Voici l’analyse de Francesco Farioli après le match nul effectué par le Gym contre Lyon (0-0). 

Laurent Blanc, présent avant vous en conférence de presse, parlait d’une domination stérile du Gym. Partagez-vous cette analyse ? 
Sur la domination je suis d’accord. Mais quand une équipe se crée 1,71 Expected Goal contre 0,17, je le suis un peu moins sur la stérilité. On a frappé 21 fois au but. 

Qu’est-ce qui a manqué à l’équipe pour l’emporter ? 
Un peu plus de precision dans le dernier geste. Un peu plus de détermination dans nos frappes. Un peu plus de méchanceté dans notre manière d’attaquer le but. Il nous a manqué un petit quelque chose pour terminer la partie avec les trois points. J’en suis désolé parce qu’aujourd’hui, je crois que l’équipe méritait la victoire. Le public la méritait aussi. Il a été fantastique. En seconde période particulièrement, il a nous a donné un coup de boost d’une puissance exceptionnelle. Nous avons vraiment eu la sensation de jouer à 12, surtout durant les 25 dernières minutes. Nous allons continuer à travailler, à faire les choses avec la même détermination que jusqu’à présent. Je suis sûr que la victoire n’est pas loin. 

Pouvez-vous expliquer votre choix de ne pas faire entrer plus tôt Evann Guessand ? 
Ça a été un choix lié à la dynamique de la rencontre. Moffi était en train de bien faire, donc mon choix a été de le changer quand il était un peu moins bien physiquement. Mais comme sur le match précédent, chaque joueur nous donne beaucoup, qu’il débute la rencontre ou entre en cours de jeu. 

Avez-vous eu peur de vous faire piéger par Lyon en fin de match ?
Contre une équipe avec la qualité offensive de Lyon, il faut être très attentif parce qu’ils ont des individualités qui peuvent créer des situations à tout moment. Je répète : si nous regardons le classement aujourd’hui, nous risquons de faire fausse route. Lyon est une équipe importante, avec des joueurs important, un entraîneur important. Aujourd’hui, nous leur avons concédé une occasion, consécutive à trois ballons perdus, et rien d’autre. Je fais une analyse restrospective par rapport à la rencontre de Lorient, qui a été très similaire, avec beaucoup de contrôle et de domination de notre part. Nous avons vu aujourd’hui Lorient contre Lille : il y avait 2-0 au bout de 10 minutes. C’est une équipe qui sait faire mal avec le peu d’occasions que tu lui concèdes. Aujourd’hui, c’est la même chose. Nous avons été très bons dans le fait de ne rien leur concéder, ou très peu, tout en nous créant beaucoup. Il nous manque un petit quelque chose pour marquer plus de buts, mais je vois une grande solidité, une grande application. Nous sommes sur la bonne voie. 

Vous n’avez pas le sentiment que Terem Moffi est parfois un peu isolé ? 
Isolé, non. Mais nous avons eu du mal, surtout en première mi-temps, à trouver les bonnes positions avec nos deux ailiers. C’est peut-être ça qui a donné cette sensation d’isolement. Nous avons repris des positions plus justes en seconde période, en faisant circuler le ballon un peu plus vite. Nous avons joué bien plus dans la partie adverse, en réussissant beaucoup plus de choses. Il nous manque le dernier geste : gagner un duel, rentrer dans la surface encore plus puis arriver à frapper avec plus de conviction et de dérermination. 

C’est un joueur de profondeur : est-ce vraiment le type d’attaquant qui correspond à votre sytle ?
Je suis d’accord avec vous : sa principale caractéristique, c’est que c’est un joueur de profondeur. Mais comme je l’ai dit la semaine dernière, il est en train d’apprendre beaucoup avec ses partenaires, il apprend à venir faire le lien avec les milieux. Je pense que ce style de jeu peut le valoriser encore plus parce que l’opportunité de décrocher puis de réattaquer l’espace ouvert est une situation de « fausse transition ». Nous devons seulement être plus propres dans les deux passages qui nous portent vers la dernière passe. Terem a toutes les caractéristiques parfaites pour jouer avec nous : une grande disponibilté, un grand sens du travail. Je suis très content qu’il soit notre attaquant. 

Pensez-vous que vous auriez pu prendre plus de risques en fin de match au niveau de votre schéma ? 
Mon analyse va dans la direction opposée. À partir du moment où nous nous sommes créé beaucoup d’occasions sans rien concéder, il fallait seulement amener un peu de fraîcheur, changer des individualités. Il n’y avait pas, selon moi, de raison de changer la structure de notre jeu, au contraire. Là où nous avons souffert un peu en première mi-temps, c’est dans notre manque de patience à l’intérieur du jeu. Certaines habitudes ne sont pas faciles à changer en quelques semaines. En première mi-temps, nous avons eu du mal parce que les milieux venaient jouer trop bas. On avait besoin qu’ils soient un peu plus haut, avec des latéraux un peu plus en place. La structure, au contraire, nous donne un avantage important pour nous créer des occasions et en concéder encore moins.