Avant le déplacement au Havre (samedi 16 décembre, 17h), Francesco Farioli s'est présenté face aux médias pour le traditionnel point presse. 

Coach, à quel type de match vous attendez-vous au Havre, une équipe promue mais qui a montré qu'elle avait le niveau de la Ligue 1 ?
Le Havre est une équipe que je connais assez bien. L'an dernier, lors du mercato de janvier, un des joueurs que j'avais en Turquie (Oussama Targhalline) est arrivé chez eux, j'avais suivi leur grand parcours et la montée en Ligue 1. C'est une équipe solide, qui concède très peu. Elle impose son jeu, sait se présenter sur le terrain avec des organisations différentes, parfois avec une défense à quatre, parfois à trois. Il y aura plusieurs scénarios possibles pendant ce match. C'est une équipe organisée avec des idées claires sur ce qu'elle veut faire. Il faudra l'aborder au mieux. 

Pouvez-nous nous parler de l'utilisation de Dante ? Est-ce lui qui s'adapte à votre jeu ou l'inverse ? On a l'impression qu'il est un meneur de jeu reculé... 
Entre nous, cela a été une belle rencontre par rapport aux demandes que j'avais sur les profils des joueurs. C'est un joueur d'une grande intelligence, d'une grande personnalité. Il a un excellent timing avec le ballon, il est bon dans le jeu court comme dans le jeu long. Il est très solide défensivement, a une grande lecture du jeu, une capacité à anticiper une ou deux secondes avant l'action. C'est pour ça qu'il se trouve souvent au bon endroit et c'est ce qu'on demande en particulier aux défenseurs. Pour moi, cela a été une rencontre très agréable et très plaisante.

On sent qu’il imprime vraiment le tempo de l’équipe et que c’est lui que les autres équipes visent particulièrement ?
Les joueurs les plus exposés chez nous, par rapport à nos demandes, sont les deux défenseurs centraux. Ils ont une énorme responsabilité sur le dos, de par leur nombre de ballons touchés par match. Je crois que Dante est le joueur de Ligue 1 effectuant le plus de passes. Toutes les actions passent par lui et cela fait de lui un joueur déterminant dans notre jeu, que ce soit dans la préparation défensive comme dans le développement de nos phases offensives. C'est une responsabilité qu'un joueur de son expérience a la force et le charisme d'assumer. C'est un joueur très, très important pour nous, avec le ballon mais également par son leadership sur le terrain.

Comment voyez-vous l'évolution de Jean-Clair Todibo et quels sont ses axes de progrès ?
Je le dis depuis le début, c'est un joueur qui a une valeur individuelle et un potentiel énorme. C'est un des joueurs ayant la capacité athlétique la plus hors-normes chez nous. Il a une énorme lecture du jeu, il est intelligent, il sait analyser les situations offensives comme défensives. Étant jeune, il a encore besoin de prendre en maturité, d'être capable de rester dans le match même quand le ballon est loin afin d'être bien positionné quand il revient vers lui. Mais il progresse à tous les entraînements et à tous les matchs. En réunion, il comprend de mieux en mieux nos exigences et il est le premier à reconnaître ce qu'il peut faire de mieux. Il est sur le bon chemin, il a besoin de continuité. L'équipe a également besoin qu'il continue comme cela, car il conditionne les résultats autant que l'équipe conditionne ses performances. On sait qu'il a des objectifs pour l'équipe mais aussi individuels, comme jouer l'Euro en juin avec l'Équipe de France. On met notre énergie en commun pour les atteindre.

On dit souvent que les regards changent après l’équipe nationale et que le joueur peut prendre plus de pression. Comment a-t-il vécu ça ?
La pression et la responsabilité sont pour moi les deux faces d'une même pièce. C'est très important pour lui d'assumer ces belles responsabilités. Pour un joueur comme lui, avec ses objectifs, elles vont même grandir, avec nous comme avec l'Équipe de France. Cela fait partie de son parcours. Il a encore besoin de prendre en maturité et de montrer toute son intelligence. 

Certains jeunes, comme Reda Belahyane ou Ayoub Amraoui, ne jouent pas beaucoup. Comptez-vous sur eux pour la suite de la saison ou pensez-vous qu'un prêt serait bénéfique pour eux ? 
Ce sont des situations que nous devons évaluer. Jusqu'ici, nous avons eu besoin de beaucoup de joueurs. D'ici la fin de la saison, ce sera aussi le cas. La semaine, ils travaillent beaucoup à l'entraînement et progressent. Ce sont des joueurs qui se tiennent prêts à jouer quand leur moment arrivera. Jusqu'à présent, leur réponse a été très positive dès que nous leur avons donné des minutes de jeu. Je pense à Tom Louchet qui a eu un apport énorme à chaque fois qu'il est rentré, mais également à Antoine Mendy qui revenait de six mois de blessure. Leur moment arrivera, que ce soit pour 5, 10 ou 30 minutes. Ils peuvent aider et faire en sorte qu'un match bascule. Ils doivent se tenir prêts. 

Melvin Bard a été élu Aiglon du mois de novembre par les supporters. Êtes-vous surpris par ses performances ?
On en avait déjà parlé au tout début du championnat. En arrivant au club, j'avais vu des images de lui. Je voulais en savoir plus, il y avait des points dans son jeu que je trouvais excellents, d'autres qui me plaisaient un peu moins. Au début, il a peut-être eu un peu de mal à comprendre nos exigences. On sait à quel point le poste de latéral est important et sensible. Il a su conquérir la confiance, d’abord la sienne, puis il a fait une série de matchs avec une qualité visible de tous. Tout d’abord par ses qualités défensives, mais aussi une capacité à gagner les duels, son niveau sur les "un contre un". J'espère que c'est quelque chose qui le rend fier et qu'il va continuer comme ça. Je voudrais aussi souligner l'apport de Romain Perraud quand il entre sur le terrain mais aussi son travail dans la semaine, le niveau de concurrence qu'il met pour ce poste. C'est aussi cela qui permet à Melvin de ne pas être dans un certain confort. Romain est un joueur que je n'ai peut-être pas assez utilisé par rapport à ce qu'il mérite. En tout cas, Melvin lui doit beaucoup. L'apport de nos deux latéraux gauches est une source de satisfaction. Le prix est mérité pour Melvin et il vient aussi grâce au travail de Romain.

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