Le témoin
« En Suisse, l’OGC Nice est une référence »
63 sélections avec "la Nati". 3 buts. Deux coupes du monde (2006 et 2010), deux Euros (2004 et 2008) et des titres remportés (champion d’Allemagne 2004 et 2007). Ancien latéral gauche du Werder et de Stuttgart (entre autres), Ludovic Magnin (38 ans) a démarré une carrière d’entraîneur au FC Zurich, où il a achevé son parcours de joueur. Après avoir dirigé des équipes de jeunes, le natif de Lausanne conduit actuellement le 5e de la Raiffeisen Super League. Après avoir passé la semaine au club en compagnie d'autres coachs suisses, il a confié son regard sur le Gym, la L1 et son nouveau métier. En revenant longuement sur sa relation avec Lucien Favre, son « deuxième papa ».
Ludovic, comment se déroule votre semaine de stage ?
Nous sommes venus pour échanger avec les gens du club afin de savoir comment l’OGC Nice est organisé. Je vais pouvoir comparer avec le FC Zurich, où on n’a pas les mêmes moyens mais où on essaye d’améliorer certaines structures. Vouloir aller de l’avant et se remettre en question, c’est toujours très important. Je vais aussi essayer de piquer 2 ou 3 trucs à Lucien, même si je le connais très bien.
Lucien Favre et vous, c’est une longue histoire...
Quelque chose de spécial. Il vient de St-Barthélémy, à 2 km de chez moi, mon papa a grandi avec. C’est un ami. J’ai eu mon premier contact avec lui quand il était joueur et que j’étais gamin, je devais faire un devoir pour l’école. On avait la chance d’avoir un international suisse chez nous, c’était un monstre. Quand il a arrêté sa carrière, il a fini à Echallens et il a commencé à entraîner les juniors C. J’avais 13 ans. A 15, j’ai eu le droit de m’entraîner avec l’équipe première, et il m’a donné ma chance à 17 ans en D2 suisse, à Yverdon. J’allais avec lui à l’entraînement, je ne sais pas si c’est encore concevable de nos jours. C’est grâce à lui que j’ai fait cette carrière, il est un peu comme mon 2e papa. D’ailleurs mon père et Lucien, ce sont les deux points auxquels j’ai toujours pu m’accrocher dans les moments difficiles.
Vous avez toujours maintenu le contact ?
Toujours. Durant toute ma carrière de joueur, dès que j’avais besoin de conseils, on se téléphonait, et vice versa. Il a une trentaine de matchs internationaux, j’en ai 63 : avoir atteint son niveau comme joueur, c’est déjà super. Maintenant mon 2e objectif, c’est de devenir un entraîneur comme lui. Il a une faculté tactique et technique hors normes. J’ai eu beaucoup de coachs dans ma vie, des coachs exceptionnels, mais Lucien Favre, c’est quelqu’un de très spécial. Un OVNI.
« Toute la Suisse fait le parallèle »
Vous voilà désormais sur le banc de l’équipe première du FC Zurich.
J’ai eu la chance, il y a 6 semaines, de reprendre l’équipe, dans le club où Lucien a été champion et où il est un monument… Toute la Suisse fait un peu le parallèle, on m’en parle beaucoup. Si j’ai le bonheur de pouvoir faire jouer mes équipes comme il fait jouer les siennes, je vais faire beaucoup de bien au foot.
Quelle image avez-vous du Gym ?
Je reviens très volontiers ici, j’y ai de bons souvenirs. J’ai eu la chance, en 2003, de jouer l’OGC Nice en Coupe Intertoto. On vous a bien sortis d’ailleurs... (0-1 ; 0-0). Chez nous, on connaît le club, encore plus au travers de Lucien Favre. Avec la saison réalisée l’an dernier, maintenant, en Suisse, l’OGC Nice est une référence. Si on devait rencontrer le club avec nos équipes, je crois qu’on aurait plus de problèmes qu’il y a 15 ans, ce qui ne nous rajeunit pas...
Et quelle image de la L1 ?
Le Français est notre langue maternelle. Nous, les Suisses Romands, on grandissait, à l’époque, avec le championnat de France, avec Téléfoot, avec le grand PSG, le grand Marseille, l’équipe de France… Pouvoir entraîner en L1, ça reste spécial. Et pour Lucien, après tant d’années en Allemagne, revenir en France a été quelque chose d’important. Ce qu'il réussit ici ne me surprend pas.
C.D.