Avant le coup d'envoi, il sera celui qui plante le décor. Introduit les débats et fait monter la pression. Plaque tournante du Canal Football Club, Hervé Mathoux a accepté de chausser les crampons pour plonger dans la "bataille du Chaudron" qui opposera dimanche soir le Gym à St-Etienne (coup d'envoi 20h45). Dans la bonne humeur et avec excitation.

St-Etienne – Nice sur Canal +, un dimanche soir à 20h45, c'est un bon souvenir pour les supporters niçois...
Pour nous aussi. Au-delà du résultat (4-1), c'était l'un des meilleurs matchs de la saison passée. Le soir où le grand public a découvert le Gym. Le but de Ben Arfa était le point d'orgue de ce duel, mais la prestation globale avait quelque chose d'impressionnant. D'ailleurs à part Paris, je n'ai pas le souvenir d'avoir vu une équipe imposer autant sa patte sur une rencontre à l'extérieur. C'était beau, d'où l'envie de revoir cette affiche un an après. Même si en face, avec des Stéphanois revanchards, on s'attend à un scénario différent.

Quel oeil porte-t-on, de la capitale, sur le début d'exercice du Gym ?
Après les départs intervenus cet été, ce n'était pas gagné de démarrer la saison comme ça, même si le recrutement est rapidement apparu intéressant. A ce stade, on a dépassé la surprise. Pour moi, Nice possède le statut d'outsider, surtout que l'équipe ne me semble pas en surrégime. Le coach effectue un travail de fond, il y a de la profondeur de banc. Une rotation s'opère sans que cela se ressente sur les résultats. Du coup, on se dit que ça peut durer...

Tout Nice croise les doigts...
Nous aussi, vu notre programme des prochaines semaines (le Gym recevra Toulouse et ira à Paris, lors des rencontres du dimanche soir).

St-Etienne est bien parti en Europa, le Gym effectue un beau début de championnat : comment jugez-vous le rapport de force ?
Le pronostic est assez difficile. Nous connaissons Sainté, nous nous attendons à une équipe très solide et difficile à manoeuvrer. C'est l'une des formations qui perd le moins en France (2 défaites en L1), ce qui est significatif, mais elle ne propose pas non plus de fête offensive, en règle générale. D'un autre côté, les Niçois ont concédé une seule défaite, juste avant la trêve internationale, et ont eu 15 jours pour la digérer. Ils se déplacent une 2e fois consécutive : il s'agit de savoir s'ils seront en mesure de rebondir.

"Notre Balotelli ? Ce serait Pierre Menès..."

Des prises de parole travaillées, quelques changements, un match bien orchestré : vous êtes un peu le Lucien Favre du CFC ?
J'espère être un peu moins sérieux quand même (rires)... J'essaie de mettre un peu de fantaisie sur le plateau, même si Lucien Favre doit le faire sur le terrain. Mais c'est vrai que mon rôle est un peu comme celui d'un coach : j'espère être le garant du bon résultat global de l'émission...

Pour continuer de filer la métaphore, qui serait, sur le plateau, votre Vincent Koziello et votre Mario Balotelli ?
Notre Koziello, sans hésiter, c'est Eric Carrière. Il fait plus gamin que ce qu'il est mais c'est un homme sérieux, réservé et efficace. Notre Balotelli, ce serait sans doute Pierre Menès, mais en ce moment il est blessé. Quant à Marie Portolano, je ne me hasarde pas à trouver une comparaison...

Pour le spectacle, il ne manquera que les supporters du Gym à Geoffroy-Guichard ?
C'est ça. Même si, sur ce sujet, je vais donner une réponse de Normand. Dans le contexte d'état d'urgence vécu actuellement par le pays, je peux comprendre que les forces de police soient sur les dents et aient d'autres préoccupations qu'un match. Le problème, c'est que maintenant, ça devient la norme. Une parcage visiteur sans supporters adverses, c'est toujours triste, car le foot, c'est aussi 500 mecs « en résistance », qui suivent partout leur équipe et exultent ailleurs que chez eux. Ça fait partie de l'essence de ce sport. Quand on voit l'Angleterre, on se dit que c'est frustrant...

Comment lanceriez-vous simplement cette 13e journée ?
Par une question simple : le Gym est-il capable de garder la tête ou la perdra-t-il ? Il y a des chances qu'il soit doublé avant d'entrer sur le terrain, vu que les rencontres de Monaco et Paris se déroulent avant la sienne. Donc est-il capable de la reprendre si c'est le cas, y compris dans l'adversité. S'il assume ce statut et rebondit, ça vaudra dire qu'il faut vraiment compter sur lui...

C.D.