Focus

Dante fonce à 200

Dante a fêté, ce dimanche, face à Strasbourg (1-1), son 200ème match sous les couleurs de l’OGC Nice. Quelle longévité ! 

La dernière fois que Dante a débuté un match de l’OGC Nice sans en être le capitaine ? Le 14 mai 2017, face à Angers (0-2), pour la 37ème journée de Ligue 1. Ce jour-là, Paul Baysse avait le brassard, Mattia Viti avait tout juste 15 ans, Aaron Ramsey faisait les beaux jours d’Arsenal et Andy Delort célébrait ses 4 mois de retour en France après son passage au Mexique. Presque une éternité. C’est dire la place qu’occupe le Brésilien dans l’effectif du Gym depuis son arrivée. Plus de cinq ans plus tard, il est toujours le taulier de la défense rouge et noir. Écouté, respecté et admiré. Youcef Atal se souvient de l’avant-match face à Lyon, la saison dernière (3-2). « Le coach ne me faisait pas jouer, je ne savais pas pourquoi. J’étais trop énervé, je voulais aller parler avec lui avant le match », confie le défenseur algérien de 26 ans. « Finalement, j’ai discuté avec Dante, qui m’a conseillé d’attendre après la rencontre. Il m’a dit : "Peut être, demain tu vas rentrer et tu vas changer tout le match". Le lendemain, on perd 2-0, je rentre, je marque, je fais une passe décisive et on gagne 3-2. » 

Daniliuc, conseils appréciés

Tous les discours du capitaine ne renversent pas les rencontres. Mais l’international auriverde (13 sélections) sait comment partager son expérience et se faire apprécier, sur le terrain comme en préparation. Ainsi, lors du stage au Portugal, le numéro 4 rappelait, au sortir d’une longue séance d’entraînement, à Flavius Daniliuc l’importance du bain froid pour la récupération. Entre le défenseur autrichien et son aîné, une vraie relation de confiance est née. « Il a toujours été comme un père pour moi depuis que je suis arrivé, confie le grand Flavius. Il m’a aidé à progresser, sachant qu’il savait que si je m’améliorais, on aurait une bonne concurrence. On a passé deux jours ensemble à Paris, car il avait un shooting pour ses partenaires. Aujourd’hui, on est plus proche que jamais. Il est un ami pour moi, pas seulement un coéquipier. » 

À 38 ans, il a vécu, contre Strasbourg, sa 200ème rencontre depuis qu’il a rejoint la Côte d’Azur, le 23 août 2016. Jamais, au cours d'une carrière immense, il n'avait porté autant de fois le même maillot. De sa première contre l’Olympique de Marseille dans une Allianz Riviera en fusion (3-2) au match nul (1-1) face aux Alsaciens, l’ex-international a multiplié les moments forts et connu des moments durs, comme cette rupture des ligaments croisés à Angers, où son cri de détresse a glacé le sang de ses partenaires, le 1er novembre 2020. Derrière ce coup dur, Dante a été prolongé par le Gym, puis après 9 mois d'effort, a signé un retour au premier plan, pour diriger la co-meilleure défense de la L1 2021-22. Et, finalement, prolonger le plaisir en signant une saison supplémentaire au mois de mars 2022.

Son sourire, depuis des années, porte des dizaines de Niçois, charmés par la générosité qu’il apporte au quotidien. Et puis, il y a le compétiteur, le gagneur, le perfectionniste. Celui qui ne lâche rien, même quand il est fatigué. Débarqué de Monaco, Khephren Thuram a été très vite conseillé. « Quand je suis arrivé au club, j’avais 17-18 ans, je ne connaissais pas grand-monde. Le coach Vieira m’a dit de me mettre avec Dante pendant le travail d’avant-séance ou la musculation », dévoile le milieu de terrain. « Il était là, il me parlait. On devait faire des répétitions de 4 ou de 6. À chaque fois, Dante en rajoutait deux. Comme j’étais nouveau, je voulais faire comme lui. Pour chaque atelier, on en rajoutait deux. Je me rappelle, j’étais fatigué, alors que lui était toujours à fond. Je me suis dit que c’était pour ça qu’il avait été un grand joueur, à évoluer dans les grands clubs, il faisait toujours un peu plus que ce qu’on lui demandait. Ça m’a marqué. » 

Au bout d’une double centaine d’apparitions, Dante est devenu un homme qui compte sur la Côte d’Azur. Parfaitement intégré à la vie du club, où il se sent bien et où il a débuté sa formation d’entraîneur - il a dirigé des séances du centre de formation -, le Brésilien est loin d’avoir fini son aventure en rouge et noir. « À chaque fois que j’ai joué contre lui, je lui ai toujours demandé un maillot. Je me doutais que c’était un mec super, mais je ne le connaissais que sur le terrain », loue Andy Delort qui le côtoie depuis un an. « Aujourd’hui, je peux dire que c’est un capitaine exemplaire, un homme extraordinaire et un coéquipier fabuleux. J’espère qu’il fera encore 100 matchs avec le Gym. » 

Dante, très présent pour les jeunes du groupe, aux côtés, ici, de Jim Ratcliffe et Andy Currie.

« C'est une grosse fierté. À mon arrivée à Nice, je n'aurais pas cru atteindre ce nombre. Je remercie tout le monde de tout mon coeur, pour le respect qu'ils ont eu pour ma personne, ma carrière. Et même ceux qui me critiquent, ce sont eux qui entretiennent ma flamme aussi (sourires). Je suis très fier. Je vais continuer à travailler dur pour laisser une belle image, et, qui sait, finir ma carrière ici, ce qui serait une superbe histoire. »

Dante, capitaine de l'OGC Nice, après sa 200ème en rouge et noir, dimanche.

 

Dante et l’OGC Nice, en statistiques 

200 matches : 4 de Ligue des Champions (2 de Q3, 2 de barrages), 15 d’Europa League, 168 de Ligue 1, 8 de Coupe de France, 5 de Coupe de la Ligue 

179 fois capitaine 

86 victoires 

51 nuls (dont 3 rencontres terminées aux tirs au but) 

63 défaites 

277 points obtenus en 168 matchs de Ligue 1 (1,65 points par match) 

6 buts 

8 passes décisives 

 


Tom Mollaret