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Florent Ghisolfi, premières déclarations

Il a attendu plus de deux mois pour livrer sa première interview à la presse. Alors forcément, les mots de Florent Ghisolfi, le directeur sportif de l’OGC Nice dont l’arrivée a été officialisée le 5 octobre, sont précieux. Net, précis, clair, l’ancien du RC Lens demeure la pierre angulaire de la politique sportive du Gym d’aujourd’hui et, surtout, du Gym de demain. Ce qu’il s’est escrimé à expliquer pendant plus d’une heure, à Marbella, à Vincent Menichini et Régis Testelin. Voici quelques extraits tirés d’un entretien aux allures de feuille de route, à retrouver en intégralité dans l'édition de samedi de Nice-Matin et L’Équipe

« C’est toujours valorisant quand INEOS et Nice viennent »

Après être revenu sur son départ du RC Lens, Florent Ghisolfi s’est en premier lieu exprimé sur les raisons de son arrivée dans le Comté : « Quand j’ai reçu l’intérêt de l’OGC Nice, impulsé par Dave Brailsford, le président Jean-Pierre Rivère et Fabrice Bocquet, je me suis posé les premières questions. J’agis de manière instinctive et mon premier ressenti a été positif. Ensuite, il a fallu réécouter quel était le projet. J’arrivais au bout d’un cycle de trois ans à Lens (mai 2019-septembre 2022). On a fait des grandes choses, au-delà de nos espérances. C’était une décision difficile, je savais ce que je perdais à Lens. C’est un choix professionnel et un choix de vie dans lequel je suis aligné. Il a été fait dans le bon timing. » Un choix qu’il ne regrette pas, après 6 semaines rouge et noir : « J’ai rencontré des personnes positives, investies et amoureuses du club. Sur le plan humain, il y a une vraie satisfaction. On doit amener le club vers plus d’exigence et vers la performance, dans tous les secteurs. Cela va prendre un peu de temps, il faut y aller étape par étape. De bonnes choses ont été faites, de bonnes choses sont faites mais on a une vraie marge de progression. »

« Nice est un club qui demande de l’envie et de l’engagement, c’est culturel »

Florent Ghisolfi revient, un peu plus tard dans l’entretien, sur son choix, en mettant en exergue un élément moteur dans sa décision et dans la structuration du club : « l’identité niçoise me parle. Il y a une proximité entre Lens et Nice, cela peut sembler aux antipodes mais dans la culture, il y a des choses proches, ce sont deux clubs à forte identité. Nice est un club qui demande de l’envie et de l’engagement, c’est culturel et ça tombe bien car ça me correspond. Mais on a aussi notre propriétaire, Ineos, donc on doit le prendre en compte dans notre identité. Ineos, c’est discrétion, humilité et performance. Notre identité doit donc aussi être professionnelle et tournée vers la performance. » Le tout en étant appuyée sur une grande discipline : « Il n’y a rien de pire que de ne pas respecter l’institution. On est tous des salariés du club, des soldats de l’OGC Nice. Je ne tolérerai pas qu’on sorte de ce cadre », prévient le DS.

« Lucien a tout notre soutien »

Le directeur sportif a également livré son regard sur la saison actuelle : « Tout n’a pas été parfait, c’est une évidence. On a partagé notre analyse avec Lucien (Favre), je suis allé le voir en Suisse durant la trêve pour lui dire qu’on souhaitait continuer l’aventure ensemble, tout en renforçant le staff. Lucien est notre entraîneur, il est sous contrat (jusqu’en juin 2024, ndlr), il a tout notre soutien. On veut construire autour de lui et pallier certains de nos manques décelés. » Avec la volonté de voir le Gym performer sur tous les tableaux. « Si on se base sur les expected-points, on devrait être 7e de Ligue 1. On n’est pas loin d’être à notre place compte tenu de nos productions purement sportives. A nous de trouver les leviers pour que tout cela soit plus efficient. Tout reste possible. En championnat, il faut finir le plus haut possible, sans se fixer d’objectif précis. On doit se concentrer sur les moyens pour être performant chaque week-end et ne pas se dire « il faut que... ». Il y a la Coupe de France, le club a vécu une magnifique aventure la saison dernière. Enfin, on a la chance d’être en huitièmes de finale d’une Coupe d’Europe. On va mobiliser toutes nos énergies pour continuer notre parcours. L’Europe, c’est prestigieux et important, oui. Cela nous tient à cœur dans la construction de notre projet. Le tableau de cette C4 est ouvert. »

Le Gym de demain

Enfin l’ancien milieu de terrain a également posé les pierres de ce que sera le Gym du futur. En opposant au principe de "recrutement de stars" les notions de performance et de collectif. « Pour moi, Ineos n’est pas associé aux stars du sport mais à la performance et à l’élite. A chaque fois, ce sont des gros travailleurs. Dans le marathon, on n’est pas dans la starification mais dans le travail. Plutôt que de parler de grands joueurs, je préfère parler de grande équipe. Ce ne sont pas les noms qui m’intéressent mais ce que le joueur apporte à l’équipe, son état d’esprit, sa complémentarité. Ça va se faire par étapes. » Citant comme modèles Leipzig et l’Atalanta, « devenus des clubs qui jouent régulièrement la Ligue des Champions sans avoir une politique de stars », Florent Ghisolfi a poursuivi. « C’est quoi une star ? Le grand joueur est celui qui va performer. Quand il signe il peut être méconnu puis devenir un grand joueur chez nous. A l’inverse, tu peux recruter un nom qui va réjouir les gens en étant performant deux semaines avant de s’éteindre. On en a connu dans tous les clubs. Mon objectif est de trouver des joueurs qui seront des grands joueurs à l’OGC Nice et construiront une équipe performante. Pour faire un parallèle, c’est l’arrivée à Lens de Seko Fofana pour incarner le projet. Quand Paris fait (Zlatan) Ibrahimovic c’est parce qu’il incarne le projet parisien des Qataris. Ibrahimovic correspondait à l’identité du Paris-SG, gros travailleur et grand pro. A nous de trouver nos incarnations. »

Dès le prochain mercato ? « J’ai envie d’avancer vite mais on se doit de garder la tête froide pour prendre les meilleures décisions. La réalité, c’est que cet effectif a de grandes qualités. On peut éventuellement procéder à quelques ajustements sur un ou plusieurs postes. Mais ce sera dépendant des départs car le groupe est trop conséquent. On veut travailler avec un effectif resserré. Empiler des joueurs serait contre-productif. On va traverser ce mercato avec de la patience, il n’y a pas d’urgence. Lucien (Favre) le sait. »

Entretien à retrouver en intégralité sur les sites de Nice-Matin et L’Équipe.