais comment, diable, s’est-il retrouvé à ferrailler avec les autres amoureux de l’OGC Nice dans un grand concours de pronostics ? « À cause d’une vignette Panini quand j’avais 10 ans… », répond-il, en admettant bien volontiers le côté « improbable » de la chose et en entrant dans le vif du sujet : « Une vignette de Dick Van Dijk. Il arrivait au Gym en provenance de l’Ajax, le club qui faisait rêver à l'époque. Il avait des cheveux longs, il portait un nom pas très éloigné du mien, car j'ai de lointaines origines néerlandaises. Le maillot rouge et noir a aussi dû faire son effet. C’est parti de là, tout simplement… »
Il est derrière la page Wikipedia consacrée aux joueurs de l’OGC Nice
« J’ai plein de potes qui sont pour le Gym, mais j’ai plus de mérite qu’eux, car ce sont de vrais Niçois, contrairement à moi ». Le Parisien – de naissance et de vie – devient un mordu de l’institution née en 1904. Leur chemin commun est jalonné de 1000 étapes et de 1000 anecdotes.
Lorsque Gilles doit écrire l’un de ses premiers papiers et évoquer Daniel Bravo, alors vainqueur de la Coupe de France 1985 avec Monaco, il ne peut s’empêcher de penser au petit Prince du Ray. Quand l’équipe d’Albert Emon valide son titre de champion de France de 2ème division à Valenciennes, le 25 mai 1994, il est dans les tribunes de Nungesser, comme quand celle de Sylvester Takac soulève la Coupe de France 3 ans plus tard au Parc des Princes. Beauvais, Amiens, Rouen, Lens, Reims, Angers, Le Mans : dès que son club lutte dans un stade qui lui est facilement accessible, si son agenda le lui permet, il lutte avec lui. Il devrait d’ailleurs être de la partie à Bruxelles au mois de décembre.
Sa passion et sa profession n’ont pas toujours emprunté des routes parallèles. Elles se sont parfois croisées et se croisent toujours. Au Monde, où il est chef-adjoint des sports au moment où le club retrouve la L1 (saison 2002-03), il travaille avec Michel Dalloni… chef des sports originaire de la plus belle ville du monde (et ancien directeur de la rédaction de l’Équipe, ndlr), avec qui il partage le même amour. Leur bureau « est tapissé de coupures de presse à la gloire du Gym », tant et si bien que Jean-Marc Guillou (166 matchs et 14 buts avec le Gym de 1975 à 1979), de passage pour une interview, en reste bouche bée.
Gilles van Kote se cache également derrière la page « Wikipedia » consacrée aux joueurs de l’OGC Nice, fruit d’un travail de longue haleine qu’il rafraîchit dès qu’un nouvel élément porte le maillot frappé de l’Aigle en match officiel. « Je suis un amoureux du Gym qui ne connaît pas grand monde à Nice, conclut-il. Ces joueurs, ces entraîneurs, ces dirigeants, je ne les ai jamais côtoyés professionnellement. Je suis déjà venu à Nice, au Ray et à l’Allianz Riviera. J’ai déjà eu le plaisir d’échanger avec Michel Oreggia, historien du club, place du Palais. Mais dans l’ensemble, j’ai vécu ma passion à distance… et ça ne m’a pas empêché de la transmettre à mon fils, qui est lui aussi parisien. J’en suis très fier ! »
Les supporters à l’honneur contre Monaco
A chaque match son thème pour raconter l’histoire de l’OGC Nice. Après les joueurs des Balkans, ce sont les supporters qui seront à l’honneur à l’occasion du derby contre Monaco. Les groupes, les figures du passé, les expats. Le club s’attachera à rendre hommage collectivement à toutes et tous ceux qui ont le sang rouge et noir. Et dont la passion donne tout son sens à ces 120 années d’existence.
C. Djivas