« J’ai aimé l’attitude des entrants, ils ont été importants, sinon on aurait été empêtrés dans ce match. » Au sortir du succès à Clermont, Christophe Galtier ne tarissait pas d’éloges à propos des éléments qui ne figuraient pas dans son 11 de départ, mais qui ont forcé la décision grâce à leur entrée. En prenant bien soin de ne pas employer le terme « remplaçants » pour donner à la notion de groupe sa pleine mesure. Dans les pas du coach, OGCNICE.com s’est penché sur l’impact des joueurs non-titulaires sur les résultats du Gym depuis le début de saison. Un impact édifiant. Banc de fraîcheur.

Les entrants directement impliqués sur 11 buts en 14 journées

Il est difficile de mesurer ce que l’on ne peut toucher. Ce qu’un joueur peut apporter au niveau de la confiance, son influence sur le reste des troupes, la sécurité défensive qu’il offre ou l’allant offensif qu’il insuffle. Cependant, pour peser la percussion des hommes du banc, nous nous sommes arrêtés sur un indicateur précis, aussi prosaïque que révélateur : leur implication sur les buts du Gym, soit à la conclusion, soit à la dernière passe, soit au départ d’une action terminée par un ballon au fond des filets. Le résultat de cette mesure ? Les entrants ont joué un rôle clef dans 11 des 25 réalisations inscrites par Nice dans la L1 2021-22. Preuve que « le groupe vit bien », selon la formule consacrée. Si l’on réduit l’implication générale à un rôle direct, au dernier ou à l’avant-dernier geste, le résultat est également évocateur : les remplaçants niçois ont été décisifs à 9 reprises en Ligue 1 2021/22 (4 buts, 5 passes décisives), aucune équipe ne fait mieux (à égalité avec Bordeaux). C'est déjà mieux que sur l'ensemble de la saison de Ligue 1 2020/21 pendant laquelle les remplaçants du Gym avaient été décisifs à 7 reprises (5 buts, 2 passes décisives).

Au cas par cas

J4 (28/08) Nice 4 – 0 Bordeaux : Thuram lance la tendance
Le premier homme entré en jeu et décisif de l’exercice azuréen se nomme Khephren Thuram, dès la 3ème journée et la réception de Bordeaux. Apparu à la 84’, le milieu défensif profite d’une déviation de Ndoye pour filer au but et ajuster Costil, une petite minute après avoir posé le pied sur le pré. Et parachever le succès des siens.

J5 (12/09) Nantes 0–2 Nice : Delort, première
Deux semaines plus tard, c’est au tour d’Andy Delort d’entrer en piste avec du feu dans les jambes. Dans un contexte différent. A la Beaujoire, le Gym est secoué, bien qu’en tête grâce à un but de Dolberg, lorsque l’international algérien fait son apparition, à la 77’. Trois petites minutes plus tard, il offre à Amine Gouiri le 2-0 sur un plateau. Un geste, suivi d’une jolie conclusion, qui scelle définitivement le score.

J6 (19/09) – Nice 2-2 Monaco : Delort, encore et encore
Une semaine plus tard, Andy Delort persiste et signe. Pas titulaire au coup d’envoi, le Sétois entre en piste au quart d’heure de jeu, à la place de Kasper Dolberg, touché. Il met une mi-temps pour prendre le pli du match, puis se montre rapidement décisif. A la 51’, il profite d’un centre parfait de Gouiri pour égaliser, d’une tête imparable. A la 73’, il est à l’origine de l’action ayant abouti au but de Hicham Boudaoui. C’est enfin lui qui obtient le pénalty à la 80’, qui n’entre pas en compte dans les stats, puisqu’il a été loupé par le n°11 niçois.

J8 (25/09) Saint-Etienne 0-3 Nice : un caviar de Da Cunha
Nouveau visage, même habitude. Fin septembre, à Saint-Etienne, région dont il est originaire, c’est au tour de Lucas Da Cunha de se montrer décisif. Lancé à la 79’, le meneur de jeu exploite parfaitement une remontée de balle de Lotomba – également entré en jeu – pour servir Delort, qui inscrit le 3-0, point final de l’après-midi. Le premier geste décisif du jeune milieu offensif de 20 ans avec le maillot rouge et noir.

J11 (24/10) Nice 3-2 Lyon : la victoire du banc
Il faut attendre un mois pour que le banc du Gym aille véritablement chercher une victoire « en solo ». Ou presque. Fin octobre, Youcef Atal, Alexis Claude-Maurice, et Evann Guessand entrent successivement à la 67’, la 77’ et la 83’. Les Aiglons sont menés 0-2 sur leur terrain par les Gones. A 10 minutes du terme, Atal est le premier à se mettre en évidence, en sonnant la révolte, d’un raid solitaire ponctué d’un boulet de canon sous la barre de Lopes (1-2, 80’).

7 minutes plus tard, l’international algérien provoque un pénalty, d’un petit pont délicieux, que Delort se charge de convertir en égalisation. Le clou du spectacle se déroule à la 93’, lorsqu’Atal sert Claude-Maurice, qui trouve Guessand dans la surface, avant que l’attaquant formé au Gym n’offre la victoire aux siens, avec sérénité et talent.

J12 (31/10) : Angers 1-2 Nice
Quelques jours après le frisson de Lyon, dans la foulée d’un derby rejoué à Troyes contre Marseille (1-1), les Azuréens se rendent à Angers. Au stade Raymond-Kopa, ils se retrouvent à courir derrière le score, à cause d’un pénalty transformé par Boufal peu avant la demi-heure.

Secoués, les hommes de Christophe Galtier reviennent à hauteur grâce à une belle combinaison Delort – Gouiri – tous les deux titulaires – conclue par le premier nommé avec un peu de réussite. Ils attendent les arrêts de jeu pour forcer le destin, grâce à un but merveilleux de Delort à la 91’, empreint de talent et d’instinct. A l’origine de ce but ? Un corner frappé par Alexis Claude-Maurice, entré à la 65’.

J14 (21/11) Clermont 1-2 Nice
Le scénario ressemble au précédent angevin. A ceci près qu’en Auvergne, le Gym est vraiment à la peine dans le jeu, au moment où Christophe Galtier procède à son « coaching » : « Tout ce qui a manqué en première période, Mario et Morgan l’ont amené, explique l’entraîneur après la rencontre. Une grosse présence dans la manière de gagner le ballon, d’accompagner notre bloc offensif. J’ai aussi aimé l’entrée des deux excentrés, ça faisait longtemps qu’ils ne jouaient pas, que ce soit Justin ou Calvin. Ils nous ont apporté de la percussion, ce qui a mis en danger la défense clermontoise. »

Ces entrées aboutissent à un nouveau renversement de situation. Mené depuis la 17’, Nice revient à hauteur à la 76’, sur un but de Gouiri, offert par une passe décisive de Schneiderlin, au relais d’une action initiée par un « une-deux » Kluivert-Stengs. Ce même Kluivert qui frappe le corner décisif à la 82’, exploité avec inspiration par Amine Gouiri…

C.D.

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