Biographie

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S’il ne devait y en avoir qu’un pour les moins de 40 ans – et peut-être pour les autres - ce serait sûrement lui. Lui le poète qui a produit ses plus beaux vers dans le Comté, païs de rêve dont il fut le héros. Plume en main, ailes aux pieds, Hatem Ben Arfa n’est resté qu’une saison, en 2015-16. Suffisant pour créer l’amour et faire perdre la raison.

Les Niçois l’ont aimé tellement fort que, même parti, ils ont toujours attendu son retour, au point de se déplacer pour rien à l’aéroport un soir d’été, en prenant ce doux rêve pour une réalité. Il n’est jamais revenu, ce qui n’est pas plus mal, car on ne retouche jamais une œuvre après l’avoir exposée au musée. Oui, la vie niçoise d’Hatem est un tableau merveilleux. Une arme de séduction massive pour les plus jeunes, noyés dans des fils d’or après avoir été élevés au charbon. Un vent de fraîcheur pour les aïeux, leur prouvant que le Gym flamboyant peut être après avoir été.

Pourquoi diable le n°9 a-t-il laissé une telle empreinte dans l’institution fondée en 1904 ? Parce que son exercice génial lui ressemble, dans toute sa folie et ses imperfections.

Après sa vraie fausse arrivée au mercato d’hiver 2015, HBA, son pied gauche, son CV, son caractère et ses étincelles auraient pu rebondir ailleurs. Ils décident de s’entretenir sur les terrains de 5-5, entre amis, pour finalement tenir parole et s’engager au mois de juin. A Divonne, alors qu’il n’a plus fait de préparation estivale depuis des lustres, sa ceinture abdominale pose question, tout comme sa capacité à être rapidement performant. Le coach Puel réclame du temps. Hatem n’attendra pas. Alors qu’il n’a pas encore atteint sa forme optimale, il prouve, dès les premières sorties amicales, qu’il ne joue pas au même jeu que les autres. A partir du déplacement à Troyes (J2, 3-3), cette sensation l’enveloppera tout au long de la saison.

Dans la semaine, Hatem jouit d’une certaine liberté. Le week-end, cette liberté rend le collectif heureux. Le public n’a d’yeux que pour lui, et le chant « Hatem on t’aime, Hatem on t’adore... » devient rapidement un refrain. Il brille à la pointe d’un milieu en losange ou de l’attaque. Ses exploits ne tardent pas à porter le Gym. Son but merveilleux contre Caen, où il efface tout le monde avant de démolir la cage de Vercoutre ; sa prestation à Bastia lors du déplacement remporté (3-1) ou encore son doublé lors du carton contre Bordeaux (6-1) cachent quelque chose de plus beau. D’encore plus savoureux. Ce quelque chose est un récital à Geoffroy-Guichard, ponctué d’un doublé (victoire 4-1), suivi d’une démonstration à Rennes (4-1). Rennes face à qui il marquera d’ailleurs un triplé au retour (3-0)…

En une saison, Ben Arfa inscrit 18 buts avec le Gym, plus que dans n’importe quel autre club où il est passé. Il y ajoute 7 passes décisives, guide le club à la 4e place de la L1, et contribue à la qualification des Aiglons en Ligue Europa. Ce qui lui permet, à titre personnel, de retrouver l’équipe de France 1234 jours après l’avoir quittée, et de s’engager au PSG à l’issue de son aventure niçoise.