Interview
Fanni : « Fier d'avoir mouillé ce maillot »
Aiglon de 2005 à 2007 puis rennais, Rod Fanni retrouvera les supporters niçois ce samedi au Café des Aiglons (15h30) en amont du choc face à Rennes. Avant sa mise à l’honneur, le défenseur se remémore ses souvenirs en rouge et noir. Interview.
Rod, que deviens-tu ?
J’habite actuellement à proximité de Mâcon, au nord de Lyon. J’envisage de revenir vivre dans le Sud d’ici l’année prochaine, d’autant plus que je possède encore des biens à Mandelieu-La Napoule. Professionnellement, je m’intéresse justement à l’immobilier. En parallèle, j’ai notamment commencé à travailler avec des chaînes de télévision pour lesquelles j’interviens comme consultant.
Quel est le meilleur souvenir que tu gardes de ton passage à l’OGC Nice ?
Il y en a tellement ! J’ai particulièrement apprécié l’ambiance chaleureuse, familiale qui y régnait. Les supporters éprouvaient vraiment de l’amour pour le maillot. J’ai d’ailleurs des souvenirs incroyables avec eux, notamment lorsque nous jouions à Monaco et qu’ils nous accompagnaient en scooter. C’était complétement dingue !
Et le plus douloureux ?
Mon départ. Je sais qu’il a été mal perçu par les supporters. Ce que je comprends, parce qu’ils étaient très attachés à moi, et moi à eux. Pourtant, et contrairement à l’image qui est restée, je suis parti le coeur lourd. On a dit tout et n'importe quoi sur mon départ. Que j'avais fait une dépression, ce qui est totalement faux. La vérité, c'est que mon souhait était de prolonger et de rester plus longtemps au Club. La situation a fait que ce n'était pas possible. C’est de l’histoire ancienne, mais tout ne s’est pas passé comme cela a été raconté à l’époque, ni comme je le souhaitais. Ce sont des choses qui font partie du cursus d’un footballeur professionnel… On aura l'occasion d'en parler avec les supporters au Café des Aiglons.
« La Finale de 2006 ? Le Plus gros regret de ma carrière »
Que ressens-tu à l’idée d’être mis à l’honneur à l’occasion de Nice – Rennes ?
Cela me procurera beaucoup d’émotions. Le Gym occupe une grande place dans mon cœur. Combien de fois ai-je joué blessé, avec un bandage autour de la cuisse ? J’avais la hargne, j’avais tellement envie de donner à ce club. J’ai bien mouillé le maillot niçois, et j'en suis fier. Il s’agit d’un des clubs dans lequel je me suis le plus senti à la maison et j'ai gardé un amour spécifique pour l’OGC Nice. J’y appréciais la ferveur, avec ce public qui transmettait une énergie folle.
Le Gym s'apprête à disputer une finale au Stade de France. La 2e après celle de 2006 (perdue 1-2 face à Nancy)...
Cela faisait un certain temps que le Gym n’avait pas disputé une finale. Nous avions effectué un superbe parcours pour en arriver là. Beaucoup de supporters s’étaient déplacés au Stade de France. Ce match, nous aurions dû le gagner ! Je ne sais pas pourquoi, mais nous n’avons pas été à la hauteur de l’événement. Moi le premier. Le jour du match, nous n’avons pas montré notre visage habituel en termes d’énergie. Nous nous étions pourtant suffisamment bien préparés. Est-ce l’enjeu ? La pression ? Je n’en ai aucune idée. Nous avons tous été très déçus du résultat. Cette défaite reste l’un des plus gros regrets de ma carrière.
Comment vivait le groupe à l’époque ?
C’était extraordinaire. Avec le recul, je me dis que nous formions vraiment une belle équipe ! Aujourd’hui, quand j’analyse le parcours de chacun des joueurs de l’époque, je constate que beaucoup ont explosé à la suite de leur passage à l’OGC Nice. Voilà pourquoi c’était plaisant de jouer ici, parce qu’il y avait de la qualité dans chacun d’entre nous.
« Lloris, ce n’était pas normal d’être si fort à cet âge-là ! »
Qui est l’Aiglon le plus fort avec lequel tu as joué ?
Je pense que tout le monde sera d’accord : Hugo (Lloris). À l’époque où personne ne le connaissait encore, je lui disais déjà qu’il finirait en Équipe de France. Bien sûr, je ne me doutais pas qu’il serait capitaine, et qu’il serait aussi capé ! Mais nous savions tous que ce n’était pas normal d’être si fort à cet âge-là. Je l’appelais « l’araignée ». Il arrêtait tous les ballons ! À l’entraînement, nous voulions tous jouer avec lui. C’était synonyme de victoire la majorité du temps.
Le plus fou ?
C’est facile aussi : Sammy (Traoré) ! Le mec déconnait tout le temps. Je n’étalerai pas sa vie, mais il incarnait le bon vivant par excellence. Et quand il vivait bien, il était bon sur le terrain (rires) ! Il avait le cœur sur la main et s’entendait bien avec tout le monde. C’est quelqu’un d’entier, comme j’ai rarement rencontré.
Et le plus caractériel ?
Florent (Balmont) ! Qu’est-ce qu’il était chiant (rires) ! Déjà, il n’acceptait jamais la défaite. Et même quand nous gagnions un match, il ne s’arrêtait jamais. Il parlait tout le temps ! Je l’aime tellement, mais je suis obligé de le balancer. Un "attachiant" quoi !
Avec qui t'entendais-tu le mieux ?
J’étais pote avec Hugo (Lloris), Sammy (Traoré), Cédric (Varrault)... Franchement, je m’entendais bien avec tout le monde.
« J'aime beaucoup ce que le Gym est devenu »
Quel regard portes-tu sur l’évolution du club ?
J’aime beaucoup ce que le Gym est devenu. Lorsque j’ai signé à Nice, il manquait un stade et un centre de formation à la hauteur du club. Aujourd’hui, on peut dire que l’OGC Nice s’est bien développé. Les dirigeants n’hésitent plus à investir et peuvent recruter des joueurs de talent. On sent vraiment que le statut du Gym a évolué. Le club est pris beaucoup plus au sérieux et s’approche désormais davantage de l’Europe que de la seconde partie de tableau. La saison actuelle est très belle, il faut accrocher quelque chose !
Comment appréhendes-tu la finale de la Coupe de France, entre Nice et Nantes, le 7 mai prochain ?
Je suis à fond derrière les Aiglons. Je compte bien me peinturlurer la figure (rires) ! La qualification du Gym n’est pas une surprise. Cette finale sera un match très intéressant, mais les Niçois représentent les favoris à mes yeux. Largement. Ils ont tout pour le faire !